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Préface - IMO

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HUILES VEGETALES ET FIOULS LOURDS : RESSEMBLANCES ET DIFFERENCES DE<br />

COMPORTEMENT EN MER ET CONTRAINTES DE RECUPERATION.<br />

DEUX ETUDES DE CAS : ALLEGRA ET ERIKA<br />

Gwenaelle Bucas<br />

Stephane Le Floch<br />

Julien Guyomarch<br />

Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des<br />

eaux (Cedre)<br />

BP 20413<br />

29604 Brest Cedex, France<br />

RESUME<br />

Les fiouls lourds et les huiles végétales solides sont des produits très différents, leur origine et<br />

leur utilisation ne pouvant être comparées. Ils présentent cependant une similitude essentielle : ils<br />

sont transportés par voie maritime sous forme liquide, en étant chauffés (entre 40 et 60 °C) et en cas<br />

de déversement accidentel en mer, ils ne s’évaporent pas, au contraire des pétroles légers, mais ont<br />

tendance à se solidifier, au moins partiellement. De plus, les premiers résultats concernant la<br />

dispersion chimique montrent que cette technique semble peu efficace. La réponse en mer à de tels<br />

déversements est par conséquent limitée essentiellement à la récupération, en utilisant des techniques<br />

adaptées aux boules semi-solides et aux plaques de différentes tailles, viscosités et densités. Ces<br />

produits conduisent aussi, lorsqu’ils sont rejetés à la côte, en des pollutions très visibles, qui génèrent<br />

de vives réactions de la part du public.<br />

L’expérience acquise par une vaste documentation ainsi que par la pollution par le fioul lourd du<br />

pétrolier Erika et le déversement d’huile de palmiste du tanker Allegra, tous deux au large des côtes<br />

françaises de l’Atlantique, a permis de comparer le comportement et le devenir de ces deux produits<br />

dans le milieu marin. Ces informations documentaires et pratiques sont complétées par des<br />

expérimentations en canal d’essais, entreprises dans des conditions de température de l’eau, de<br />

vitesse du vent et du courant, et de hauteur de houle proches de celles rencontrées sur les sites<br />

pollués. Le comportement et le devenir des huiles ont été étudiés en mesurant l’évolution de leurs<br />

caractéristiques physico-chimiques au cours du temps, notamment pour les phénomènes<br />

d'émulsification. Les résultats obtenus ont permis de comparer les évolutions respectives de l'huile de<br />

palme et du fioul lourd dans des conditions de mer réalistes.<br />

Cette étude a montré des similitudes entre les comportements en mer de ces deux produits : ils<br />

sont persistants dans l’environnement marin, n’ayant tendance ni à s’évaporer, ni à se dissoudre, ils<br />

incorporent entre 25 et 35 % d’eau et sont difficilement dispersibles. Par contre, alors que le fioul<br />

lourd reste en nappe, l’huile végétale solide se fragmente en fines particules qui auront tendance à<br />

passer dans la colonne d’eau. En terme d'impact environnemental, le fioul lourd a causé la mort de<br />

milliers d’oiseaux, tandis que l’huile végétale à l'état solide leur a servi de nourriture. Cependant, il<br />

n'a pas été possible de déterminer si l'huile de palmiste avait eu ou non un impact sur le benthos suite<br />

à son éventuelle dispersion naturelle puis sédimentation dans la colonne d'eau.<br />

Les techniques de lutte se limitent, du fait de la nature des polluants, à la récupération. Celle-ci<br />

peut s’effectuer soit par pompage à l’aide de récupérateurs à déversoir et vis intégrée, soit par<br />

chalutage, technique pour laquelle des améliorations sont à l’étude.<br />

INTRODUCTION<br />

Bien que le transport de vracs liquides par voie maritime concerne majoritairement les<br />

hydrocarbures, la part des huiles végétales a beaucoup augmenté, en particulier à la fin du 20 e siècle.<br />

La production mondiale d’huiles végétales a cru de 18 millions de tonnes par an en 1960 (Karleskind,<br />

1992) à 84 millions de tonnes en 1999 (Dabat et lançon, 1999). Cette tendance est accentuée par le<br />

remplacement progressif des graisses animales par les huiles végétales. Dans ces conditions, la<br />

menace de pollution marine par les huiles végétales est réelle et une quinzaine d'accidents ont été<br />

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