Préface - IMO

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session IV
qu’une montre). Elles ont une très haute résolution, procurent des images sur 360° et disposent
d’éclairage incorporé. De ce fait, elles peuvent être montées sur un ROV et solidaires d’un fil
d’alimentation de plusieurs dizaines de mètres (observation des cuves et des cales). Ces images sont
bien sûr disponibles en temps réel.
En cas de cargaison transportée à chaud (cas des bitumes, des fuels lourds), dès le naufrage, il faut
s’enquérir de la disponibilité de caméras sous-marines thermiques afin d’aider à l’estimation des
quantités restant dans l’épave.
La détection des polluants peut être faite in situ, après prélèvement, ou par des méthodes
destructives.
a) Mesures in situ (Présence d’hydrocarbures derrière une paroi métallique)
Il n’existe pas, à notre connaissance, de possibilité d’évaluer la présence d’un hydrocarbure
derrière une paroi métallique. On peut cependant appliquer la méthode destructive (voir en c). Suivant
la position des cuves et les conditions environnementales, on peut effectuer une observation vidéo de
l’interface eau/hydrocarbures dans une cuve.
b) Prélèvements
Pour ce qui concerne la pollution chimique, des préleveurs d’eau et de sédiments sont disponibles
sur le marché. Ces préleveurs doivent être récupérés pour analyses.
c) Méthodes destructives
Observer la présence de produit polluant derrière une paroi peut se faire en forant des trous par
"spittage" et en les rebouchant à l’aide d’un pinoche en cas de résultat positif une fois le sondage
effectué. Ce sondage peut se faire par prélèvement classique ou par l’introduction d’une sonde telle
qu’il en existe pour mesurer les épaisseurs d’hydrocarbures dans les puits forés lors des cas de
pollution des sols.
d) Mesures de l’épaisseur de parois métalliques
La société Cygnus (UK) fabrique un capteur sous-marin mesurant l’épaisseur des parois
métalliques. Cette donnée est utile sur les épaves anciennes et corrodées, et peut également déterminer
la présence de renforts de membrures.
Estimation des quantités d’hydrocarbures contenues dans les épaves
Il ne semble pas exister actuellement de techniques qui permettent de mesurer in situ et de
manière fiable les quantités d'hydrocarbures contenues dans une épave.
Ce manque de moyen de mesure fiable explique les différences souvent constatées entre la valeur
estimée des quantités d'hydrocarbures contenues dans les épaves avant les opérations de récupération
et celle, mesurée, des quantités d'hydrocarbures réellement récupérées.
Les quantités d'hydrocarbures contenues dans les épaves avant toute intervention sont le plus
souvent estimées à partir d'éléments tels que :
− la connaissance de la quantité initiale d'hydrocarbures chargée avant le naufrage,
− l'estimation de la quantité d'hydrocarbures déversée au moment du naufrage,
− l'estimation de la quantité d'hydrocarbures récupérée en mer ou sur le littoral,
− l'investigation de l'épave et la reconnaissance de l'intégrité des volumes réputés contenir une
quantité connue d'hydrocarbures,
− l'estimation de la quantité d'hydrocarbures échappée de ces volumes entre le moment du
−
naufrage et celui du colmatage des fuites de l'épave,
le sondage direct après percement des parois de ces volumes pour rechercher l'interface eauhydrocarbures
et estimer leur remplissage réel.
La libération dans le milieu extérieur de ces hydrocarbures résiduels au fur et à mesure de la
dégradation de l'épave, devrait se produire, au cours du temps, d'une manière suffisamment
progressive et graduelle pour qu'ils puissent être naturellement résorbés par l'environnement sans
constituer une menace.
En cas de cargaison transportée sous forme chauffée (cas des produits visqueux), une inspection à
l’aide de caméras infrarouge donnera une idée des capacités renfermant du polluant chaud (cas d’une
épave fuyarde ou cassée en deux). Les intervenants disposent de quelques jours pour effectuer cette
390