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- Chiron, a-t-elle dit. On devrait peut-être en parler dans la Grande Maison.<br />
Clarisse a ouvert de grands yeux.<br />
- Vous l'avez trouvé, hein ?<br />
Annabeth s'est mordu la lèvre.<br />
-Je... Oui. Oui, on l'a trouvé.<br />
Plusieurs pensionnaires se sont mis à poser des questions, apparemment aussi déroutés que moi, mais<br />
Chiron les a fait taire d'un geste de la main.<br />
- Ce n'est ni l'heure ni le lieu, a-t-il dit, avant de regarder les rochers comme s'il remarquait pour la<br />
première fois combien ils étaient dangereux. Retournez tous à vos bungalows. Tâchez de dormir. Ce fut<br />
une belle partie, mais l'heure du couvre-feu est dépassée depuis longtemps !<br />
Après force plaintes et grognements, les pensionnaires se sont éloignés en discutant. Au passage, ils me<br />
lançaient des regards soupçonneux.<br />
- Ça explique beaucoup de choses, a dit alors Clarisse. Ça explique ce que Luke cherche.<br />
-Une seconde, suis-je intervenu. Qu'est-ce que tu veux dire ? Qu'avons-nous trouvé ?<br />
Annabeth s'est tournée vers moi, les yeux assombris par l'inquiétude.<br />
-Une des entrées du <strong>La</strong>byrinthe. Un itinéraire d'invasion qui mène droit au cœur de la colonie.<br />
4 A N N A B E T H E N F R E I N T LES RÈGLES<br />
Chiron a tenu bon, on en parlerait le lendemain matin seulement, ce qui, je trouvais, revenait un peu à<br />
nous dire :<br />
« À propos, vos vies sont en danger. Bonne nuit ! » J'ai eu du mal à trouver le sommeil et quand je me<br />
suis enfin endormi, j'ai rêvé d'une prison.<br />
J'ai vu un garçon en tunique grecque et sandales, accroupi, tout seul, dans une vaste salle de pierre. Elle<br />
avait le ciel nocturne pour tout plafond, mais les murs faisaient six mètres de haut et ils étaient en marbre<br />
poli, parfaitement lisse. Des caisses en bois étaient éparpillées au sol. Certaines étaient fissurées et<br />
renversées, comme si on les avait jetées. Des outils en bronze avaient roulé hors d'une des boîtes : une<br />
boussole, une scie, et un tas d'engins que je ne reconnaissais pas.<br />
Le garçon était recroquevillé dans un coin et tremblait, peut-être de froid, peut-être de peur. Il était<br />
couvert de boue. Ses jambes, ses bras et son visage étaient égratignés, comme si on l'avait traîné jusqu'ici<br />
avec les caisses.<br />
Alors les portes <strong>bat</strong>tantes en chêne se sont ouvertes en grinçant. Deux gardes en armure de bronze sont<br />
entrés d'un pas martial, tenant un vieillard entre eux deux. Ils l'ont jeté par terre comme un sac.