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- Tout le monde est cynique, aujourd'hui. Enfin, comme je te le disais, mon cher Grover, c'est à chacun de<br />
vous de reprendre ma vocation.<br />
- Mais... non ! a gémi Grover.<br />
- Sois fort, a dit Pan. Tu m'as trouvé. Maintenant tu dois me libérer. Tu dois prolonger mon esprit. Il ne<br />
peut plus dépendre d'un dieu. Il doit être relayé par vous tous.<br />
Pan a planté son regard bleu dans le mien, et j'ai compris qu'il ne parlait pas seulement des satyres. Il<br />
voulait dire les sang-mêlé, aussi, et les humains. Tout le monde.<br />
- <strong>Percy</strong> <strong>Jackson</strong>, a repris le dieu. Je sais ce que tu as vu aujourd'hui. Je connais tes doutes. Mais je te<br />
donne cette nouvelle : quand le moment viendra, tu ne laisseras pas la peur te dominer.<br />
Pan s'est tourné vers Annabeth.<br />
- Fille d'Athéna, ton heure approche. Tu joueras un grand rôle, bien que ce ne soit peut-être pas celui que<br />
tu avais imaginés.. Puis il a regardé Tyson.<br />
- Maître Cyclope, ne désespère pas. Nos héros sont rarement à la hauteur de nos attentes. Mais toi,<br />
Tyson... ton nom sera célébré par les Cyclopes pendant des générations et des générations. Quant à<br />
mademoiselle Dare... Rachel a tressailli en entendant le dieu prononcer son nom. Elle a reculé comme si<br />
elle était coupable de quelque chose, mais Pan a souri et levé la main en un geste de bénédiction.<br />
- J e sais que tu crois que tu ne peux pas réparer les torts, mais tu comptes tout autant que ton père.<br />
-Je... a bafouillé Rachel - une larme a coulé sur sa joue.<br />
- J e sais aussi que tu ne crois pas ce que je viens de dire, mais guette les occasions. Elles se<br />
présenteront. Pour finir, Pan s'est retourné vers Grover.<br />
- Mon cher satyre, a-t-il dit avec bonté. Acceptes-tu de porter mon message ?<br />
-Je... je ne peux pas.<br />
- Tu le peux. Tu es le plus fort et le plus courageux. Tu es sincère. Tu as cru en moi plus que personne au<br />
monde, et c'est pour cette raison que tu dois porter le message, et que tu dois être le premier à me libérer.<br />
- Je n'en ai pas envie.<br />
- J e sais, a répondu le dieu. Mais mon nom, Pan... à l'origine, il signifiait « campagnard ». Le savais-tu ?<br />
Et puis, au fil des ans, il en est venu à signifier « tout ». L'esprit de la nature doit se répartir entre vous<br />
tous, maintenant. Tu dois le dire à tous ceux que tu rencontres : si vous voulez trouver Pan, faites vivre<br />
son esprit en vous. Recréez la nature sauvage, par petits bouts, chacun dans votre coin du monde. Vous ne<br />
pouvez pas compter sur quelqu'un d'autre, pas même sur un dieu, pour le faire à votre place.<br />
Grover s'est essuyé les yeux. Puis il s'est levé lentement.<br />
-J'ai passé toute ma vie à te chercher. À présent... je te libère.