Projet de recherche sur le paiement forfaitaire compensatoire : le ...

Perspectives de guérison
71
Chapitre 4
Parmi les participants qui considéraient que le PF apportait une grande aide aux Survivants dans la démarche
de guérison, certains étaient catégoriques quant à l’aspect du fondement sur les traditions autochtones, sans
l’influence des « Blancs » et de l’effectuer dans des infrastructures de la collectivité, en plaçant les personnes
âgées au centre. Les suggestions de quelques-uns étaient très précises : [traduction] « 1. counselling en
matière de stress causé par un incident grave; 2. une thérapie pour guérir le traumatisme; 3. des thérapies à
caractère spirituel ou fondées sur les ressources naturelles; et 4. des conseils financiers ». D’autres estimaient
qu’il était préférable de faire participer les Survivants à des [traduction] « programmes de sensibilisation
aux souffrances et pertes et à des programmes de rétablissement ». L’un d’eux a souligné que la guérison ne
peut s’opérer que si les familles entières sont traitées.
Certains pensent que les coûts de ces initiatives de guérison doivent non pas être déduits du paiement des
Survivants en soi, mais ils doivent faire l’objet d’un complément particulier accordé par le gouvernement. Les
propositions allaient d’un supplément de 25 à 50 pour cent; l’argent étant ensuite attribué à des prestataires
de soins bien établis et entièrement responsables situés dans la collectivité. Qu’ils soient autofinancés ou
partiellement subventionnés, ces services de guérison devraient être assurés par un personnel de soutien
thérapeutique, allant des « conseillers qualifiés et des psychiatres » à des défenseurs des droits et intérêts des
victimes et des travailleurs sociaux. Le counselling a été tout particulièrement soutenu par les participants
bénéficiaires du PF. [traduction] « J’aurai dû recevoir dix milles dollars pour des services de counselling
pendant que j’étais en procès. Faire part de mes problèmes à quelqu’un m’aurait aidé ». Les Survivants doivent
avoir la possibilité de « se renseigner, de chercher en comparant » avant de choisir un conseiller avec lequel
ils se sentent à l’aise et en confiance. Le thérapeute idéal, homme ou femme, est celui dont les expériences
se rapprochent de celles de ses clients. Il a aussi été indiqué que plus la thérapie est accessible, plus elle sera
utilisée et acceptée dans la collectivité. Par ailleurs, le personnel de soutien à la santé mentale, en plus d’être
correctement payé, peut bénéficier des possibilités d’autogestion de la santé comme les cercles de partage.
Même en parlant des vrais enjeux que pose le paiement forfaitaire pour les aînés, les participants faisaient
souvent référence à l’éthique professionnelle dont leur enfance a été empreinte et à la valeur que les membres de
la famille ont donnée à des sommes d’argent même dérisoires, gagnées en travaillant durement. Les personnes
âgées dont ils parlaient ont longtemps transmis dans leur enseignement que trop de choses peuvent être
prises pour acquises lorsque l’argent abonde. Selon ces enseignements, la plupart des gens resteront privés
de leurs droits, à moins que des excédents renforcent les relations, établissent l’autonomie et améliorent la
productivité. Le concept de culture est désormais restreint au point que les enseignements des personnes
âgées concernant l’argent et la productivité tombent dans l’oubli; c’est pourquoi il est impératif de réintégrer
ce que les aînés ont à dire sur ces deux concepts et la culture. Cela est possible en les encourageant à partager
des histoires vécues, en organisant des consultations sur les approches traditionnelles touchant les questions
de l’argent et du travail et en menant une étude préliminaire sur ce sujet.
Activités traditionnelles et culturelles fondées sur les ressources naturelles
De nombreux participants ont souligné la contribution positive que la culture et les traditions peuvent
offrir aux futures interventions liées au PF. Plusieurs ont encouragé la renaissance et la transmission des
connaissances traditionnelles dans des domaines comme la médecine par les plantes, en plus des protocoles
de guérison connexes. D’autres ont fait la promotion des musiques, des danses, des chants et de l’enseignement
de la langue, en particulier pour les jeunes.