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- C'était le cri panique, a affirmé Genièvre. Grover a invoqué le pouvoir du dieu de la Nature.<br />
- Le cri panique ? ai-je demandé.<br />
-<strong>Percy</strong>, m'a expliqué Chiron, pendant la première guerre des dieux et des Titans, le dieu Pan a poussé un<br />
cri horrible qui a fait fuir les armées ennemies. C'est - ou plutôt c'était, son plus grand pouvoir, une<br />
immense vague de peur qui a aidé les dieux à remporter la victoire. Le mot « panique » est dérivé de<br />
Pan, tu vois. Et Grover a utilisé ce pouvoir, il l'a puisé<br />
en lui-même.<br />
- Ridicule ! a tonné Silène. Sacrilège ! Le dieu de la Nature a dû nous faire la faveur d'une bénédiction,<br />
c'est tout. Ou alors la musique de Grover était tellement discordante qu'elle a fait fuir l'ennemi !<br />
- Ce n'était pas ça, maître Silène, a dit Grover, beaucoup plus calme que je ne l'aurais été à sa place,<br />
soumis à de telles insultes. Le dieu Pan a laissé son esprit entrer en chacun de nous. Il nous faut agir. C'est<br />
à chacun de nous de s'employer à faire renaître la nature sauvage et à protéger ce qu'il en reste. Nous<br />
devons faire circuler la nouvelle. Pan est mort. Il ne reste plus que nous.<br />
- Après deux mille ans de quête, tu voudrais qu'on croie ces balivernes ? s'est écrié Silène. Jamais ! Nous<br />
devons poursuivre la quête. Exilons le traître !<br />
Quelques-uns des satyres les plus âgés ont murmuré leur appro<strong>bat</strong>ion.<br />
- Votons ! a exigé Silène. Qui pourrait croire ce que raconte ce jeune satyre ridicule, de toute façon ?<br />
- Moi, a rétorqué une voix familière.<br />
Tout le monde s'est retourné. Dionysos s'avançait dans le bosquet à grands pas. J'ai bien failli ne pas le<br />
reconnaître parce qu'il portait un élégant costume noir, avec une chemise violette et une cravate bordeaux<br />
foncé, et que ses boucles noires étaient soigneusement coiffées. Il avait les yeux injectés de sang, comme<br />
d'habitude, et son visage joufflu était empourpré, mais il semblait souffrir de chagrin plus que du manque<br />
de vin. Les satyres se sont tous levés et inclinés avec respect devant lui. Dionysos a fait un geste de la<br />
main et un nouveau siège a surgi du sol, à côté de Silène - un trône en pieds de vigne. Dionysos s'est assis<br />
et il a croisé les jambes. Il a claqué des doigts et un satyre a accouru, une assiette de crackers et de<br />
fromage dans une main, un Coca light dans l'autre. Le dieu du Vin a balayé l'assemblée du regard.<br />
- Je vous ai manqué ?<br />
Les satyres se sont répandus en courbettes et révérences.<br />
- Oh oui, terriblement, Majesté !<br />
- Ben moi, cette colonie ne m'a pas manqué ! a rétorqué<br />
Dionysos. Je suis porteur de mauvaises nouvelles, mes amis. De nouvelles maléfiques. Les dieux mineurs<br />
changent de camp. Morphée est passé à l'ennemi. Hécate, Janus et Némésis aussi. Et Zeus sait combien<br />
d'autres.