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Préface - IMO

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Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Présentations introductives<br />

DISCUSSION<br />

Bien que les hydrocarbures lourds soient grandement similaires au pétrole brut, ils présentent une<br />

viscosité et une persistance extrêmes, ce qui a un rapport direct avec leur comportement une fois<br />

déversés et, par conséquent, avec l’efficacité des contre-mesures.<br />

Comme toujours lors d’opération de lutte contre les marées noires, il est important d’évaluer la<br />

réussite d’une activité planifiée ou en cours dans son contexte. En certaines occasions, les bénéfices<br />

d’une mesure particulière ne rembourseront pas l’investissement en temps, en efforts et en argent, en<br />

raison du type de pétrole et des conditions atmosphériques. D’un point de vue purement technique, il<br />

est donc juste de dire que les tentatives de nettoyage ne valent la peine que si elles présentent un<br />

résultat bénéficiaire, par exemple en termes d’impact réduit sur l’environnement ou sur les ressources<br />

économiques. De telles considérations sont d’une grande importance pour les déversements<br />

d’hydrocarbures lourds, étant donné les difficultés qui en découlent.<br />

L’évaporation, la décomposition et les autres processus d’élimination naturelle qui soutiennent<br />

souvent les contre-mesures en cas de déversement de pétrole brut seront plus lents et moins prononcés<br />

avec les hydrocarbures lourds. Comme les hydrocarbures sont immergés par les vagues lorsque la mer<br />

est agitée, les tentatives de prévisions de la dérive et des mouvements de la nappe relèvent de<br />

l’anticipation et des conjectures, puisqu’actuellement ni les techniques de détection à distance ni la<br />

modélisation informatique permettent de se faire une bonne idée du comportement du pétrole lorsqu’il<br />

est immergé par des vagues ou qu’il n’est plus visible.<br />

Les gens formés à la lutte contre les marées noires connaissent les limites du nettoyage de tous les<br />

types de pétrole et évalueront les limites supplémentaires inhérentes aux hydrocarbures lourds.<br />

Cependant, des attentes irréalistes quant aux résultats de tentatives de nettoyage sont monnaie<br />

courante auprès des non-spécialistes, comme les politiciens et les autorités locales concernés par une<br />

marée noire. Les médias et le public ignorent également les réalités d’une marée noire. Une formation<br />

et un enseignement ciblés permettraient de dissiper certaines fausses opinions et réduiraient ainsi le<br />

gâchis d’efforts dû à des actions futiles.<br />

Ces observations s’appliquent également aux problèmes des hydrocarbures immergés contre<br />

lesquels les mesures efficaces sont limitées. Lorsque le pétrole immergé s’est accumulé sur une zone<br />

peu étendue, peu profonde et en eaux calmes, il peut être récupéré efficacement à l’aide de pompes<br />

submersibles et de systèmes par le vide. Dans le cas contraire, il faut les considérer comme<br />

irrécupérables.<br />

Le nettoyage du littoral contaminé par des hydrocarbures doit être effectué selon une stratégie<br />

déterminée, prenant en compte les caractéristiques des hydrocarbures déversés ainsi que les priorités<br />

et les particularités environnementales, économiques et touristiques de la zone touchée. D’un côté, un<br />

grand degré de propreté nécessitera des techniques de nettoyage agressives et potentiellement<br />

dommageables. Inversement, lorsqu’on peut laisser un peu de pétrole qui s’altérera naturellement, le<br />

processus sera souvent beaucoup plus lent pour les hydrocarbures lourds que pour les autres types de<br />

pétrole. Cette dernière approche, reposant sur la récupération naturelle, reste l’option favorite d’un<br />

point de vue environnemental, mais le taux de décomposition plus lent peut donner l’impression<br />

d’ignorer le problème.<br />

Les problèmes de stockage temporaire et de destruction finale des matières contaminées sont<br />

rarement pris suffisamment en considération lors de la planification des mesures d’urgence. Ce serait<br />

pourtant une bonne chose que de porter à la connaissance des personnes concernées les meilleurs<br />

traitements contre les marées noires de par le monde, en gardant à l’esprit les règlements de plus en<br />

plus rigoureux dans de nombreux pays quant à la destruction de déchets et de voir si les hydrocarbures<br />

lourds posent des problèmes particuliers en ce sens. Cela vaudrait également la peine d’étudier les<br />

possibilités et les limites du recyclage des déchets et leur utilisation comme matières premières<br />

secondaires.<br />

Il convient de reconnaître que les conséquences des marées noires d’hydrocarbures lourds peuvent<br />

être beaucoup plus longues, de par la nature persistante du produit. Par conséquent, la menace qui<br />

pèse sur la faune marine vulnérable, comme les oiseaux, autant que sur les ressources<br />

économiquement sensibles peut durer plus longtemps avec des hydrocarbures lourds. Le pétrole qui a<br />

sombré peut également présenter un danger pour les fonds marins et les activités de pêche et<br />

l’aquaculture, alors que ceux-ci ne seraient pas touchés par le pétrole flottant. Ces implications et<br />

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