Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

Avant-propos
Dans un rapport de cette nature, où la reproduction fidèle des expériences et des perceptions individuelles
revêt une importance considérable, la prudence et la circonspection sont de mise au moment d’essayer de
dégager des affirmations généralisées concernant les Autochtones. La Fondation autochtone de guérison est
d’avis cependant que deux généralisations préliminaires sont nécessaires au début de ce projet.
Échange d’information concernant l’Accord de règlement relatif aux pensionnats indiens
La première généralisation a trait à la confusion entourant l’Accord de règlement relatif aux pensionnats indiens
et aux sujets connexes tels que le Paiement d’expérience commune et le Processus d’évaluation indépendante.
Les déclarations des personnes interrogées relatées dans ce rapport peuvent donner l’impression au
lecteur qu’il y a méconnaissance du sujet ou des malentendus. Cela étant, la confusion ne provient pas
nécessairement de ces déclarations, mais, dans bien des cas : a) des changements de stratégies et d’initiatives
du gouvernement pour tous les aspects de la question des pensionnats, b) d’un manque de politiques et de
compétences institutionnelles claires et c) de l’absence de mesures de communication coordonnées chez les
organismes responsables des initiatives lancées dans le cadre de l’Accord de règlement relatif aux pensionnats
indiens. En toute objectivité, il faut admettre que l’Accord de règlement relatif aux pensionnats indiens est une
réalisation bureaucratique énorme et que l’on doit s’attendre à quelques imperfections. Cependant, il est
également vrai que la communication aux Survivants a souvent été sporadique, incomplète, contradictoire
et inexacte.
Perceptions traditionnelles de l’argent
La seconde généralisation concerne l’argent. Tout comme il en est pour n’importe quel groupe d’individus,
il est possible de trouver différentes perceptions de l’argent chez les Autochtones; c’est pourquoi, dans ce
rapport, un ensemble de thèmes appuient les affirmations suivantes. Les cultures autochtones sont guidées
par des visions collectivistes du monde selon lesquelles la pratique traditionnelle du partage est prédominante.
Les mesures soutenues par des gouvernements successifs visant à assimiler les Autochtones ont affaibli, sans
toutefois les remplacer, ces visions collectivistes. Par conséquent, les Autochtones considèrent généralement
l’argent comme un bien collectif à partager avec leur famille, leurs amis et leur collectivité. Les normes
culturelles du partage influeront donc sur la façon dont les sommes provenant de l’Accord de règlement relatif
aux pensionnats indiens et arrivant dans la collectivité seront perçues, déboursées et distribuées.
Il se peut que les normes culturelles traditionnelles façonnent la manière d’aborder toute la question de
l’argent et son utilisation dans les collectivités autochtones; toutefois, c’est avec un certain malaise qu’on le
reçoit, surtout lorsqu’il provient du gouvernement. En termes simples, l’argent fait souvent l’objet de suspicion,
considéré comme un instrument que le gouvernement utilisera pour manipuler les Autochtones et saper
leur confiance. À propos d’indemnité, l’une des personnes interrogées déclare [traduction] « Ceux qui
suivaient un mode de vie traditionnel […] l’ont abandonné au profit de l’argent. Le gouvernement a jeté cet
argent et, de ce fait, il a engendré le chaos. » (31). Lorsqu’il s’agit d’argent du gouvernement, on soupçonne
des motivations cachées et des conséquences négatives.
En outre, les valeurs des cultures organisées autour de transactions financières contredisent parfois les valeurs
des cultures autochtones traditionnelles qui n’intègrent pas la notion de l’argent. Comme l’affirme l’une des
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