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Percy Jackson La bat..

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manche en bois revêtu de cuir. <strong>La</strong> lame était bicolore, acier et bronze. C'était l'arme de Cronos, celle dont<br />

il s'était servi pour découper son père, Ouranos, en morceaux, avant que les dieux la lui confisquent et le<br />

hachent menu à son tour, pour ensuite jeter ses vestiges dans le Tartare. <strong>La</strong> faux de Cronos avait été<br />

reforgée.<br />

- Nous devons la sanctifier dans le sang, a dit le telchine. Ensuite, sang-mêlé, tu nous aideras à la<br />

présenter au seigneur à son réveil.<br />

J'ai couru vers la forteresse, le sang <strong>bat</strong>tant contre mes tempes. Je n'avais aucune envie de m'approcher de<br />

cet horrible mausolée, mais je savais ce que j'avais à faire. Je devais empêcher Cronos de renaître.<br />

C'était peut-être là mon unique chance de le faire.<br />

J'ai traversé un vestibule obscur et débouché dans le grand hall. Le sol luisait comme un piano d'acajou :<br />

d'un noir profond et en même temps lumineux. Des statues de marbre noir étaient alignées le long des<br />

murs. Je n'ai pas reconnu les visages, mais je savais qu'il s'agissait des Titans qui avaient régné avant les<br />

dieux. Au fond de la pièce, entre deux braseros de bronze, se dressait une estrade. Et sur l'estrade trônait<br />

le sarcophage d'or.<br />

Seul le crépitement des flammes troublait le silence de la pièce. Luke n'était pas là. Il n'y avait pas de<br />

gardiens. Rien. Ça paraissait trop facile, néanmoins je me suis approché de l'estrade.<br />

Le sarcophage était exactement comme dans mes souvenirs : environ trois mètres de long, beaucoup trop<br />

grand pour un humain. Les parois étaient gravées de scènes de mort et de destruction complexes, où Ton<br />

voyait des dieux broyés sous des roues de chariot, des temples et des édifices célèbres en flammes ou<br />

réduits en ruine. Son aura était glaciale ; j'avais l'impression, en m'approchant, de rentrer dans une<br />

chambre froide, et je voyais mon souffle former un nuage de buée. J'ai dégainé Turbulence et le poids<br />

familier de l'épée dans ma main m'a un peu réconforté.<br />

Les fois précédentes où je m'étais trouvé près de Cronos, sa voix maléfique m'avait parlé dans mon<br />

cerveau. Pourquoi gardait-il le silence, cette fois-ci ? Il avait été déchiqueté en mille morceaux, tailladé<br />

avec sa propre faux. Qu'allais-je découvrir si je soulevais ce couvercle ? Comment pouvaient-ils lui<br />

fabriquer un nouveau corps ?<br />

Je n'avais pas de réponses à toutes ces questions. Je savais juste qu'il s'apprêtait à renaître et que je<br />

devais le frapper avant qu'il puisse reprendre sa faux. Je devais trouver le moyen de l'arrêter.<br />

J'étais au bord du sarcophage et je le regardais de haut. <strong>La</strong> décoration du couvercle était encore plus<br />

riche que celle des côtés : des scènes de carnage, des débauches de violence et de pouvoir. Au milieu<br />

figurait une inscription en caractères encore plus anciens que le grec. C'était une langue magique ; j'étais<br />

incapable de la lire mais je savais ce qui était marqué : CRONOS, SEIGNEUR DU TEMPS.<br />

Ma main a effleuré le couvercle. Le bout de mes doigts a bleui. <strong>La</strong> poignée de mon épée s'est couverte de<br />

givre. À ce moment-là, j'ai entendu des voix, derrière moi, qui approchaient. C'était maintenant ou jamais.<br />

J'ai poussé le couvercle doré, qui est tombé par terre avec un BOUM ! retentissant. J'ai brandi mon épée,<br />

prêt à frapper. Mais quand j'ai regardé à l'intérieur du sarcophage, je n'ai pas compris ce que mes yeux<br />

me disaient. Des jambes de mortel, dans un pantalon gris. Un tee-shirt blanc, des mains croisées sur le<br />

ventre. Il manquait une partie de la poitrine : un trou noir découpé proprement, de la taille d'une blessure

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