à la decouverte du musée en jouant - Parc naturel régional des ...
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moins volontairem<strong>en</strong>t adapté par les membres d‟un groupe pour persuader les autres de <strong>la</strong><br />
véracité et de l‟intérêt de leurs croyances » (Brian-Sutton Smith, 1997 : 8). Il s’agirait ainsi moins<br />
de démonstrations sci<strong>en</strong>tifiques que de développem<strong>en</strong>ts théoriques pour justifier certaines idées<br />
re<strong>la</strong>tives au jeu. Parmi celles-ci, <strong>la</strong> « rhétorique <strong>du</strong> progrès » a dominé les étu<strong>des</strong> sur le jeu de<br />
l’<strong>en</strong>fant et pose le jeu comme le domaine <strong>du</strong> développem<strong>en</strong>t où les animaux et les <strong>en</strong>fants (mais<br />
non pas les a<strong>du</strong>ltes) s’adapt<strong>en</strong>t et se développ<strong>en</strong>t à travers le jeu. B-S. Smith met <strong>en</strong> avant le fait<br />
que cette vision <strong>du</strong> jeu a été plutôt supposée que démontrée. « De nombreux é<strong>du</strong>cateurs <strong>du</strong>rant les<br />
deux derniers siècles sembl<strong>en</strong>t avoir eu besoin de se représ<strong>en</strong>ter les imitations ludiques comme<br />
une forme de socialisation et de <strong>la</strong> croissance morale, sociale et cognitive à tel point qu‟ils ont<br />
perçu le jeu comme étant d‟abord lié au développem<strong>en</strong>t plutôt qu‟au p<strong>la</strong>isir » (Brian-Sutton<br />
Smith, 1997 : 9-10). Peter K. Smith (in Pellegrini, 1995 : 3-21) revi<strong>en</strong>t sur son itinéraire de<br />
chercheur partant de <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée dominante concernant l’évid<strong>en</strong>ce de l’apport <strong>du</strong> jeu au<br />
développem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>fant, et évoluant vers une perspective critique au fur et à mesure de<br />
l’évolution de son travail sci<strong>en</strong>tifique. P. K Smith a repro<strong>du</strong>it certaines observations effectuées<br />
dans <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> prouvant l’apport <strong>du</strong> jeu, <strong>en</strong> obt<strong>en</strong>ant <strong>des</strong> conclusions non positives. Il impute<br />
notamm<strong>en</strong>t <strong>la</strong> différ<strong>en</strong>ce à <strong>la</strong> neutralité de l’observateur ou à <strong>la</strong> volonté de prouver l’effet positif<br />
<strong>du</strong> jeu. L’observateur a pu dans certains cas donner inconsciemm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> indices aux <strong>en</strong>fants, noté<br />
avantageusem<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants ou surinterprété les résultats. Ainsi <strong>la</strong> « rhétorique <strong>du</strong> progrès » dont<br />
parle B-S Smith l’emportait alors sur <strong>la</strong> valeur sci<strong>en</strong>tifique. De plus, certaines étu<strong>des</strong> t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui à montrer que dans bi<strong>en</strong> <strong>des</strong> cas ri<strong>en</strong> ne prouve qu’un appr<strong>en</strong>tissage relève de <strong>la</strong><br />
spécificité <strong>du</strong> jeu, ou que l’insertion de cet appr<strong>en</strong>tissage dans le jeu améliore les conditions<br />
d’appr<strong>en</strong>tissage. Thomas G. Power fait le constat suivant dans son ouvrage P<strong>la</strong>y and exploration<br />
in childr<strong>en</strong> and animals (Thomas G. Power, 2000 : 394) :<br />
« Malgré <strong>la</strong> fréqu<strong>en</strong>ce avec <strong>la</strong>quelle les théorici<strong>en</strong>s ont affirmé que le jeu contribuait au<br />
développem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants et <strong>des</strong> animaux, <strong>la</strong> recherche permet de tracer quelques<br />
conclusions générales. Bi<strong>en</strong> que les <strong>en</strong>fants qui montr<strong>en</strong>t les niveaux d‟implication et de<br />
complexité les plus élevés dans le jeu réalis<strong>en</strong>t <strong>des</strong> scores élevés à <strong>des</strong> tests de<br />
développem<strong>en</strong>t cognitif et social, <strong>la</strong> recherche expérim<strong>en</strong>tale ne permet pas de tirer <strong>des</strong><br />
dé<strong>du</strong>ctions assurées sur <strong>la</strong> causalité de cette corré<strong>la</strong>tion. La même chose est vrai <strong>des</strong><br />
étu<strong>des</strong> sur le jeu par<strong>en</strong>t-<strong>en</strong>fant et le développem<strong>en</strong>t de l‟<strong>en</strong>fant ».<br />
Power conclut <strong>en</strong> disant qu’il ne s’agit pas de rejeter toute contribution <strong>du</strong> jeu au développem<strong>en</strong>t,<br />
mais de dire que « nous n‟<strong>en</strong> savons ri<strong>en</strong> ». « Les <strong>en</strong>fants et les petits de beaucoup d‟autres<br />
espèces pass<strong>en</strong>t un temps considérable à jouer, et c‟est probable que <strong>des</strong> appr<strong>en</strong>tissages<br />
importants ont lieu dans ce contexte. Toutefois, il n‟apparaît toujours pas c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t ce qui est<br />
appris et comm<strong>en</strong>t ces appr<strong>en</strong>tissages se pro<strong>du</strong>is<strong>en</strong>t.»<br />
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