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- Qui est votre hôte ? ai-je demandé.<br />
Elle a émis un sifflement qui se voulait peut-être un rire.<br />
- Tu verras ! Vous sssserez potes comme cochons. Après tout, ssss... c'est ton frère.<br />
- Mon quoi ?<br />
J'ai tout de suite pensé à Tyson, mais c'était impossible. Qu'est-ce qu'elle racontait ?<br />
Le géant nous a bousculés pour ouvrir les portes. Il a attrapé<br />
Annabeth par son tee-shirt et lui a dit :<br />
- Toi, tu restes ici.<br />
- Hé ! a-t-elle protesté - mais ce type faisait deux fois sa taille et il avait déjà confisqué son poignard et<br />
mon épée. Kelli a éclaté de rire. Elle serrait toujours le cou de Rachel entre ses griffes.<br />
- Vas-y, <strong>Percy</strong>. Offre-nous du beau spectacle. On va attendre ici avec tes amis pour être sûrs que tu ne<br />
tentes pas de coup fourré.<br />
Je me suis tourné vers Rachel.<br />
- J e suis désolé, ai-je dit. Je vais te tirer de là. Elle a hoché la tête - autant qu'elle le pouvait avec un<br />
monstre à la gorge, et murmuré :<br />
- Ce serait cool.<br />
De la pointe de leurs javelots, les drakainas m'ont poussé à<br />
l'intérieur. Je me suis retrouvé sur la piste d'une arène. Ce n'était sans doute pas l'arène la plus spacieuse<br />
que j'aie jamais vue, mais comme elle était entièrement souterraine, elle paraissait très vaste. <strong>La</strong> piste de<br />
terre <strong>bat</strong>tue était ronde et juste assez grande pour qu'on puisse en faire le tour en voiture, en braquant fort.<br />
Au milieu, un géant et un centaure s'affrontaient en duel. Le centaure avait l'air paniqué. Il galopait autour<br />
de son ennemi l'épée au clair, en se couvrant avec son bouclier, tandis que le géant brandissait un javelot<br />
de la taille d'un poteau téléphonique sous les clameurs de la foule. <strong>La</strong> première rangée de gradins<br />
surplombait la piste de trois mètres cinquante, environ. De simples bancs en pierre encerclaient l'arène,<br />
et il n'y avait pas une seule place de libre. Des géants, des drakainas, des demi-dieux et autres telchines<br />
côtoyaient des créatures encore plus bizarres : démons aux ailes de chauve-souris, demi-humains mâtinés<br />
de tous les animaux imaginables, oiseaux, reptiles, insectes ou mammifères. Mais le plus sinistre, dans ce<br />
tableau, c'étaient les crânes. L'arène en était pleine. <strong>La</strong> bordure de la balustrade en était couverte. Des<br />
colonnes de crânes entassés, hautes d'un mètre, décoraient les marches entre les bancs. Ils ricanaient,<br />
perchés sur des pals derrière les tribunes ou pendus à des chaînes tels de lugubres plafonniers. Certains,<br />
blancs et patinés, avaient l'air très vieux ; deux étaient visiblement plus récents - je vous épargne les<br />
détails, croyez-moi, ça vaut mieux. Au milieu de tout ça, bien en vue sur le mur du côté des spectateurs,<br />
s'étalait quelque chose qui, selon moi, n'avait rien à faire ici : une bannière verte barrée du trident de<br />
Poséidon. Que faisait-elle dans un lieu si abominable ?