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psychologie de l'identité _ soi et le groupe

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L’IDENTIFICATION GROUPALE 107<br />

sition est quasi unanimement repoussée ; <strong>le</strong>s participants déclarent qu’ils<br />

préfèrent rester ensemb<strong>le</strong> même s’ils ne trouvent pas d’intérêt commun <strong>et</strong> ne<br />

s’enten<strong>de</strong>nt pas ; paradoxa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fait <strong>de</strong> constater <strong>et</strong> <strong>de</strong> semb<strong>le</strong>r entériner<br />

la division du <strong>groupe</strong> l’amène à restaurer son unité dans <strong>le</strong> refus <strong>de</strong> la séparation.<br />

On peut comprendre aussi dans ce sens <strong>le</strong>s réactions négatives souvent<br />

constatées à l’égard <strong>de</strong> relations préférentiel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> <strong>groupe</strong>.<br />

Ainsi Nadine réagit à la relation amica<strong>le</strong> manifeste qui lie <strong>de</strong>ux<br />

participantes : « C’est très gênant d’afficher une relation duel<strong>le</strong> pour la<br />

cohésion du <strong>groupe</strong> […] c’est plutôt déstabilisant ; <strong>et</strong> figer un “coup<strong>le</strong>” à<br />

l’intérieur du <strong>groupe</strong>, c’est exclure <strong>le</strong>s autres. » Même réaction <strong>de</strong> Jacques<br />

dans une autre session : « Cathy <strong>et</strong> Florence entr<strong>et</strong>iennent une relation<br />

privilégiée. Pourquoi cela me gêne-t-il autant ? Très sincèrement, je pense<br />

que c’est parce que ça nuit à l’unité du <strong>groupe</strong>. »<br />

D’ail<strong>le</strong>urs souvent <strong>le</strong>s participants qui ont une relation amica<strong>le</strong> antérieure<br />

tentent <strong>de</strong> la dissimu<strong>le</strong>r ou <strong>de</strong> ne pas la manifester : Claudine explique<br />

qu’el<strong>le</strong> essaie <strong>de</strong> se comporter à l’égard <strong>de</strong> son amie Sylvie comme envers<br />

<strong>le</strong>s autres membres <strong>et</strong> qu’il ne serait pas « juste » <strong>et</strong> « équilibré » qu’il en <strong>soi</strong>t<br />

autrement.<br />

De la même façon, <strong>le</strong>s apartés sont généra<strong>le</strong>ment mal tolérés : il ne doit y<br />

avoir qu’une paro<strong>le</strong> commune <strong>de</strong>stinée à l’ensemb<strong>le</strong> du <strong>groupe</strong><br />

Les participants d’un <strong>groupe</strong> déci<strong>de</strong>nt unanimement qu’il convient d’éviter<br />

<strong>le</strong>s apartés ; Stéphanie commente ainsi c<strong>et</strong>te décision : « Je pense que<br />

d’éprouver un même refus d’une façon si unanime sou<strong>de</strong> <strong>le</strong> <strong>groupe</strong> ; on se<br />

sent alors bien dans <strong>le</strong> <strong>groupe</strong> qui forme une unité rassurante : on a moins<br />

peur <strong>de</strong> l’autre, qu’il ne pense pas comme nous, qu’il n’ait pas <strong>le</strong>s mêmes<br />

désirs, puisqu’on fait l’expérience d’être tous d’accord ». C<strong>et</strong>te remarque<br />

montre que <strong>le</strong>s apartés peuvent apparaître comme une façon <strong>de</strong> se<br />

désolidariser <strong>de</strong>s autres, comme l’expression d’un désaccord intime.<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />

5.2.2 L’intégration<br />

La recherche d’intégration apparaît comme une secon<strong>de</strong> va<strong>le</strong>ur constitutive<br />

<strong>de</strong> la groupalité. Sentir <strong>le</strong> <strong>groupe</strong> intégré est vécu positivement alors que <strong>le</strong><br />

sentiment inverse est source <strong>de</strong> malaise <strong>et</strong> d’angoisse. À partir du moment où<br />

<strong>le</strong>s participants éprouvent <strong>le</strong> be<strong>soi</strong>n <strong>de</strong> former un <strong>groupe</strong>, <strong>de</strong> constituer une<br />

unité, ils ressentent comme nécessaire que tous y participent ; toute forme <strong>de</strong><br />

dissi<strong>de</strong>nce ou <strong>de</strong> rupture du lien col<strong>le</strong>ctif (comme <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce par exemp<strong>le</strong>)<br />

entraîne un sentiment dysphorique. La communication a pour but premier <strong>de</strong><br />

manifester l’intégration <strong>et</strong> <strong>le</strong> lien groupal ; il est donc important que tout <strong>le</strong><br />

mon<strong>de</strong> y participe <strong>de</strong> manière équilibrée ; c’est Isabel<strong>le</strong> qui s’exclame :<br />

« J’aimerais dans l’absolu que tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> participe <strong>de</strong> façon éga<strong>le</strong>. »

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