Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

113
Appendice B
ensemble de problèmes et de symptômes parfois présents chez les personnes bénéficiant d’une rentrée d’argent
importante. Certains de ces signes comprennent une augmentation rapide de l’anxiété, des achats compulsifs,
une isolation sociale, des changements d’humeur, des ruminations au sujet de l’argent, et une culpabilité
excessive qui font obstacle à la prise de décision et annihilent le plaisir. Les personnes souffrant du syndrome de
la richesse soudaine vivent une détresse et des troubles qui dépassent ce à quoi on s’attend normalement de ce
qui semble être une source de stress positif. Ces symptômes, attitudes ou comportements durent généralement
assez longtemps et peuvent mener à des crises inquiétantes envers les proches à la maison ou au travail.
Le Dr Steven J. Danish, interrogé dans le cadre d’un article paru dans le journal Boston Globe (Lee, 2004),
a été conseiller auprès de gagnants à la loterie durant de nombreuses années et il mentionne que presque
tous ses patients ont eu de graves problèmes après avoir reçu leurs gains. Une fois le choc initial passé, un
sentiment de culpabilité s’installe. Donner ou laisser de l’argent à la famille s’avère souvent être la plus grande
source de stress pour les gagnants à la loterie.
Le syndrome de la richesse soudaine ne se rapporte pas forcément à l’argent, mais plutôt aux changements
cataclysmiques que l’argent apporte dans la vie d’une personne. Malheureusement, les statistiques démontrent
que 70 pour cent des personnes qui reçoivent un important montant d’argent perdent tout cet argent dans
des investissements frauduleux, des investissements douteux dans des entreprises, des dons remis à la
famille et aux amis, ou en dépenses insouciantes pour eux mêmes ou les autres (National Endowment for
Financial Education, 2002). Une des plus grandes erreurs récurrentes est peut-être l’omission de rencontrer
un conseiller financier pour obtenir de l’aide.
L’exploitation financière envers les aînés
L’accord de principe et les paiements d’expérience commune rendent très présente la possibilité d’exploitation
financière envers les aînés autochtones. Un court résumé de la documentation traitant de ce sujet est présenté
plus loin.
L’exploitation financière fait référence au mauvais usage de l’argent ou l’extorsion des biens d’un adulte plus
âgé par un parent ou une personne en situation de confiance (Swanson, 1999). Il n’existe aucune donnée
statistique sur l’incidence et la fréquence de l’abus envers les aînés (y compris l’exploitation financière) chez les
Autochtones du Canada (Dumont-Smith, 2002). Toutefois, on peut déduire des renseignements qualitatifs à
partir de divers rapports produits au cours des dernières années. Par exemple, le Comité canadien sur la violence
faite aux femmes (tel que cité par Dumont-Smith, 1997) a signalé des cas où des personnes âgées autochtones
devenaient les cibles d’exploitation financière de la part des membres de leur famille qui s’emparaient de
leur argent le jour où ils recevaient leur pension. La recherche empirique a démontré que la négligence et
l’exploitation financière et matérielle étaient les signes les plus communs de mauvais traitement envers les aînés
au sein de la population amérindienne (Brown, 1989; Maxwell et Maxwell, 1992).
Le lien entre l’exploitation envers les aînés et la négligence et les risques et les facteurs de protection chez
les Autochtones est complexe. Les conditions socioéconomiques caractéristiques de bon nombre de
collectivités (p. ex., la pauvreté, les logements insalubres et la surpopulation, les problèmes de drogues
et d’alcool des abuseurs) entraînent inévitablement des tensions dans les familles. Brown (1999) aborde
principalement la dépendance financière des enfants d’âge adulte envers leurs parents comme un facteur de
risque d’exploitation financière important au sein de la population amérindienne. Les enfants d’âge adulte
vivent des taux de chômage élevé et de pauvreté grave et les chèques de pension, de sécurité sociale ou
de bien-être social que les aînés reçoivent sont souvent la seule source monétaire dont la famille de l’aîné