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Préface - IMO

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Récupération du pétrole et des produits chimiques des épaves gisant à grande profondeur – la solution économique<br />

La récupération par pompage dans deux épaves coréennes<br />

Les projets POLREC au large du Busan ont résulté d’un contrat de récupération des polluants<br />

conclu avec la Société coréenne de lutte contre la pollution des mers.<br />

Le Yu-il n° 1 de 2 992 tonneaux a coulé en décembre 1995 avec un chargement de 2 870 tonnes<br />

de Bunker C à son bord. Le second bateau, l’Osung n°3 de 1 796 tonneaux, a fait naufrage en 1997<br />

alors qu’il était chargé de 1 700 tonnes de carburant pour navires n°2. Ces vaisseaux ont été perdus en<br />

s’échouant par gros temps. La profondeur de la mer, sur les sites du naufrage, est d’environ 80 m.<br />

Les opérations dans les eaux coréennes ont commencé par l’épave du Yu-il n°1 avec une étude<br />

approfondie par le ROV de l’épave et de ses abords. Le ROLS II est entré dans huit citernes cargo.<br />

Après une étude détaillée des plans du bateau et des résultats de l’étude ROV, les meilleurs points<br />

pour effectuer le perçage et soudage à chaud "supérieur et inférieur" ont été identifiés.<br />

Il faut pouvoir pénétrer dans la partie supérieure pour placer la "plaque d’éjection" utilisée pour<br />

pomper le pétrole vers la surface. La liaison par le bas ("plaque d’aspiration") permet à l’eau d’entrer<br />

et de remplacer le pétrole pompé et entreposé dans un conteneur se trouvant sur le pont de la barge<br />

plate servant de plate-forme de surface. Le pétrole récupéré a été transféré dans un plus petit pétrolier<br />

et déchargé à Busan.<br />

Le repérage correct des points de pénétration dans les citernes est un facteur clé de la réussite de<br />

l’opération. Quand l’équipe POLREC a travaillé sur les épaves coréennes, elle a utilisé un excellent<br />

système avancé de navigation sous-marine à localisation pointue afin de positionner le ROLS II avec<br />

une grande précision sur la coque. Ce système se basait sur un réseau de six transpondeurs pour fonds<br />

marins, la carte de l’épave et des fonds environnants étant établie par un logiciel de positionnement.<br />

L’axe de gouvernail et la proue des deux navires perdus ont été utilisés comme premiers points de<br />

référence. Le système a fait preuve d’une précision de 20 à 50 cm dans le positionnement des plaques<br />

de base, permettant d’éviter les cloisons, les raidisseurs et autres obstacles intérieurs.<br />

L’équipe POLREC a terminé la vidange des citernes des deux bateaux en octobre 1998, en dépit<br />

de tous les défis à relever. Une mauvaise visibilité n’est pas rare au large de Busan. La température de<br />

l’eau n’étant que de 12°C à 80 m, il a fallu chauffer la cargaison pour en diminuer la viscosité. Pour<br />

ce faire, l’équipe a introduit un serpentin à vapeur flexible dans le tube d’aspiration. Elle a aussi<br />

injecté de l’eau chaude dans les citernes afin de récupérer les couches de pétrole résiduelles et d’en<br />

maximaliser la récupération.<br />

Le premier bateau traité a été le Yu-il n°1. C’était l’épave qui semblait poser le plus de problèmes<br />

au départ, de par son chargement de pétrole de haute viscosité. Les opérations ont débuté par la mise à<br />

l’eau du ROLS II et d’un ROV. Le ROV a saisi le ROLS et l’a manœuvré vers tous les endroits<br />

désirés de la coque. Le ROLS II a deux propulseurs qui ont ensemble une puissance de 7 cv (5kW).<br />

Ils ont été utilisés pour maintenir un contact ferme avec la coque durant toute la phase de forage pour<br />

et soudage à chaud.<br />

Les plaques de raccordement de base ont été fixées à la coque par quatre boulons, fixés un par un<br />

dans la coque. Chaque point de forage avait un joint d’étanchéité en caoutchouc pour éviter toute fuite<br />

subséquente. Les propulseurs ont été dégagés après le placement des boulons et la vérification de la<br />

connexion. Une fraise rotative centrale, placée sur la tête de la pompe ROLS II, a ensuite creusé un<br />

trou de 150 mm dans le revêtement de la coque. Une petite pointe à ressort a ensuite forcé le disque<br />

dans la citerne et la phase de pompage a alors pu commencer sans problème.<br />

Le cycle de pompage POLREC est déterminé par le type de fluide à pomper. Par exemple, si le<br />

niveau de l’eau augmente au fur et à mesure que le pompage s’effectue, il convient de choisir<br />

judicieusement le moment d’arrêt du pompage afin de permettre au contenu de la citerne de se<br />

stabiliser. Quand le pétrole remonte, l’équipe peut à nouveau procéder au pompage. Dans le cas des<br />

opérations coréennes, le processus de stabilisation a été renforcé par une injection d’eau chaude via la<br />

plaque d’aspiration. Cela a accéléré la stabilisation de la citerne. L’injection d’air, à certains moments<br />

du cycle de pompage, a contribué à optimaliser la récupération du pétrole. Le serpentin à vapeur du<br />

tube d’aspiration a diminué de près d’un tiers la viscosité du pétrole et a amélioré de 50 % les vitesses<br />

d’écoulement !!! Le pétrole avait une température de 45°C quand il a été remonté à la surface.<br />

Les systèmes de surveillance sur la barge ont cadré les variables essentielles : la température du<br />

pétrole, le contenu en eau et l’injection d’air. Les données exigeaient une interprétation prudente afin<br />

de maximaliser le taux de récupération. Il faut beaucoup de compétence pour prendre la bonne<br />

décision quant au moment d’arrêt du pompage ou à la reprise de ce dernier. Il convient, à tout prix,<br />

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