27.01.2014 Views

Préface - IMO

Préface - IMO

Préface - IMO

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Présentations introductives<br />

homme. Le pétrole enfoui dans le sable d’une plage de plaisance demanda des efforts de terrassement<br />

bien plus considérables et, lors du traitement final, de petits morceaux de goudron étaient séparés du<br />

sable par tamisage manuel (25 m²/jour-homme). La quantité moyenne de déchets contaminés récoltés<br />

était de ½ tonne/jour-homme, dans lesquels la proportion de pétrole pur était d’à peine 13%. Le reste<br />

se composait d’eau émulsionnée (13%) et de matière de la plage (74%). Cet exemple montre<br />

clairement que même lorsque des techniques de nettoyage manuel sont mises en oeuvre et que les<br />

opérations sont soigneusement supervisées, l’incorporation de sable et de débris du littoral est<br />

considérable. Les frais de transport et de destruction sont directement proportionnels à la quantité de<br />

déchets récoltés.<br />

Destruction<br />

Le transport, le tri et la destruction finale des déchets résultant du nettoyage d’une marée noire<br />

constituent souvent un défi colossal, de par la nature des déchets et parce qu’il s’agit souvent de<br />

grandes quantités. Des observations empiriques révèlent qu’une tonne de pétrole échoué sur une plage<br />

génère environ 10 tonnes de déchets contaminés lors de son nettoyage. L’ampleur du problème<br />

potentiel est clairement démontrée par le naufrage de l’ERIKA : environ 20.000 tonnes de mazout<br />

lourd ont été déversées et plus de 250.000 tonnes de déchets contaminés ont été récoltées. Des plans<br />

inadéquats et un manque de sites de destruction pré-établis ont rendu la gestion de ces gros volumes<br />

particulièrement complexe et n’ont permis qu’un tri sommaire des déchets. De nombreuses petites<br />

zones de stockage temporaire ont été construites le long de la côte. Celles-ci comprenaient des fosses<br />

et des entassements délimités par des feuilles de plastique, des conteneurs et des bennes métalliques<br />

souvent situés dans des parkings ou sur des terrains à proximité des plages.<br />

Les déchets récupérés comprenaient du pétrole brut pur, du sable contaminé à différents degrés,<br />

des pierres, des galets, des débris, des algues et des vêtements de protection souillés, qui dans de<br />

nombreux cas étaient stockés dans ces emplacements temporaires. Par la suite, ces déchets furent<br />

récoltés et transportés vers le site de stockage final où une grande partie de tous ces déchets furent<br />

mélangés, y compris les revêtements en plastique des fosses.<br />

L’absence de tri rend la destruction finale plus complexe et plus onéreuse, parce que la plupart<br />

des technologies de traitement ont été développées pour se charger de matières relativement<br />

homogènes. Si les hydrocarbures n’ont pas été stockés de façon séparée, le potentiel de recyclage est<br />

réduit et la quantité de déchets contaminés nécessitant d’autres types de traitement augmente.<br />

Idéalement, les déchets devraient être séparés pour permettre de traiter les divers matériaux de<br />

diverses façons. Par exemple, le pétrole en vrac peut souvent être recyclé, les algues polluées peuvent<br />

être compostées, le sable contaminé peut être stabilisé et enfoui et les revêtements de plastique, les<br />

sacs et les vêtements de protection peuvent être incinérés.<br />

Dans le cas du naufrage du VOLGONEFT 248, tous les déchets contaminés récupérés ont été<br />

incinérés ou enfouis selon la proportion d’hydrocarbures (mesurée en termes de pouvoir calorifique)<br />

qu’ils contenaient. La cargaison de mazout lourd transportée par le pétrolier avait à l’origine un<br />

pouvoir calorifique de 40.38 MJ/kg, mais le pouvoir calorifique du pétrole tout juste déversé était<br />

d’environ 20 MJ/kg, ce qui indique qu’une émulsion à 50% d’huile dans de l’eau s’était formée en<br />

quelques heures par les conditions atmosphériques (tempête) du moment. Les mesures de routine des<br />

valeurs calorifiques ont également fourni un mode de calcul fiable du contenu en pétrole des déchets<br />

contaminés récoltés sur le littoral, étant donné que la proportion ne contenant de pétrole est pour ainsi<br />

dire inerte (eau, sable, pierres). Les mesures de la valeur calorifique des déchets contaminés<br />

effectuées pour chacun des chargements de plus de 400 camions ont indiqué une teneur en pétrole<br />

comprise entre 1 et 55%, avec une moyenne de 13%. La quantité totale de pétrole récupéré pendant<br />

les opérations de nettoyage correspondait à environ 55% du volume déversé. Ce cas démontre qu’il<br />

est possible de se faire une bonne idée de l’efficacité des opérations de nettoyage par un<br />

échantillonnage systématique et une analyse des déchets contaminés.<br />

34

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!