psychologie de l'identité _ soi et le groupe
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QU’EST-CE QUE L’IDENTITÉ ? 35<br />
socia<strong>le</strong> où, pour marquer ses distances, l’approche <strong>et</strong> l’éloignement sont tour<br />
à tour <strong>et</strong> à la fois <strong>le</strong>s figures imposées (1980, p. 162).<br />
1.4.6 Les approches phénoména<strong>le</strong>s<br />
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />
Les approches phénoména<strong>le</strong>s se sont fixées pour tâche d’appréhen<strong>de</strong>r <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
décrire l’i<strong>de</strong>ntité subjective, tel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> se présente à la conscience <strong>de</strong>s<br />
suj<strong>et</strong>s. Plusieurs <strong>de</strong>s recherches que l’on a déjà citées (comme cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong><br />
Gordon, <strong>de</strong> Zil<strong>le</strong>r, <strong>de</strong> Zavalloni…) pourraient se situer aussi dans c<strong>et</strong>te<br />
<strong>de</strong>rnière catégorie. El<strong>le</strong>s s’intéressent donc au <strong>soi</strong> phénoménal (phenomenalself)<br />
en cherchant à en rendre compte à travers <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong>scriptifs. Ces<br />
modè<strong>le</strong>s sont <strong>de</strong>s schémas multidimensionnels <strong>et</strong> souvent hiérarchiques<br />
(organisés en composantes principa<strong>le</strong>s <strong>et</strong> sous-catégories).<br />
J.-F. Burgental a proposé une gril<strong>le</strong> d’analyse <strong>de</strong>s réponses au test du<br />
« Qui suis-je 1 ? » ; il offre d’abord une matrice pour étudier la différenciation<br />
« <strong>soi</strong> »-« non-<strong>soi</strong> » ; il classe ensuite <strong>le</strong>s réponses selon <strong>le</strong>urs références<br />
aux éléments suivants : nom <strong>de</strong> la personne ; pronoms personnels ; références<br />
non individualisées ; âge ; sexe ; occupation ; statut familial ; statut<br />
social ; références <strong>de</strong>scriptives neutres (géographiques, politiques ou références<br />
à la nationalité, aux religions, à l’apparence physique) ; références à<br />
la tonalité affective. Ces <strong>de</strong>rnières sont évaluées suivant l’attitu<strong>de</strong> du suj<strong>et</strong> :<br />
positive ou approbative ; négative ou désapprobative ; ambiva<strong>le</strong>nte.<br />
Comparé à ces modè<strong>le</strong>s, celui <strong>de</strong> D. Super (1963) apporte quelques<br />
éléments nouveaux ; il distingue plusieurs « métadimensions » qui renvoient<br />
à la résonance affective associée à chaque trait <strong>de</strong>scriptif : l’estime ou<br />
l’acceptation ; la clarté (<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> conscience) ; la capacité d’abstraction ; <strong>le</strong><br />
<strong>de</strong>gré d’élaboration ou <strong>de</strong> richesse ; <strong>le</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong> (dans l’attribution<br />
<strong>de</strong>s traits) ; la stabilité (consistance dans <strong>le</strong> temps <strong>de</strong>s traits) ; <strong>le</strong> réalisme.<br />
Super distingue aussi d’autres métadimensions liées au système global : <strong>le</strong><br />
<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> différenciation <strong>de</strong>s traits ; <strong>le</strong> nombre, la variété <strong>et</strong> la comp<strong>le</strong>xité <strong>de</strong>s<br />
attributs ; la f<strong>le</strong>xibilité ; <strong>le</strong> <strong>de</strong>gré d’harmonie ; <strong>le</strong> <strong>de</strong>gré d’idiosyncrasie ; <strong>le</strong><br />
<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> <strong>soi</strong> sur <strong>le</strong>s comportements. Ainsi<br />
Super ne cherche pas simp<strong>le</strong>ment à donner une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s dimensions<br />
<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité mais aussi à dégager <strong>le</strong>s caractéristiques qualitatives <strong>et</strong> dynamiques<br />
<strong>de</strong> cel<strong>le</strong>-ci.<br />
Le modè<strong>le</strong> proposé par R. L’Écuyer se veut un modè<strong>le</strong> « intégré » dans<br />
<strong>le</strong> sens où il cherche à faire une synthèse <strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s précé<strong>de</strong>nts ; c’est<br />
un modè<strong>le</strong> hiérarchique car il se présente en structures principa<strong>le</strong>s subdivisées<br />
en sous-structures, el<strong>le</strong>s-mêmes détaillées en catégories. Le<br />
tab<strong>le</strong>au suivant en donne une présentation schématique (d’après<br />
L’Écuyer, 1978, p. 80).<br />
1. Présentée par L’Écuyer, 1978, p. 69-72.