Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

Chapitre 3
Dynamique familiale
L’un des obstacles cité par de nombreux bénéficiaires tient aux relations intra et interfamiliales. Les querelles
de famille peuvent ruiner les efforts des différentes collectivités sur le plan de l’éducation et de la coopération.
De même, les tensions et l’exploitation dans le cercle familial peuvent empêcher les Survivants de bénéficier
d’une aide extérieure. Les non-bénéficiaires ont également mentionné que les querelles intra et interfamiliales
compromettaient les interventions relatives aux PF. Enfin, ils considéraient que le manque de compétences
familiales et parentales pouvaient être une entrave.
Dépendance
Certains bénéficiaires s’accordaient à penser que les collectivités ne font pas réellement l’effort pour être
autonomes. L’un d’eux a souligné qu’elles possèdent de précieuses ressources et il a ajouté qu’elles doivent
exploiter et valoriser les aptitudes de leurs membres. D’après eux, les problèmes locaux exigent des solutions
locales. Chercher des solutions à l’extérieur ne fait qu’accroître la dépendance. Certains bénéficiaires pensaient
que les collectivités attendaient trop l’aide et le feu vert du gouvernement local pour agir. Ils estimaient que
les entités telles que les conseils de bande et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien font
obstacle, de manière injustifiée, aux projets communautaires et ils acceptaient mal le fait de devoir obtenir
leur accord pour allouer ou prêter des fonds. Par ailleurs, plusieurs bénéficiaires étaient d’avis que le manque
de dynamisme de l’économie locale constituait un immense obstacle.
Problèmes liés aux instances dirigeantes
De nombreux bénéficiaires ont prétendu que la corruption, l’incompétence et l’instabilité du gouvernement local
empêchaient d’intervenir efficacement. Plusieurs bénéficiaires partageaient cette opinion. Certains bénéficiaires
pensaient que cela était peut-être lié au fait que peu de Survivants jouent un rôle actif au sein des instances
dirigeantes locales. D’autres font preuve de cynisme et de méfiance à l’égard des autorités non autochtones
gouvernementales qui les empêchent de prendre part aux mesures relatives aux paiements forfaitaires. Les
non-bénéficiaires ayant fait état d’une bureaucratisation excessive concernant les traitements et programmes
destinés aux Survivants craignaient que cela ne se reproduise avec le nouveau versement des PF.
Problèmes relatifs à l’information et aux conditions d’accès
Les bénéficiaires et les non-bénéficiaires ont mentionné dans cette section portant sur les barrières des
problèmes de transport, en particulier pour les personnes handicapées. Ils ont également évoqué des
difficultés de communication dues au fait que certains Survivants sont pratiquement ou totalement
analphabètes. Les non-bénéficiaires ont précisé que les personnes âgées analphabètes ne pouvaient réaliser
certaines démarches, bancaires, par exemple, et se faisaient parfois duper. Celles qui savent à peine lire ne
comprennent que difficilement les documents officiels à teneur juridique et financière.
Par ailleurs, nombre de bénéficiaires ont déploré un manque d’information rapidement et facilement
accessible concernant les PF. Dans certains milieux, la distribution des paiements forfaitaires selon l’Accord
de règlement relatif aux pensionnats indiens a soulevé un grand nombre de questions fondamentales et
de malentendus. Dans un cas précis, les Survivants étaient perturbés du fait que, d’après eux, seuls les
gouvernements autochtones et les associations autochtones de Survivants pouvaient bénéficier de PF, ce
46