Préface - IMO

Pompage du petrole de l’Erika: mise en oeuvre réussie d’un projet de méthodologie du pétrole
Maîtriser cette séquence en moins de 5 mois nécessita un certain chevauchement entre chaque
phase. Ces chevauchements impliquaient l’acceptation de certains risques, dans l’intérêt d’une
progression rapide vers la solution adéquate.
Sélection du processus de pompage
L’analyse de faits antérieurs montra à l’évidence qu’aucune expérience précédente, où que ce soit
dans le monde, n’était directement applicable pour fournir une solution éprouvée en ce qui concerne
le pompage de fuel-oil lourd n°6. A 10°C, le liquide se comporte comme une pâte, sa viscosité étant
trop importante (40.000 cSt) pour l’utilisation efficace des pompes mécaniques.
TotalFinaElf combina l’expertise du CERT (Centre Européen de Recherche et Technique) qui
fournit l’aide de spécialistes pour les activités en aval du Groupe ainsi que pour le développement en
amont par les ingénieurs en charge de la gestion de développements de gisements de pétroles extralourds.
La définition d’un processus de pompage se fondait sur trois étapes classiques :
− des expériences en laboratoire afin de mesurer des paramètres physiques spécifiques
(rhéologie, etc.) et d’étudier les processus de flux dans les citernes ;
− l’élaboration d’un modèle de simulation mathématique, avec une emphase particulière sur les
résultats d’expériences en laboratoire concordantes ; le modèle fut ensuite porté à l’échelle
des dimensions réelles des citernes
− la construction d’une unité pilote spécifique reproduisant les particularités du plafond des
citernes. Ce pilote a validé la simulation numérique et la procédure finale de pompage. Il a, en
outre, facilité la présentation du processus au public et aidé à la formation des opérateurs.
LE RESULTAT
Description du procédé de pompage
Le tuyau d’aspiration maintenu en permanence en légère sous-pression permettait l’extraction du
fuel-oil des citernes du pétrolier. Chaque litre de fuel-oil extrait était automatiquement remplacé par
un litre d’eau de mer, amené dans la citerne par une admission dite à « flux libre ».
Afin de réduire la perte de pression dans les tuyaux amenant le fluide depuis les citernes et d’en
permettre le pompage avec des pompes à double vis, la viscosité du fluide devait être réduite. Un
agent de dilution fut ajouté et mélangé ensuite au flux. A cet effet, un gas-oil « vert » biodégradable,
issu des graines de colza, fut sélectionné. Le flux du mélange fuel-oil et EMC est alors amené vers un
tambour d’aspiration et est pompé vers la surface grâce à une pompe à double vis. Le module de
pompe sous-marine fut spécifiquement conçu dans ce but. Des tubes flexibles sont tirés entre le navire
en surface et le module sous-marin afin de fournir le « gas-oil vert », la puissance hydraulique, l’azote
pour le contrôle de la pression du tambour d’aspiration ainsi que ramener vers le haut le fuel-oil
mélangé à l’EMC et porter également des signaux de contrôle.
Le schéma global du procédé est présenté dans l’illustration 3.
Les opérations principales de pompage permettent la récupération de tout le fuel-oil se trouvant
dans la partie de la citerne libre de tout obstacle.
Les parois internes des citernes des pétroliers ne sont pas plates. Des raidisseurs internes en acier
y sont intégrés pour renforcer les citernes et constituent une série de compartiments qui ne sont pas
séparés les uns des autres, mais qui retiennent du fuel-oil, trop visqueux pour migrer d’un
compartiment à l’autre via les petites ouvertures.
Ici encore, le « gas-oil vert » biodégradable fournit une solution innovante : en l’injectant dans les
citernes où un pourcentage limité de la cargaison initiale subsiste. Le « gas-oil vert » est plus léger
que le fuel-oil et migre ainsi vers le plafond de la citerne. Le fuel-oil se déplace alors vers le bas, sous
les raidisseurs en acier, et peut ensuite être pompé par des tuyaux terminaux jusqu’à ce que la citerne
ne contienne plus que du « gas-oil vert ». Le « gas-oil vert » résiduel est finalement est pompé.
Calendrier du projet
Il devint rapidement évident que le calendrier était extrêmement important et TotalFinaElf se fixa
l’objectif de terminer les opérations pour la fin de l’été 2000. Les statistiques météorologiques du
Golfe de Gascogne montrent qu’en dehors de la période estivale, les travaux seraient sérieusement
entravés par le mauvais temps fréquent.
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