Préface - IMO

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session IV
l’épave. Les premières constatations indiquèrent en effet que les deux parties de l’épave contenaient
toujours des quantités considérables (10 à 15.000 tonnes) de pétrole. A la température régnant sur le
fond marin (10°C), le fuel-oil n°6 est toujours suffisamment mobile pour se déverser, en cas de brèche
dans l’une des citernes du pétrolier, provoquant ainsi une pollution additionnelle majeure. L’opinion
publique autant que les autorités françaises ont exigé que cette « épée de Damoclès » soit sécurisée le
plus rapidement possible.
L’expertise et l’implication de TotalFinaElf
Supprimer la menace posée par le reste de la cargaison impliquait de relever 4 défis :
− une profondeur de 120 mètres dans le Golfe de Gascogne, connu pour ses tempêtes et ses
grands creux de vagues ;
− l’état de l’épave : la structure du pétrolier avait été affaiblie lorsqu’il s’est brisé et qu’il a
coulé, des précautions rigoureuses devaient donc être prises lors des travaux sur l’épave ;
− la nature visqueuse du fuel-oil lourd à la température du fond marin (10°C), laquelle
empêchait le pompage de celui-ci ;
− un calendrier très serré: les opérations devaient être terminées pour la fin de l’été 2000 afin
d’écarter toute menace potentielle.
TotalFinaElf, un des principaux opérateurs dans la recherche et la production de pétrole et de gaz
offshore, était à même de fournir une expérience de grande valeur pour relever ces 4 défis.
TotalFinaElf s’est porté volontaire pour se charger de la neutralisation de la cargaison du
pétrolier et pour financer les études et les opérations s’y rattachant. Un accord conclu le 26 janvier
entre TotalFinaElf et l’Etat français pour la neutralisation de la cargaison en précisait le cadre légal.
Méthodologie du projet
TotalFinaElf a mis sur pied un groupe de travail, dénommé « Mission Littoral Atlantique »,
rassemblant des experts de plusieurs disciplines afin de préparer ce projet spécifique. Ces experts ont
non seulement apporté leurs connaissances techniques mais aussi les méthodes habituellement mises
en œuvre par TotalFinaElf lors de projets majeurs d’investissement. L’application réussie de ces
méthodes est d’un intérêt particulier dans deux domaines :
Méthodologie de gestion du projet
Plusieurs étapes et jalons bien définis sont concernés chaque fois qu’un projet industriel de grande
envergure est planifié et leurs objectifs et séquence respectifs présentent une chaîne logique. Ceci fut
appliqué sans le moindre manquement conceptuel aux opérations de neutralisation de la cargaison :
Acquisition des données: dans les développements en matière d’hydrocarbures, par exemple, ceci
implique une évaluation du terrain afin de fournir les données nécessaires pour concevoir le
développement futur. Dans le cas de l’Erika, cela comprenait une étude bibliographique visant à
rassembler des informations sur d’autres pétroliers ayant sombré, simultanément à des mesures
spécifiques des épaves afin de contrôler leur réel état.
Etudes conceptuelles et de sélection: cette étape fondamentale vise à sélectionner l’architecture de
base convenant le mieux aux objectifs de développement. Les avantages d’un certain nombre de
scénarios concurrents sont comparés, chaque architecture étant évaluée par rapport à des objectifs
prédéfinis (récupération de la réserve, risques, aspects économiques, etc...). Dans le cas de l’Erika, les
scénarios en compétition (confiner l’épave, neutralisation in situ, renflouage de l’épave et pompage)
firent l’objet d’une ingéniérie préliminaire.
Définition du projet: au cours de cette étape, les paramètres clés (par exemple : pression et
conception du pipeline) sont définis et arrêtés. Dans le cas de l’Erika, le flux du pompage, le type
d’agent diluant et le mode d’injection furent sélectionnés et les plannings furent établis.
Ingéniérie de base: l’objectif principal de cette phase est de fournir les documents et les
spécifications techniques nécessaires à inclure dans les différents appels d’offre de services ou pour la
livraison d’équipements.
Appel d’offre / évaluation des soumissions: le but de cet exercice n’est pas uniquement
économique et, grâce à un champ de travail clairement défini, un dialogue positif peut être établi avec
les entrepreneurs afin d’assurer une bonne compréhension des tâches, des responsabilités et des
objectifs de chacun.
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