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Préface - IMO

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La détection à distance de pétrole submergé<br />

Capteurs acoustiques - Sonar<br />

L’utilisation des ondes sonores ou acoustiques pour détecter du pétrole submergé ou dispersé fut<br />

récemment documentée (Hay et Davidson, 1984, Brandvik et al., 1996, Rye et Brandvik, 1997). Les<br />

expériences de Hay et Davidson impliquaient des sonars acoustiques à haute fréquence afin de<br />

surveiller le pétrole dispersé chimiquement en 1983 au large de la Nouvelle-Ecosse, au Canada. Les<br />

sonars testés étaient un émetteur-récepteur Datasonics DFT-210 (0,2 MHz) et une unité Datasonics à<br />

plus haute fréquence de 1 MHz. Les émetteurs-récepteurs furent arrimés sur une sur une structure<br />

remorquée à environ 1 mètre de profondeur par un navire des Garde-Côtes canadiens. Selon les<br />

rapports, les transducteurs avaient une ouverture de faisceau d’environ 7° entre les points de mipuissance.<br />

Des échantillons ont été prélevés à un taux de 8 Hz avec des pulsations de 0.5 ms. L’on<br />

s’attendait, et ce fut vérifié expérimentalement, à ce que la dispersion des bulles d’air puisse interférer<br />

avec la dispersion des gouttelettes de pétrole en fonction de la fréquence utilisée sur l’émetteurrécepteur.<br />

Les bulles d’air se forment dans l’eau par l’action des vagues déferlantes. La proportion de<br />

la rétrodiffusion du pétrole relative aux bulles est plus importante avec l’émetteur-récepteur plus<br />

puissant (1 MHz). Ces expériences préliminaires ont montré une corrélation apparente entre la mesure<br />

de la concentration de pétrole et l’intensité relative de la rétrodiffusion acoustique par vent faible<br />

(donc une faible concentration de bulles). Lorsque le vent est plus fort et que, par conséquent, la<br />

concentration de bulles est plus élevée, cette corrélation n’est pas apparente. Hay et Davidson ont fait<br />

remarquer que des études plus approfondies étaient nécessaires avec un système bi-fréquence et une<br />

unité de fréquence plus élevée.<br />

Les travaux de Brandvik et de ses collaborateurs (1996) ont confirmé la possibilité de contrôler<br />

les panaches de fuites de pipeline simulées sous l’eau lors d’un essai en pleine mer en 1995 (Norvège)<br />

avec un sonar latéral de 0,675 MHz. Lors de cet essai, le sonar fut installé sur un véhicule<br />

télécommandé Argus sur lequel se trouvaient également un caméscope noir et blanc et des<br />

caméscopes couleur. Des avions de détection à distance survolèrent la zone d’essai ; ils étaient<br />

équipés d’un radar à balayage latéral, de scanners ultraviolet et infrarouge, de caméras infrarouges<br />

frontales et d’un radiomètre à micro-ondes. Les concentrations de pétrole sous la surface ont été<br />

mesurées avec un fluoromètre installé sur bateau, prélevant continuellement des échantillons d’eau de<br />

mer. Lors de ces travaux, le véhicule télécommandé plongea vers le fond et scruta le panache de<br />

pétrole par paliers de 10 mètres jusqu’à 100 mètres, afin de fournir une mesure de la largeur du<br />

panache et de sa distorsion latérale. Rye et Brandvik (1997) font état, lors de l’essai en mer au large<br />

de la Norvège en 1996, de la vérification de modèles de nappes de pétrole sous la surface en utilisant<br />

la détection par sonar des panaches de pétrole émanant d’éclatement simulés en mer profonde.<br />

L’exemple le plus récent de l’utilisation d’un sonar pour détecter des produits pétroliers dans la<br />

colonne d’eau figure dans les travaux de Hvidbak et al. (2000) avec l’Orimulsion. L’Orimulsion est<br />

un produit provenant du Venezuela, contenant 70 % de bitume, 30 % d’eau et une faible quantité<br />

d’agents tensio-actifs afin de maintenir les particules de bitume en suspension pendant le transport.<br />

Une fois déversé, le comportement de l’Orimulsion dans l’eau dépend grandement de la salinité de<br />

celle-ci. L’Orimulsion s’immerge dans l’eau douce tandis qu’elle flotte dans l’eau de mer (~30 ppt).<br />

Hvidbak et ses collaborateurs ont entrepris une série d’expériences dans un bassin séparateur aux<br />

raffineries Q8 de Stigsnaes au Danemark. Le bassin séparateur mesurait 25 x 5 x 1,5 m et<br />

l’équipement sonar était positionné à 17 mètres du point de rejet de l’Orimulsion. Cet équipement se<br />

composait d’un sonar multifaisceaux à balayage frontal Reson SeaBat 6012, fonctionnant à 455 kHz,<br />

avec une portée de 2,5 à 200 mètres. En utilisant le sonar Reson à une profondeur de 0,75 mètre, les<br />

auteurs furent capables d’observer un nuage de dispersion lente des 5,6 litres d’Orimulsion, à une<br />

distance de 17 mètres, dans un bassin contenant 180 000 litres d’eau. Le sonar ne fut utilisé qu’à 6 %<br />

de sa puissance disponible en raison d’interférences au niveau de la taille et des irrégularités du<br />

bassin. L’eau du bassin avait une salinité supposée de 28 ppt, mais la salinité véritable était de<br />

10,3 ppt. La température de l’eau était de 11,6°C. A cette température, la densité de l’Orimulsion est<br />

de 1,010 g/mL, tandis que la densité de l’eau est de 1,007 g/mL, ce qui explique que l’Orimulsion<br />

sombre petit à petit vers le fond du bassin. N’importe quel bitume ré-agglutiné s’enfoncerait<br />

également, étant donné que sa densité à 11,6°C est de 1,015 g/mL. Les auteurs ont observé une<br />

réflexion d’environ 2,5 mètres de large après 46 minutes, la concentration maximale dans un nuage de<br />

5 mètres fut estimée à 5 000 ppm et la limite inférieure de détection était estimée à 2 500 ppm. La<br />

réflexion de l’Orimulsion consistait en une large ligne avec une amplitude maximale en son milieu,<br />

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