Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

[traduction] L’un d’eux a même dû demander des coupons d’alimentation deux mois
après avoir reçu son indemnité.
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Chapitre 3
Selon les non-bénéficiaires, les résultats varient, comme dans le cas de ce bénéficiaire qui a acheté une maison
à l’un de ses parents, puis [traduction] « fait une virée de deux semaines en ville, où il a loué des limousines
et d’autres voitures avec deux amis, leur a payé l’avion pour rentrer et est revenu chez lui les poches vides. »
La voiture figure parmi les achats les plus fréquents et onéreux des Survivants indemnisés. C’est aussi le
plus embarrassant et le plus inutile. [traduction] « Beaucoup ont acheté une voiture neuve, mais elle va
rapidement se déprécier. Personne n’a acheté de propriété. » Plusieurs non-bénéficiaires ont mentionné que
certains Survivants avaient acheté des « voitures à un prix économique qui n’avaient pas duré plus d’un an »
et que des personnes âgées avaient dépensé leur acompte de 8 000 dollars dans de [traduction] « vieilles
bagnoles qui ne duraient pas plus de trois mois ». L’un des cas les plus frappants est celui de cet homme qui
avait acheté cinq véhicules au cours du même mois et qui se déplace désormais à pied. Certains ont acheté
du matériel pour créer leur propre entreprise, mais ils y ont finalement renoncé en réalisant que cela exige
beaucoup de temps, de compétences et d’argent.
Encore une fois, ce n’était pas toujours tout noir ou tout blanc. Désireux de suivre une formation en foresterie,
l’un des bénéficiaires a obtenu de l’aide pour épargner une partie de son indemnité, mais il a rapidement
dépensé le reste dans l’alcool. Craignant, lui, de dilapider son PF dans l’alcool, un autre bénéficiaire a décidé
de le mettre de côté jusqu’à ce que sa situation soit suffisamment solide et il a finalement fait l’achat d’un
ordinateur. De nombreux bénéficiaires estiment qu’ils avaient, au départ, de bonnes intentions, mais ils ne
s’y sont pas tenus. Certains non-bénéficiaires étaient d’avis que le comportement des personnes indemnisées
dépend en grande partie de leur environnement :
[traduction] Le fait d’avoir grandi dans une famille ou collectivité touchée par l’alcoolisme
peut expliquer les mauvais choix de certains. Ils ont dépensé, et dépensé, et dépensé… S’ils
pouvaient revenir en arrière, ils ne referaient pas les mêmes erreurs.
La plupart n’ont jamais appris à économiser. Ils ont plutôt appris à dépenser l’argent sans
compter.
D’autres non-bénéficiaires ont expliqué que les paiements forfaitaires pouvaient changer les gens en
leur faisant oublier que les biens matériels ne durent pas éternellement et que, une fois évanouis, ils se
retrouveraient les mains vides : [traduction] « Qu’est-ce qui se passe une fois qu’on s’est ruiné? On en
subit les conséquences. » À l’inverse, quelques Survivants non-bénéficiaires ont suggéré que les Survivants
s’étant retrouvés sans rien après avoir gaspillé leur premier PF devraient en tirer une leçon. L’un d’eux a
d’ailleurs souligné que les personnes âgées ayant bénéficié d’indemnités sous forme de paiement d’expérience
commune l’avaient dépensé plus intelligemment que leurs PF.
Les paiements forfaitaires ont suscité du ressentiment chez les autres Survivants
Voici les deux grandes raisons avancées par les bénéficiaires pour expliquer le ressentiment suscité par les
PF chez les Survivants : 1) les disparités dans le montant des indemnités et 2) le fait que des Survivants
n’aient pas obtenu de paiement forfaitaire. Comme il a été mentionné précédemment, les personnes n’ayant
pas obtenu le montant escompté n’ont pas dissimulé leur déception, ce qui a, dans certains cas, donné lieu à
des frictions avec les autres bénéficiaires.