Préface - IMO

Sécurité à bord
LES GENS, LES GENS, LES GENS.
La mission de lutte contre les marées noires peut être une tâche ardue et rébarbative, mettant une
pression considérable sur ceux qui y sont impliqués. Il convient de prendre soin des personnes
concernées et une attention particulière doit être apportée aux conditions dans lesquelles elles devront
vivre et travailler. Des facilités de décontamination de même qu’une cantine et des dortoirs doivent
être disponibles à bord des navires afin de permettre des périodes de répit pour le personnel. Sans
celles-ci, le moral et les performances des travailleurs seront vraisemblablement d’un niveau assez
bas. Quand des individus sont contraints à vivre en promiscuité, particulièrement lorsqu’ils sont
fatigués et subissent des conditions de vie marginales, les notions de tolérance et de discipline
deviennent cruciales : la plus simple des circonstances peut susciter une dissidence, l’exemple
classique étant le fait qu’un membre d’équipage traversant la zone de repos avec des bottes maculées
de pétrole provoque la colère de ses congénères. Les gens doivent admettre de telles contraintes et être
préparés à vivre en se pliant aux règles consenties afin d’éviter toute dégradation du moral de
l’équipage. Le capitaine du navire doit imposer ces règles universellement mais avec équité afin de
maintenir la discipline. Ceux qui ne voudront pas se soumettre à ces règles devront être retirés des
opérations.
CONCLUSIONS
L’objectif poursuivi par ce document est de passer en revue les risques qu’encourt l’équipage
d’un navire engagé dans des opérations en mer. On peut constater que ceux-ci sont nombreux et
variés. Les dangers dépendent, en effet, de la nature des conditions environnementales, de
l’adéquation du matériel et du navire, mais surtout de la compétence du personnel concerné.
Organiser une opération de récupération ou de confinement en mer ou une opération d’épandage
d’agents dispersants demande des moyens logistiques importants ; plusieurs milliers de dollars
peuvent être nécessaires pour mettre sur pied une opération de ce type. Pour que l’intervention soit
bénéfique, il faut examiner toute la chaîne logistique. Il est essentiel d’utiliser des navires sûrs et
équipés de manière appropriée pour ce genre d’intervention. Des installations de stockage du pétrole,
du matériel de transfert et un système d’élimination adéquat doivent être prévus. Sans tous ces
systèmes, l’opération est soit vouée à l’échec, soit rapidement inefficace.
Enfin, l’efficacité d’une intervention en mer dépendra fortement des conditions météorologiques
et du temps pris pour lancer l’opération. De mauvaises conditions atmosphériques réduiront
lourdement l’efficacité de toute opération de confinement ou de récupération mais, plus important
encore, augmenteront sensiblement le besoin qu’aura le personnel de se reposer. Une intervention
retardée signifie que les hydrocarbures peuvent s’étaler sur une surface très importante, ce qui rend
toute intervention très difficile. Lorsque l’on organise une intervention en mer, la sécurité de
l’équipage doit être la priorité. Cela peut être une source de conflit pour l’équipe responsable de la
lutte contre les déversements d’hydrocarbures qui devra faire face à une importante pression d’autres
actionnaires qui l’inciteront à intervenir. Il convient de prendre une décision sur la base d’une
évaluation précise des risques, sans tenir compte de pressions politiques, afin de déterminer si une
opération de ce type est faisable en toute sécurité et, si la réponse est négative, aucune pression
politique ne devrait incider sur cette décision.
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