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psychologie de l'identité _ soi et le groupe

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LES STRATÉGIES IDENTITAIRES 215<br />

Corentin : « J’ai tel<strong>le</strong>ment be<strong>soi</strong>n <strong>de</strong> sentir que j’appartiens au <strong>groupe</strong><br />

que j’ai beaucoup <strong>de</strong> mal à ne pas être d’accord avec <strong>le</strong>s autres, à donner<br />

mon opinion si el<strong>le</strong> est contraire ; oui, c’est ça, je crois que je ne veux pas<br />

me désolidariser… Fina<strong>le</strong>ment j’ai peur <strong>de</strong> l’exclusion ».<br />

La conformité avec <strong>le</strong> <strong>groupe</strong> constitue ainsi une sorte d’enveloppe protectrice<br />

donnant un sentiment d’appartenance, <strong>et</strong> par là même une certaine i<strong>de</strong>ntité.<br />

Mais en même temps el<strong>le</strong> peut être insatisfaisante pour <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> qui a<br />

l’impression <strong>de</strong> gommer son individualité.<br />

Michè<strong>le</strong> écrit, par exemp<strong>le</strong> : « La différence me faisant peur au point, par<br />

moments, <strong>de</strong> ne rien vouloir savoir <strong>de</strong> ma propre i<strong>de</strong>ntité, tel<strong>le</strong>ment je<br />

pouvais me calquer sur autrui pour me sentir acceptée. C’est pourquoi, en<br />

<strong>groupe</strong>, j’ai tendance à me cou<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> mou<strong>le</strong> alors qu’en <strong>de</strong>hors je perçois<br />

davantage mon individualité, je me soustrais plus faci<strong>le</strong>ment à<br />

l’influence d’autrui. »<br />

Souvent, après c<strong>et</strong>te phase <strong>de</strong> fusion <strong>et</strong> d’indifférenciation, la quête<br />

d’i<strong>de</strong>ntité se traduit par cel<strong>le</strong> du semblab<strong>le</strong>, du « doub<strong>le</strong> » affinitaire.<br />

10.1.2 La quête du semblab<strong>le</strong><br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />

De très nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré <strong>le</strong> rapport étroit entre <strong>le</strong> sentiment <strong>de</strong><br />

similitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’attraction interpersonnel<strong>le</strong> ; c’est la base la plus généra<strong>le</strong>ment<br />

attestée <strong>de</strong>s mouvements affinitaires (Maisonneuve, 1966).<br />

On peut l’observer faci<strong>le</strong>ment dans l’expérience groupa<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s participants<br />

expriment très souvent qu’ils se sentent plus à l’aise, plus assurés <strong>de</strong> ce<br />

qu’ils sont quand ils ont <strong>le</strong> sentiment qu’il y a dans <strong>le</strong> <strong>groupe</strong> quelqu’un qui<br />

<strong>le</strong>ur ressemb<strong>le</strong>, avec qui ils partagent <strong>le</strong>s mêmes opinions, <strong>le</strong>s mêmes<br />

va<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s mêmes goûts ou <strong>le</strong>s mêmes réactions. À l’inverse, l’isolé si<strong>le</strong>ncieux<br />

explique dans <strong>de</strong> nombreux cas son attitu<strong>de</strong> par <strong>le</strong> sentiment <strong>de</strong> n’avoir<br />

personne à qui se « raccrocher », <strong>de</strong> n’éprouver <strong>de</strong> proximité avec aucun <strong>de</strong>s<br />

autres participants. Ou encore l’impression d’une trop gran<strong>de</strong> distance avec<br />

<strong>le</strong>s autres semb<strong>le</strong> rendre la communication impossib<strong>le</strong>.<br />

François s’exclame après une discussion où son point <strong>de</strong> vue a été contesté<br />

<strong>et</strong> où <strong>de</strong>s positions très variées se sont affrontées : « Bon, ça va… il y<br />

a une tel<strong>le</strong> différence entre nous que je ne sais pas si ça vaut <strong>le</strong> coup…<br />

qu’on n’a peut-être plus rien à se dire, plus rien à faire ensemb<strong>le</strong> quoi. »<br />

Dans la recherche du doub<strong>le</strong> (sorte <strong>de</strong> reviviscence du « sta<strong>de</strong> du<br />

miroir »), <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> trouve un renfort <strong>et</strong> une confirmation <strong>de</strong> ce qu’il est <strong>et</strong><br />

donc une réassurance i<strong>de</strong>ntitaire. On constate aussi que la possibilité <strong>de</strong> se<br />

trouver un point commun avec une personne qui paraissait d’abord étrangère<br />

facilite <strong>le</strong> rapprochement <strong>et</strong> la communication.

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