Émile Zola et le pessimisme schopenhauerien ... - Archipel - UQAM
Émile Zola et le pessimisme schopenhauerien ... - Archipel - UQAM
Émile Zola et le pessimisme schopenhauerien ... - Archipel - UQAM
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
s'est écoulé entre <strong>le</strong> moment où sécha l'encre de c<strong>et</strong>te dernière ligne <strong>et</strong> celui où <strong>Zola</strong> trempa<br />
sa plume pour noter la suiva.nte. Quelques minutes, quelques jours? Il se peut, bien entendu,<br />
que durant l'interval<strong>le</strong> <strong>le</strong> romancier ait effectué des <strong>le</strong>ctures, qu'il se soit documenté; peut<br />
être ne s'est-il rien produit, la solution au problème pourrait être venue d'el<strong>le</strong>-même, dans la<br />
foulée: arrêt, respiration, reprise. Quoi qu'il en soit, <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s se trouvent à être redistribués,<br />
l'historique des personnages, remanié <strong>et</strong> <strong>le</strong>s tensions, redéfinies.<br />
Le tout donne lieu à un nouvel état du « souffrant moral ». La figure gagne en ambiguïté.<br />
Qui plus est, el<strong>le</strong> est rebaptisée, mais cel<strong>le</strong> fois <strong>le</strong> nom lui restera: après avoir été anonyme,<br />
puis nommée successivement Albert, Gérard, Jacques, Paul <strong>et</strong> (encore) Albert, la souffrance<br />
mora<strong>le</strong> s'incarnera pour de bon sous l'appellation Lazare 87 . Mais voyons comment <strong>Zola</strong><br />
résout la difficulté posée par <strong>le</strong> sacrifice d'amour qu'il cherche:<br />
87 Pour <strong>le</strong>s considérations symboliques de ce prénom, voir <strong>le</strong> chapitre VI de notre étude. Par ail<strong>le</strong>urs, il<br />
est très diffici<strong>le</strong> de déterminer la source exacte responsab<strong>le</strong> d'avoir insuftlé au romancier l'idée de<br />
nommer son personnage Lazare. <strong>Zola</strong>, après avoir tâtonné, put un jour songer à J'un ou à l'autre des<br />
personnages bibliques du même nom - Lazare <strong>le</strong> pauvre (évangi<strong>le</strong> de Luc) <strong>et</strong> Lazare <strong>le</strong> ressuscité<br />
(évangi<strong>le</strong> de Jean) - qu'il pouvait avoir en tête. MentionnOns tout de même quelques pistes<br />
vraisemblab<strong>le</strong>s. La première nous vient de Robert l. Niess : « <strong>Zola</strong> may have gol<strong>le</strong>n the idea ofnaming<br />
his chamcter Lazare from the poem of thm nome by Auguste Barbier (1837), which he undoubtedly<br />
knew since it was published in the same volume as Barbier's more famous La Curée, some /ines of<br />
which <strong>Zola</strong> quoted as epigraph for hi.> novel of the same name. » Robert l. Niess, « Autobiographical<br />
E<strong>le</strong>ments in <strong>Zola</strong>'s La Joie de vivre », Publications of the Modem Language Asssociation, vol. 56,<br />
no 4 (déc. 1941), p. 1140, note 33. Henri Heine, poète romantique d'origine al<strong>le</strong>mande, ami de Nerval,<br />
établi à Paris dès J831, avait proposé <strong>le</strong> 1