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psychologie de l'identité _ soi et le groupe

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26 À LA RECHERCHE DE L’IDENTITÉ<br />

tements <strong>de</strong>s autres ; ces comportements sont <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> mon expérience ;<br />

mais l’expérience d’autrui m’est invisib<strong>le</strong>. Or si mon comportement est<br />

influencé par <strong>le</strong> comportement d’autrui, il n’est pas une réponse directe à ce<br />

comportement mais résulte <strong>de</strong> l’expérience que j’ai <strong>de</strong> son comportement ;<br />

comme lui-même réagit à l’expérience qu’il a <strong>de</strong> mon comportement : « Le<br />

rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> la phénoménologie socia<strong>le</strong> est <strong>de</strong> rattacher mon expérience du<br />

comportement d’autrui à l’expérience que fait autrui <strong>de</strong> mon comportement.<br />

Son but est d’étudier la relation entre expérience <strong>et</strong> expérience ; son véritab<strong>le</strong><br />

terrain est l’inter-expérience » (1969, p. 17) ; on pourrait aussi bien<br />

d’ail<strong>le</strong>urs dire l’intersubjectivité.<br />

Ainsi Laing part <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux constats : <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> comportement est une fonction<br />

<strong>de</strong> l’expérience <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te expérience est invisib<strong>le</strong> à autrui. Le fait que <strong>le</strong>s<br />

significations que j’attribue aux comportements <strong>de</strong>s autres font partie <strong>de</strong> mon<br />

expérience <strong>et</strong> non <strong>de</strong> l’expérience d’autrui ou <strong>de</strong> sa réalité : « Les inférences<br />

que l’on fait concernant l’expérience <strong>de</strong> l’autre à partir <strong>de</strong>s perceptions réel<strong>le</strong>s<br />

<strong>et</strong> immédiates qu’on a <strong>de</strong> ses actes font partie <strong>de</strong> la catégorie <strong>de</strong>s actes<br />

d’attribution » (1971, p. 31). Mais <strong>le</strong> plus souvent, nous ignorons c<strong>et</strong> aspect <strong>et</strong><br />

nous croyons que notre perception d’autrui est la réalité d’autrui.<br />

Une hypothèse que l’on peut tirer <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te perspective est que <strong>le</strong> contexte<br />

<strong>le</strong> plus pertinent pour approcher l’i<strong>de</strong>ntité subjective est celui <strong>de</strong> l’intersubjectivité<br />

qui naît <strong>de</strong>s interactions socia<strong>le</strong>s.<br />

1.3.3 La multiplicité <strong>de</strong>s démarches<br />

Comment saisir <strong>et</strong> traduire cependant <strong>le</strong> vécu subjectif ? La réponse que l’on<br />

peut apporter à c<strong>et</strong>te question semb<strong>le</strong>, dans un premier temps au moins,<br />

évi<strong>de</strong>nte : en <strong>le</strong> faisant s’exprimer, en laissant <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> témoigner <strong>de</strong> son propre<br />

sentiment d’i<strong>de</strong>ntité. Cela peut se faire à travers une démarche d’entr<strong>et</strong>ien, à<br />

travers un questionnaire, à travers <strong>le</strong>s réponses à un test comme <strong>le</strong> « Qui suisje<br />

1 ? », ou à partir d’une liste d’adjectifs ou <strong>de</strong> réactions à une série <strong>de</strong> phrases<br />

types, <strong>et</strong>c. Toutes ces démarches sont loin d’être équiva<strong>le</strong>ntes mais el<strong>le</strong>s reposent<br />

toutes sur l’hypothèse que <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> est <strong>le</strong> mieux à même <strong>de</strong> décrire la<br />

façon dont il se perçoit. Cependant, si c<strong>et</strong>te hypothèse semb<strong>le</strong> <strong>de</strong> prime abord<br />

recevab<strong>le</strong>, l’outil utilisé dans ce but est loin d’être neutre ; plus c<strong>et</strong> outil est<br />

structuré <strong>et</strong> préformé (questionnaire, liste d’adjectifs ou <strong>de</strong> phrases), plus il<br />

risque d’induire <strong>et</strong> d’orienter <strong>le</strong>s réponses dont il n’est pas sûr alors qu’el<strong>le</strong>s<br />

reflètent fidè<strong>le</strong>ment la subjectivité spontanée du suj<strong>et</strong>.<br />

La technique la moins inductrice serait, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong><br />

sty<strong>le</strong> non directif. S’il a été relativement peu employé dans ce domaine, c’est<br />

qu’il se prête moins bien qu’un test ou un questionnaire à un traitement stan-<br />

1. Dans ce test, <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> est invité à apporter une dizaine ou une vingtaine <strong>de</strong> réponses différentes à<br />

c<strong>et</strong>te même question.

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