Préface - IMO

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session IV
En outre, la nature peu conventionnelle des opérations à conduire dictait que des plans d’urgence,
comprenant la récupération d’un éventuel déversement important de fuel-oil, soient toujours prêts à
être mis en application. Ceci devint le critère gouvernant la décision de suspendre les activités lorsque
le temps se gâtait. La récupération du pétrole à la surface de l’eau est pratiquement impossible lorsque
la force du vent dépasse 4 ou 5. Les opérations menées trop tard dans l’année auraient été inefficaces
et auraient comporté un risque considérable.
Techniques antipollution
Dans une opération de pompage de ce type, l’évaluation et la gestion des risques sont des points
essentiels de la stratégie mise en œuvre.
Même lorsque toutes les techniques ont été testées et éprouvées, le risque zéro n’existe pas. Il est
donc nécessaire de procurer plusieurs niveaux de protection, chacun adapté à un type spécifique de
problème pouvant être rencontré, comme par exemple une pollution accidentelle.
Les matériaux et les équipements utilisés au large incorporaient trois barrières antipollution :
− tout d’abord, toutes les techniques sélectionnées furent développées afin d’éviter toute forme
de pollution, telle que la technique «hot tap» de percement à chaud pour le forage des citernes
− ensuite, des « collecteurs de fuite » mobiles sous-marins étaient à la disposition des plongeurs
−
qui pouvaient les mettre en action immédiatement en cas de fuite mineure
enfin, dans le cas d’une fuite plus importante en surface, des navires antipollution, équipés de
barrages flottants et de racleuses pouvant pomper du fuel-oil n°6, étaient disponibles en
permanence sur le site tout au long des opérations.
De plus, la marine française délimita une zone de sécurité de deux milles nautiques autour du site
de l’épave.
Principales réalisations
Une flotte impressionnante fut mobilisée afin de préparer les opérations sur les deux parties de
l’épave, en ce compris trois navires de haute technologie dotés d’un système de positionnement
dynamique.
Le projet n’a essuyé aucun revers majeur. Il n’y eut aucun accident. La préparation de l’épave fut
terminée dans les temps et le pompage fut lui aussi effectué dans les temps. Le projet fut terminé 25
jours avant son échéance.
En termes de quantité de pétrole pompé sur un laps de temps aussi court, le projet « Erika »
constitue un impressionnant record.
La technique de pompage sélectionnée a permis une récupération efficace de la cargaison se
trouvant toujours dans les citernes du pétrolier.
CONCLUSION
Au vu des défis qu’il fallait relever, l’équipe TotalFinaElf a obtenu de remarquables résultats,
démontrant que les grands industriels du pétrole sont capables d’affecter efficacement les ressources
requises les plus adéquates en termes d’expertise technique et de support logistique.
Il convient de féliciter tous ceux concernés qui ont œuvré à la conclusion heureuse de ce projet
complexe et sans précédent.
BIOGRAPHIE
Gérard Bocquillon est ingénieur diplômé de l’École des Mines de Paris. Il travaille chez
TotalFinaElf depuis 1976. Depuis lors, il a rempli des fonctions de direction pour plusieurs projets
offshore, y compris des projets en Mer du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.
En janvier 2000, Gérard Bocquillon fut nommé Directeur du Projet de Neutralisation de la Cargaison
de l’Erika.
400