Préface - IMO

Les épaves contenant des produits dangereux : moyens et techniques d’intervention disponibles à la lumière des accidents passés
Certaines cargaisons de gaz de combat présentent de réels dangers car la corrosion empêche toute
manipulation en sécurité. Dans ce cas une solution consisterait à enfermer l'épave (ou une partie) dans
un cocon imperméable, une destruction contrôlée n'étant pas possible, surtout si le tonnage est
important (épaves coulées après la Seconde Guerre Mondiale).
D'une apparente simplicité, cette technique présente cependant de nombreux inconvénients dont le
premier est que rien ne garantit la stabilité du sarcophage avec le temps. Il s'agit donc de solution
provisoire. Cependant dans des cas très limités l'utilisation de couvertures en matériaux composites
permettant de couler un sarcophage de béton est une solution que certains Bureaux d'Etudes ont
examinée.
Parmi les méthodes possibles nous trouvons :
− le recouvrement par rochers,
− le recouvrement par treillis composite et coulage d'un coffrage bétonné,
− le recouvrement par éléments bétonnés préfabriqués.
Découpe des coques et des structures
1. Découpage thermique : oxyarc.
2. Découpage mécanique : utilisation de tenailles télé-opérées de type "GRAB" (Ifremer)
destiné à l’arrachage des ponts afin d’atteindre une cargaison : épave du John Berry par 2 600
mètres de fond.
3. Explosifs : permettant des découpages précis qui demandent une mise en œuvre par des
spécialistes.
4. Découpage au jet très haute pression : la société Circle (UK) propose un jet abrasif à très
haute pression (690 bars) permettant la découpe de pièces métalliques.
Action sur la cargaison – Réaction chimique
Une neutralisation chimique ou une polymérisation peuvent supprimer le caractère dangereux
d'une cargaison ou d’une soute. Si des additifs adéquats existent sur le marché, leur mise en œuvre sur
le fond pose le problème du réacteur (lieu où se déroule la réaction) et du mélange des produits (cette
méthode a été très rarement employée : Viggo Hinrinchsen, 1973).
Destruction par brûlage sur place
a) Brûlage en surface
Une torchère placée sur un navire de surface peut permettre de brûler certaines cargaisons
(Böhlen). Cependant, outre la pollution atmosphérique générée et les résidus imbrûlés flottants, cette
solution n'apporte que l'avantage de l'économie du stockage intermédiaire de surface, mais est-ce
vraiment une économie ?
b) Incinération au fond
Originale, cette solution est théoriquement possible. Une chaudière localisée au-dessus de l'épave
et placée dans un compartiment étanche à pression atmosphérique, est doté d'un réchauffeur alimenté
en chaleur par les gaz d'échappement.
Cette technique pose le problème de l'alimentation de la chaudière par pompage (cas des produits
très visqueux) et du gain réel en temps, en dépenses, et en atteintes à l'environnement (fumées).
Elle n’existe qu’au stade de projet.
Fin des opérations
Il n’y a pas, dans aucun pays au monde, de critères généraux qui permettent de dire quand une
épave est considérée comme propre. Si le bon sens doit prévaloir partout, les critères scientifiques font
cependant défaut. L’absence de polluant en sortie de pompage signifie-t-elle que l’épave ne renferme
plus de polluant ? Quel volume résiduel peut-on estimer acceptable ? Il n’y a pas de réponses précises
et, pour mention, nous terminerons ce paragraphe en évoquant l’utilisation de biorémédiation qui reste
d’une efficacité encore à démontrer, surtout en milieu anaérobie ou dans le cas de cuves
communiquant avec le milieu extérieur.
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