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Préface - IMO

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Vers une meilleure prevision de la derive des nappes d’hydrocarbures en mer a partir des enseignements de l’Erika<br />

d’interventions sur des cas réels de pollution ont lieu chaque année. La prévision de dérive de nappe<br />

de polluant est effectuée à l'aide d'un modèle spécifique, MOTHY, développé dans la division<br />

prévision marine et océanographie de Météo-France. MOTHY est un modèle d'océan qui calcule les<br />

courants de marée et les courants induits par le vent (les vents utilisés sont les vents prévus par les<br />

modèles météorologiques de prévision numérique). Ces courants sont utilisés pour faire dériver le<br />

polluant en prenant en compte les informations disponibles sur le produit. Le modèle est décrit en<br />

détail dans Daniel (1996). MOTHY peut être mis en œuvre 24 heures sur 24 par un prévisionniste<br />

marine à partir d’éléments fournis par le CEDRE. Le prévisionniste expertise les sorties du modèle et<br />

complète l'assistance par une prévision météo marine (vent, vagues et houles, température de surface<br />

éventuellement).<br />

Prévision à longue échéance<br />

Les premiers résultats des prévisions de dérive à longue échéance montrent que le polluant va<br />

rester longtemps en mer. Des simulations à 10 jours sont réalisées en utilisant les prévisions<br />

d’ensemble du modèle atmosphérique IFS. Ce sont des prévisions multiples dont on quantifie la<br />

dispersion pour en déduire la "prévisibilité" de la situation. Aucune de ces simulations ne prévoit une<br />

arrivée du pétrole à la côte avant 10 jours (illustration 3). Les autorités sont prévenues de ce fait<br />

essentiel, qui permet de planifier au mieux les moyens de lutte (recours à navires étrangers par<br />

exemple, qui auront le temps de rejoindre la zone).<br />

Deux semaines de prévisions de dérive en mer<br />

Du 12 au 25 décembre, Météo-France a réalisé des prévisions de dérive à partir des positions<br />

aériennes transmises par le CEDRE. Les prévisions sont mises à jour régulièrement à chaque fois<br />

qu’il y a une nouvelle observation. Les observations en mer confirment les prévisions de dérive des<br />

jours précédents. Jour après jour, des nappes épaisses (5 à 8 cm) se divisent en petites nappes d’une<br />

centaine de mètres de diamètre. Le 16 décembre, les nappes couvrent une zone de 25 km sur 5 km. A<br />

partir du 17 décembre, les nappes commencent à s’enfoncer à quelques cm sous la surface. Le 18<br />

décembre, Météo-France décide de mettre à l’eau deux bouées, au milieu de la zone des nappes. Une<br />

bouée de type Marisonde est équipée d’un anémomètre et mesure le vent et le courant de surface. Elle<br />

a dérivé avec les nappes et s’est échouée sur l’île de Noirmoutier. Une bouée SVP avec une ancre<br />

flottante à 15 mètres qui mesure le courant sous la surface a aussi été lâchée. Elle est restée à osciller<br />

au gré des courants de marée dans la zone de largage (en tournant en rond), avec une très légère<br />

dérive au fil des jours. Cette très légère dérive nous prouve une chose : les courants océaniques de<br />

grande échelle (dits "courants permanents") ne sont pas importants dans la zone, où dominent très<br />

largement les effets du vent et des courants de marée.<br />

Conformément aux prévisions, un renversement de la dérive se fait vers l’ouest le 20 décembre,<br />

puis vers le nord. Le 21 décembre, l’observation en mer révèle la présence de 13 nappes à 105 km au<br />

sud de Belle-Ile et 72 km au sud ouest de l’île d’Yeu. Certaines simulations réalisées dans la nuit du<br />

20 au 21 décembre indiquent un risque que l’île d’Yeu soit touchée 5 jours après. Des divergences<br />

apparaissent entre les modèles atmosphériques IFS et ARPEGE (Courtier et al., 1991). Le modèle<br />

ARPEGE indique une dérive plus rapide et plus au nord que IFS. Une simulation effectuée à partir<br />

d'une position 21/12 1600TU montre le contact dans un triangle Noirmoutier / Yeu / Saint-Gilles à 5<br />

jours. Une autre position initiale choisie par le CEDRE conduit à des trajectoires et impacts plus au<br />

nord et vise l'estuaire de la Loire et Noirmoutier. Une troisième vise le nord de l'île d'Yeu. Le triangle<br />

sera touché avec certitude. Le front des nappes arrive à proximité de Belle-Ile (38 km) le<br />

23 décembre. Le bulletin envoyé au Directeur de Cabinet du Ministre le 23/12 07h31, indique : "Les<br />

points d'impact de la nappe devraient se situer entre Noirmoutier et Le Croisic dans la journée du<br />

dimanche 26 décembre. Une rotation des vents au secteur Ouest devrait ensuite rabattre une partie de<br />

la nappe vers l'île d'Yeu et la côte vendéenne dans la journée du 27". Les modèles à très haute<br />

résolution sont désormais mis en œuvre (résolution 25 fois plus élevée que celle de la version utilisée<br />

jusqu'alors).<br />

Comment sont choisis les scénarios de dérive ?<br />

En fonction des observations faites en mer (par avions spécialisés dans la télédétection de<br />

pollution (Douanes : avions Polmar) ou par les avions de la Patrouille Maritime de la Marine<br />

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