La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi ... - Archipel - UQAM
La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi ... - Archipel - UQAM
La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi ... - Archipel - UQAM
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
econduction <strong>d'un</strong> mode de vie « traditionnel» en milieu <strong>urbain</strong>, en référence avec les<br />
pratiques sociales que propose le modèle développé dans le quartier marchand, a limité dans<br />
un premier temps la reconfiguration du compartiment traditionnel sur ces nouvelles parcelles<br />
plus courtes mais, rappelons-le, déj<strong>à</strong> majoritairement « cousines ».<br />
310<br />
Ainsi la cour traditionnelle est présente dans tous les modèles de base du quartier Bùi<br />
Th! Xuân; elle est le lieu de vie de l'intimité des familles vietnamiennes. Elle peut être<br />
aménagée, voire bâtie par des petits éléments de service, mais comporte rarement un bâtiment<br />
en tant que tel. À cette cour centrale vient se dédoubler la possibilité de disposer <strong>d'un</strong>e cour<br />
avant sur rue et, plus rarement, <strong>d'un</strong>e seconde cour arrière en limite de fond de parcelle,<br />
proche de la ligne médiane de l'îlot. Pour séquencer l'accès <strong>à</strong> ces cours, la création <strong>d'un</strong><br />
passage latéral ouvert devient un autre élément d'importance qui donne son originalité au<br />
quartier, surtout par rapport au quartier marchand qui repose davantage sur une succession de<br />
cours et de bâtis sans couloir pour les relier. Ces deux premières caractérisations par le vide<br />
- la cour et le passage - annoncent deux bâtis. L'un, principal sur rue, accueille les fonctions<br />
de vie dites « propres» ou de prestige, comme la réception des hôtes, le sommeil, etc. Il<br />
s'élève traditionnellement sur un ou deux niveaux et l'escalier y est alors central ou <strong>à</strong> l'arrière<br />
du bâti. L'autre, en fond de parcelle, est plus modeste et accueille les fonctions de service<br />
dites « sales» : toilettes, cuisines, etc.<br />
Comme nous l'avons déj<strong>à</strong> évoqué auparavant, la rue oriente donc le développement<br />
du bâti en direction de la profondeur de la parcelle. Les différents éléments bâtis sont<br />
hiérarchisés selon leur proximité de l'espace public. <strong>La</strong> parcelle est structurée par une<br />
première séquence composée du bâti principal <strong>à</strong> laquelle est parfois rattachée la cour avant.<br />
Ce premier volume est, dans les modèles de base de quartier, celui qui est le plus élevé et le<br />
plus architecturé. <strong>La</strong> seconde séquence est celle de la cour centrale; la troisième comprend le<br />
bâti de services avec la cour arrière en option (Ill. 8.2).<br />
Le jeu entre les pleins et les vides permet une combinaison des formes en nombre<br />
limité de possibilités <strong>à</strong> douze dispositions, selon la présence ou non des éléments de « vide »,<br />
de leurs proportions respectives et de leur disposition sur la parcelle de base. Tous les cas<br />
sont présents dans notre quartier, mais, comme nous le verrons plus loin dans le descriptif des<br />
maisons, ils correspondent souvent également <strong>à</strong> des temporalités d'édification différentes.