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j'ai vu des horreurs. Un sang-mêlé du camp ennemi était engagé dans un duel contre un fils de Dionysos,<br />
mais la partie était complètement inégale. Il lui a tailladé le bras de la pointe de son épée, puis criblé la<br />
tête de coups de pommeau, et le fils de Dionysos est tombé pour ne plus se relever. Un autre guerrier<br />
ennemi semait la panique parmi nos archers et les dryades en envoyant des volées de flèches dans les<br />
arbres.<br />
Brusquement, une douzaine de drakainas se sont détachées de la mêlée principale et engagées dans le<br />
sentier qui menait à la colonie, l'air de savoir où elles allaient. Si elles y parvenaient, elles pouvaient<br />
mettre le feu à tous les bâtiments sans rencontrer aucune résistance.<br />
<strong>La</strong> seule personne qui était relativement près était Nico. Il a pourfendu un telchine d'un coup d'épée et sa<br />
lame en acier noir du Styx a absorbé l'essence du monstre, bu son énergie jusqu'à ce qu'il n'en reste plus<br />
que de la poussière.<br />
- Nico ! ai-je crié.<br />
Il a regardé dans la direction que je pointais du doigt, vu les femmes-serpents et tout de suite compris.<br />
Après une grande inspiration, il a levé son épée noire et ordonné :<br />
- Servez-moi.<br />
Le sol a tremblé. Une fissure s'est ouverte devant les drakai- nas et une douzaine de morts vivants sont<br />
sortis de terre d'horribles cadavres en uniformes militaires de toutes les périodes historiques : des<br />
soldats nordistes, des centurions romains, des officiers de l'armée de Napoléon montés sur des squelettes<br />
de chevaux. Nico est tombé à genoux, mais je n'avais pas le temps d'aller voir.<br />
Je me suis rapproché du chien des Enfers, qui acculait les satyres vers le bois. Le fauve a donné un coup<br />
de crocs vers un des satyres qui l'a esquivé de justesse, mais il en a alors attaqué un autre qui s'est montré<br />
trop lent. Son bouclier d'écorce s'est brisé dans sa chute.<br />
- Hé ! ai-je hurlé.<br />
Le chien des Enfers a fait volte-face. Il a dégarni les crocs et s'est jeté sur moi. Il allait me tailler en<br />
pièces, mais quand je suis tombé en arrière, ma main s'est refermée sur un bocal en céramique : une des<br />
bombes à feu grec de Beckendorf. Je l'ai jetée dans la gueule du chien des Enfers et la créature est partie<br />
en flammes. Je me suis relevé en titubant, le souffle court. Le satyre qui avait été terrassé par le chien des<br />
Enfers ne bougeait plus. Je courais dans sa direction quand j'ai entendu la voix de Grover : « <strong>Percy</strong> ! »<br />
Un feu de forêt s'était déclenché. Les flammes faisaient rage à moins de trois mètres de l'arbre de<br />
Genièvre, et Grover et Genièvre tentaient désespérément de le sauver. Grover jouait un chant de pluie sur<br />
sa flûte de Pan, tandis que Genièvre essayait d'étouffer les flammes avec son châle vert, mais tout ça ne<br />
faisait qu'empirer les choses.<br />
J'ai couru à leur rescousse en traversant le champ de <strong>bat</strong>aille, longeant des duels, me faufilant entre des<br />
jambes de géant. L'eau la plus proche était la rivière, à huit cents mètres de là... mais il fallait que je fasse<br />
quelque chose. Je me suis concentré. J'ai senti une forte traction dans mon ventre, un grondement dans mes<br />
oreilles. Et un mur d'eau s'est avancé