Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

Sommaire du sondage auprès des principaux informateurs
Portrait des participants
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Chapitre 3
Nous avons pris soin de décrire, dans le présent rapport, le point de vue des bénéficiaires de paiements
forfaitaires et des personnes n’en bénéficiant pas, en précisant le degré d’analyse. Dans la mesure du possible,
nous avons attribué aux uns et aux autres les renseignements suivants, afin de rendre dûment compte de
l’apport de chacun.
Bénéficiaires
Les personnes ayant bénéficié d’un paiement forfaitaire pour avoir subi des sévices dans les pensionnats ont
été indemnisées à la suite d’une décision judiciaire ou d’un mode alternatif de règlement des conflits ou bien
en guise d’acompte sur le Paiement d’expérience commune de l’an dernier. Quelques personnes ont reçu
deux sommes forfaitaires. Les bénéficiaires les plus âgés avaient un peu plus de quatre-vingts ans. Certains
étaient des Survivants inuvialuits ou issus d’une Première nation. Leurs séjours dans les établissements
scolaires s’échelonnent entre un an et neuf ans. Les plus anciens remontent à la moitié des années 1930 et les
plus récents, au début des années 1980. Les écoles en question se situaient dans les Prairies et les Territoires
du Nord-Ouest. Elles étaient régies par des Églises anglicanes et catholiques.
L’on recensait, parmi les bénéficiaires, d’éminents membres des associations de Survivants des pensionnats
ayant aidé des dizaines de personnes dans la même situation à obtenir des paiements forfaitaires allant de
1 000 à 100 000 dollars. Ces associations ont informé et conseillé les Survivants. Elles les ont aussi aidés
à effectuer les formalités de réclamation. Ces associations, qui dépendent entièrement de bénévoles, sont
au fait des procédures pénales et font preuve d’une profonde détermination. Parallèlement, d’autres ont
engendré un mouvement pour la réparation des injustices. Au cours des années 1990, certaines ont pris
part à des procès et y ont représenté jusqu’à vingt-six plaignants, tandis que d’autres revendications ont été
réglées à l’amiable.
Nombre de bénéficiaires disent avoir encore des souvenirs précis de leur vie au pensionnat, vie marquée,
pour certains, par des abus commis par des prêtres et leur ayant laissé des séquelles. Certains des Survivants
faisaient partie de la troisième génération de leur famille à fréquenter ces établissements. Si la plupart des
bénéficiaires portaient un regard critique sur leur séjour au pensionnat, une personne, au moins, n’a pas
apprécié cette insistance sur le côté négatif des pensionnats et a rétorqué que ces écoles ont permis à de
nombreuses personnes d’échapper à un triste sort. Quelques-uns parmi ces anciens élèves des pensionnats
indiens ont pu préserver leur langue, mais la plupart n’ont pas pu le faire.
Un certain nombre de bénéficiaires ont vécu dans leur localité, tandis que d’autres se sont beaucoup déplacés.
Beaucoup jouissaient d’une expérience professionnelle dans le domaine des services correctionnels, de la
défense des droits/intérêts des victimes, de l’assistance à l’enfance, de la menuiserie et de l’entretien. Certains
avaient suivi des études postsecondaires et occupaient des emplois durables. Quelques-uns exerçaient ou
avaient exercé des fonctions politiques au sein du gouvernement d’une Première nation, parfois à des postes
haut placés.