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Préface - IMO

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Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session I<br />

Nationale, ou bien encore par tout autre moyen disponible, dont les bateaux sur zone), des<br />

coordonnées sont choisies par le CEDRE et fournies au service de prévision marine de Météo-France<br />

comme conditions initiales pour les prévisions à faire à partir de ces points.<br />

À titre d'exemple, nous avons placé sur la carte de synthèse de situation publiée par le CEDRE le<br />

24 décembre au soir, les 4 points qui ont été retenus pour lancer une simulation (illustration 4). Sur<br />

cette synthèse, les points initiaux des calculs de prévision de trajectoire sont marqués en rouge entouré<br />

de gris. La situation sur zone est marquée en rouge. Dès réception des points choisis par le CEDRE et<br />

le PC Polmar de la Préfecture Maritime, le modèle MOTHY est lancé par l'ingénieur prévisionniste<br />

marine de service.<br />

L’arrivée à la côte<br />

Le scénario d'atterrissage des nappes à partir du 25 décembre sur les côtes entre Belle Ile, la partie<br />

de côte au nord de l'estuaire de la Loire (Le Croisic...), la Baie de Bourgneuf, Noirmoutier, Yeu,<br />

Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Les Sables d'Olonnes... va se révéler conforme aux prévisions faites<br />

(localisation et chronologie) (illustration 5). L'essentiel de la pollution est bien arrivé du 24 au 27<br />

décembre dans la zone indiquée par cette prévision. Mais les nappes moins importantes qui ont touché<br />

le littoral du Morbihan à l'ouest de Belle-Île en sont absentes : elles avaient échappé aux observations<br />

et n'avaient pas pu être prises en compte dans les prévisions de dérive.<br />

En effet, une pollution diffuse atteint la côte du Finistère le 23 décembre, avant l’arrivée des<br />

nappes principales, environ 200 km à l’ouest de la principale zone d’échouement (illustration 6). Les<br />

arrivages du 23 décembre sur la côte du sud Finistère soulevèrent de nouveau la question : était-ce un<br />

déballastage ou du fuel de l'ERIKA ? Le 24 décembre, les analyses montraient que le fuel arrivé la<br />

veille sur le littoral du Finistère venait de l'ERIKA. Une partie de la pollution avait donc bien échappé<br />

aux observations, sortie du navire avant sa cassure ou en provenance des épaves.<br />

À cause des conditions météorologiques très difficiles (vents supérieurs à 100 km/h) et de fortes<br />

marées, le fuel est projeté sur le haut des falaises le long de la côte. Une nappe très visqueuse de 5 à<br />

30 cm d’épaisseur et de plusieurs mètres de large couvre la côte. Les mauvaises conditions<br />

météorologiques ne permettent plus d’intervenir en mer.<br />

C'est seulement le 30 décembre, quand la houle soulevée par la tempête s'est enfin calmée, qu'il a<br />

été possible au Préfet Maritime de mettre en œuvre 4 avions simultanément pour un inventaire<br />

complet au large des côtes touchées. Cet inventaire a mis en évidence une nappe d'un vingtaine de<br />

mètres de long, plusieurs centaines de plaques (1 à 5 m) et galettes (moins de 1 m) et une multitude de<br />

lignes de boulettes. Ce qui n'était pas arrivé à terre était bien là, ni coulé, ni disparu, mais désagrégé<br />

en une multitude de petites unités invisibles par mer forte. Début janvier, de nouvelles arrivées ont<br />

lieu provenant de remobilisation de fuel déjà déposé à la côte ou au fond de l’eau sur les sédiments.<br />

Vérification des hypothèses des fuites<br />

Des simulations a posteriori ont été effectuées à partir des deux hypothèses suivantes. Dans la<br />

première hypothèse, on suppose que le navire fuit avant l’accident (illustration 6). La deuxième<br />

hypothèse suppose une fuite continue à partir des épaves (illustration 7). Dans les deux cas, le fuel<br />

atteint les côtes du Finistère et du Morbihan aux dates où il a effectivement été observé. Plus tard, au<br />

moment du pompage des épaves, on s’apercevra que du fuel est manquant, confirmant les fuites avant<br />

ou après le naufrage.<br />

Comment faire mieux ?<br />

La catastrophe a été exceptionnelle à plusieurs titres. Le suivi permanent des nappes mis en œuvre<br />

afin d'aider le Préfet Maritime à décider de la stratégie de lutte optimale (ce qui ne signifie pas que<br />

tout était dès lors résolu pour la lutte en mer) a été un élément nouveau dans le monde de la lutte<br />

antipollution.<br />

Les prévisions ont été globalement conformes à ce qui a été observé dans la réalité, avec des<br />

écarts qui ont été maîtrisés grâce à l'expertise humaine qui accompagnait les simulations. Faisant ce<br />

constat, il faut garder en tête les incertitudes liées à la physique de l'environnement météo-océanique,<br />

aux conditions exceptionnellement dures par moment, aux hypothèses qui donnent à tout modèle ses<br />

qualités et défauts - et en définissent également les conditions d'emploi. Il faut aussi garder à l'esprit<br />

que Météo-France ne réalise de prévisions qu'à partir de positions initiales qui lui sont données et que<br />

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