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Préface - IMO

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Vers une meilleure prevision de la derive des nappes d’hydrocarbures en mer a partir des enseignements de l’Erika<br />

l'observation en mer a été difficile. Enfin, que les prévisions de tout modèle nécessitent d'être<br />

analysées avec la perspective globale de la situation sur le terrain (i.e. les autres sources d'information,<br />

les observations, les contraintes d'emploi, voire parfois les nécessaires choix à faire).<br />

Les principaux axes de progrès concernent d’une part l’amélioration des techniques de<br />

modélisation et d’autre part l’amélioration du processus organisationnel.<br />

Améliorer les techniques de modélisation<br />

Les courants générés par le vent et par la marée sont pris en compte dans le modèle MOTHY<br />

utilisé par Météo-France. La partie non prise en compte du courant peut s’avérer négligeable (comme<br />

dans la zone de la marée noire de l’Erika par exemple), mais des études ont montré que ces courants<br />

de grande échelle peuvent également avoir un impact considérable. C’est le cas au voisinage de<br />

courants intenses comme le Gulf-Stream mais aussi en Méditerranée.<br />

L’effort portant sur la dynamique nécessitera un travail important très en amont du modèle<br />

MOTHY. Il est essentiel de vérifier l’apport possible de modèles océaniques (projet Mercator) tant<br />

pour l’océan global (prototype global 1/3°) que pour des modèles de bassin à plus haute résolution<br />

(prototype Atlantique-Méditerranée 1/12°), voire des modèles côtiers et très côtiers (modèles<br />

IFREMER).<br />

Des améliorations importantes peuvent également être apportées à la partie physico-chimique du<br />

modèle (vieillissement du polluant, diffusion…). Le CEDRE jouera un rôle central dans ce domaine.<br />

La situation "Erika" a montré que la seule densité s’avère insuffisante pour décrire correctement le<br />

comportant physico-chimique du polluant. En effet, le caractère compact d’un fuel de type Erika et sa<br />

capacité à se fragmenter en galettes doivent pouvoir être pris en compte dans MOTHY.<br />

L’influence de la résolution temporelle des forçages utilisés a été testée afin de vérifier par la<br />

théorie et l’expérience numérique si les fréquences de forçage actuellement utilisées (et disponibles)<br />

ne conduisent pas à des pertes d’énergie, donc à des biais sur les dérives. On a pu montrer que dans<br />

des conditions de vent très fort avec une rotation importante, la dérive peut être sous-estimée de 10 %<br />

(Skandrani et Daniel, 2001).<br />

D’autres aspects ont été identifiés et seront menés par les équipes de développement de Météo-<br />

France, en collaboration lorsque cela sera pertinent avec d’autres organismes français impliqués en<br />

océanographie. En complément, l’effet des vagues sur le courant de surface pourra être évalué et le<br />

cas échéant pris en compte dans le modèle de dérive grâce à l’expertise de Météo-France dans le<br />

domaine de la modélisation des états de mer. L’effort déjà entrepris pour améliorer la bathymétrie<br />

(résolution plus fine et meilleure description du trait de côte) sera également poursuivi, en coopération<br />

avec la communauté scientifique en océanographie côtière (CNRS et IFREMER notamment). Enfin,<br />

un effort pourra être porté sur la description des nappes : le modèle ne gère actuellement qu’un point<br />

d’origine et ne sait pas gérer une nappe étendue. Sur ce point, des enseignements sont à retirer de<br />

l’expérience acquise en modélisation atmosphérique pour le transport de radionucléides dans<br />

l’atmosphère. Actuellement, utiliser plusieurs points initiaux signifie par exemple devoir faire et<br />

refaire plusieurs fois des calculs identiques, d’où perte de temps, préjudiciable près des côtes.<br />

Améliorer le processus organisationnel<br />

Différentes étapes doivent être distinguées dans le processus qui aboutit in fine à une information<br />

utilisable sur le comportement prévu des nappes de polluants en mer. Tout commence bien sûr avec<br />

l’observation en mer ou par avion. Cette information brute (par exemple les positions de nombreuses<br />

nappes de petites dimensions) doit ensuite être analysée pour pouvoir être utilisée comme condition<br />

initiale pour les prévisions proprement dites (noter qu’on entend ici par prévision une sortie de modèle<br />

MOTHY expertisée par un prévisionniste météorologique). Ces prévisions doivent ensuite être<br />

remises dans leur contexte, ce qui correspond à une nouvelle expertise. Cette opération est<br />

indissociable de l’analyse, car en quelque sorte symétrique. Enfin, dans le cas d’un suivi d’une dérive<br />

de longue durée, il est nécessaire que des prévisions soient un des éléments utilisés afin d’actualiser la<br />

stratégie d’observation des jours suivants.<br />

Deux améliorations semblent pouvoir être apportées à l’organisation qui prévaut actuellement :<br />

gagner du temps et minimiser les pertes de signal<br />

Une économie de temps même modeste lors de chacune des étapes décrites ci-dessus conduira à<br />

des prévisions disponibles plus tôt et donc utilisables plus efficacement, par exemple pour déplacer<br />

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