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La fabrication d'un paysage urbain à Hà-Nôi ... - Archipel - UQAM

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qui a été validé par la population locale. Le modèle du compartiment s'est donc déj<strong>à</strong> octroyé<br />

historiquement de nombreuses souplesses formelles depuis sa naissance <strong>à</strong> l'époque féodale et<br />

démontre une capacité de renouvellement face <strong>à</strong> une situation nouvelle. Dans cette logique de<br />

potentiel évolutif du compartiment face aux modifications des conditions de <strong>fabrication</strong> de<br />

l'habitat hanoien, il semble cohérent de penser qu'il ait été <strong>à</strong> nouveau entraîné dans un cycle<br />

de transformations <strong>à</strong> la suite de l'instauration du nouveau régime politique socialiste.<br />

359<br />

Héritières des traces morphologiques antérieures, les transformations jouent elles<br />

aussI dans un catalogue limité d'interventions, selon deux modes principaux. Le premier<br />

mode travaille sur le plein, le second sur le vide. Les interventions sont d'échelle diverse,<br />

allant de l'ajout <strong>d'un</strong> bâtiment annexe au rez-de-chaussée, ou <strong>d'un</strong>e greffe en façade, <strong>à</strong> une<br />

couverture sur le toit ou sur le passage. Mais toutes vont dans le sens <strong>d'un</strong>e intensification<br />

des volumes construits sur une même parcelle. Nous utilisons sciemment cette terminologie<br />

car elle nous semble conforme avec nos intentions et notre approche en termes de forme<br />

architecturale, mais aussi parce que le « statut social» de ces espaces n'est jamais équivalent<br />

ou fixe <strong>d'un</strong> cas <strong>à</strong> l'autre. Par exemple, une cour <strong>d'un</strong>e parcelle habitée par une seule famille<br />

peut être considérée comme un espace privé alors que la même cour, dans une configuration<br />

spatiale similaire, mais partagée par plusieurs familles, rentre dans l'ordre du public, voire<br />

plus précisément dans l'ordre de l'espace « partagé» (ou « partageable ») de la maison; et<br />

l'attitude des acteurs qui découle de ces différentes situations en est affectée.<br />

Il s'agit ici de rendre compte des stratégies de transformation de l'espace bâti, en<br />

relevant les indices qui témoignent de pose de gestes identitaires de la part des habitants. Ces<br />

derniers font appel <strong>à</strong> l'ordre de l'empreinte, dans la perspective de mise en valeur <strong>d'un</strong>e<br />

relation causale <strong>à</strong> son existence (l'empreinte n'existe pas sans sa cause) ; mais les indices ont<br />

aussi valeur de symbole, car ils sont pourvus <strong>d'un</strong>e propriété sémantique sujette <strong>à</strong><br />

interprétation 2 . L'enjeu méthodologique et théorique qui en découle est le passage de<br />

l'observation d'indices singuliers <strong>à</strong> la formulation <strong>d'un</strong>e interprétation intelligible et<br />

pertinente sur les raisons du phénomène observé.<br />

2 À ce propos, Joël Candau (2002) signale qu'« un symbole a un sens parce qu'il peut être employé par<br />

erreur. <strong>La</strong> possibilité de l'erreur est la condition du sens ».

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