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Une clameur est montée des rangs des pensionnaires, mais nos ennemis n'étaient pas encore anéantis.<br />
- Tuez-les ! a crié une drakaina. Tuez-les tousssss... Sssss... sinon Cronos vous fera écorcher vifs !<br />
Apparemment, cette menace était plus effrayante que nous, car les géants ont chargé dans une ultime<br />
tentative. L'un d'eux a attaqué Chiron par surprise, en lui fauchant les pattes arrière. Chiron a chancelé,<br />
puis s'est affaissé. Six autres géants se sont rués vers lui en poussant des cris de liesse.<br />
- NON ! ai-je hurlé, mais j'étais trop loin pour agir. C'est alors que c'est arrivé. Grover a ouvert la<br />
bouche, et le son le plus terrifiant que j'aie entendu de ma vie en a jailli. Imaginez le hurlement d'une<br />
trompette amplifié mille fois : le son de la peur à l'état pur.<br />
Comme un seul homme, les soldats de Cronos ont lâché<br />
leurs armes et pris la fuite. Les géants ont piétiné les drakainas en essayant de rentrer les premiers dans<br />
le <strong>La</strong>byrinthe. Les telchines, les chiens des Enfers et les sang-mêlé ennemis s'y sont engouffrés à leur<br />
suite. Le tunnel s'est refermé avec un grondement. <strong>La</strong> <strong>bat</strong>aille était finie. Le silence est tombé sur la<br />
clairière, troublé seulement par les feux qui crépitaient dans les bois et les cris des blessés.<br />
J'ai aidé Annabeth à se relever et on a couru auprès de Chiron.<br />
- Comment te sens-tu ? lui ai-je demandé.<br />
Il gisait sur le côté et tentait vainement de se lever.<br />
- Comme c'est embarrassant, a-t-il grommelé. Je crois que ça va aller. Heureusement qu'on n'a<strong>bat</strong> pas les<br />
centaures aux pattes... aïe... aux pattes cassées.<br />
- Tu as besoin de soins, a dit Annabeth. Je vais aller chercher un médecin de chez les « Apollon ».<br />
- Pas question, a déclaré Chiron. Il y a des blessés plus graves qu'il faut soigner d'abord. Allez-y ! Ne<br />
vous inquiétez pas pour moi. Mais, Grover... il faudra qu'on parle de ce que tu as fait.<br />
- C'était formidable, ai-je renchéri.<br />
Grover a rougi.<br />
-Je ne sais pas d'où c'est venu, a-t-il dit.<br />
- Moi, si ! s'est exclamée Genièvre, qui l'a serré fort dans ses bras.<br />
Avant qu'elle puisse nous en dire davantage, Tyson a crié :<br />
- <strong>Percy</strong> ! Viens vite ! C'est Nico !<br />
Ses vêtements noirs fumaient. Ses doigts étaient contractés et l'herbe, tout autour de son corps, avait<br />
dépéri et jauni. Je l'ai retourné aussi délicatement que j'ai pu et j'ai posé la main sur sa poitrine. Son cœur<br />
<strong>bat</strong>tait faiblement.