Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

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Chapitre 3
L’éventualité d’une relation de cause à effet entre les PF et la guérison des Survivants a été évoquée par
les non-bénéficiaires. Ils ont notamment fait état des efforts déployés par les défenseurs des Survivants
afin de prévoir une thérapie pour certaines personnes pendant la durée de la procédure d’indemnisation.
[traduction] « Les avocats conseillaient à leurs clients de suivre une thérapie pour surmonter le stress du
procès. Ils les y encourageaient pour des raisons pratiques, mais cela a finalement aidé les Survivants. »
Des services facultatifs de soutien psychologique et de conseil en matière de finances leur ont également été
proposés, offre que certaines personnes ont acceptée. Un autre non-bénéficiaire a précisé que [traduction]
« certains avocats préconisaient à leurs clients d’entreprendre une thérapie avant la divulgation, parce qu’ils
étaient honnêtes et avaient des principes moraux ». Un lien peut être établi entre indemnisation et guérison,
dès lors que cette solution a été adoptée et a généré des effets positifs. Il convient toutefois de souligner que
les conditions nécessaires pour que cela soit possible ont rarement été citées par les non-bénéficiaires.
Incidences préjudiciables des paiements sur les particuliers, familles et collectivités
Selon un bénéficiaire de paiement forfaitaire, « Toucher cet argent si on n’est pas en voie de guérison peut
être vraiment destructeur ». Les bénéficiaires ont fait état de nombreuses conséquences préjudiciables
attribuables aux paiements forfaitaires. L’un des Survivants a évalué qu’un tiers seulement des bénéficiaires
parmi ses connaissances avaient bien géré leurs indemnités, tandis que les autres avaient été aux prises
avec des difficultés. Les non-bénéficiaires ont, quant à eux, cité nettement plus d’effets négatifs que d’effets
positifs. Quelques non-bénéficiaires n’ont fait aucun commentaire à cet égard, justifiant leur silence par le
fait qu’ils n’avaient pas eu l’occasion d’en juger ou d’en discuter avec les Aînés ou encore que cela « ne les
regardait pas ».
Les paiements forfaitaires ont favorisé l’abus d’alcool et autres drogues et des dysfonctionnements
Alcoolisme et toxicomanie figuraient parmi les répercussions les plus souvent citées par les bénéficiaires de
paiements forfaitaires. De tels effets auraient été presque immédiats. [traduction] « Je n’avais pas pris
d’alcool depuis douze ans, quand j’ai reçu mon indemnité. Après l’avoir touchée, j’ai bu pendant quatre jours
d’affilée. » Un grand nombre de bénéficiaires ont donné des exemples de Survivants ayant ainsi sombré à la
suite de leur indemnisation. Certains non-bénéficiaires ont précisé que les dégâts étaient loin de se limiter
aux Survivants :
[traduction] D’une certaine manière, les indemnités n’ont pas été aussi favorables à la
guérison qu’elles auraient dû l’être : l’argent rend les gens fous. Tout le monde sera alcoolique
dans les petites collectivités. Personne n’est épargné. Quand les gens boivent, des familles
entières en pâtissent. Ceux qui avaient adopté un mode de vie traditionnel, les chasseurs
et les trappeurs, l’ont abandonné pour une question d’argent. Le gouvernement leur en a
donné de but en blanc et il a provoqué le chaos.
Quelques bénéficiaires s’étant rendus dans des villes plus importantes se sont retrouvés totalement démunis
après deux semaines d’abus d’alcool ou de drogues. Les bénéficiaires ont expliqué que les beuveries pouvaient
durer jusqu’à trois ou quatre mois et avaient parfois une issue fatale. Certains n’ont révélé leurs problèmes
d’alcool que plus tard, lorsqu’ils ne pouvaient plus les cacher.