Préface - IMO

"LAISSEZ LE PETROLE S’ECHOUER SUR LES PLAGES" EN CAS DE DEVERSEMENTS
D’HYDROCARBURES LOURDS
Wierd Koops
TNO Netherlands Organization for Applied Scientific Research
Institute of Environmental Sciences, Energy Research and Process Innovation,
Department for Ecological Risk Studies
Den Helder Pays-Bas
Sjon Huisman
Ministère des transports et des travaux publics
Directorat de la mer du Nord
Rijswijk Pays-Bas
RESUME
TNO a développé un prototype dénommé Net Environmental - Economic Benefit model (NEEBA)
pouvant aider dans le choix de l’option de lutte la plus optimale pour un scénario particulier de
déversement.
Les options de lutte considérées étaient les suivantes : 1) récupération mécanique en mer,
2) utilisation d’agents dispersants en mer, 3) dispersion mécanique en mer, 4) ne rien faire (laisser
faire la nature) et 5) nettoyer le littoral (et donc laisser le pétrole s’échouer sur les plages).
Plusieurs scénarios de déversement ont été élaborés avec le modèle TNO NEEBA. Des
paramètres comme la distance par rapport à la côte, l’ampleur du déversement, le type de pétrole, la
profondeur de l’eau, la vitesse du vent, la température, etc. furent régulièrement modifiés. La mise en
pratique de ces scénarios a permis de conclure que chacune des options présentées ci-dessus
possédait son propre ensemble de paramètres idéaux, convenant parfaitement à chacune d’elles.
L’option de nettoyage du littoral (qui implique de laisser le pétrole s’échouer sur les plages) est,
dans le cas d’un déversement d’hydrocarbures lourds et visqueux, une option à prendre en
considération, étant donné que les autres options sont, dans ce cas, inefficaces la plupart du temps.
Deux concepts relatifs au nettoyage du littoral sont présentés dans cet article : 1) la possibilité de
déplacer un navire endommagé vers la côte, de sorte que si le fuel-oil lourd venait à se déverser et à
s’échouer, il toucherait une portion moins importante de littoral et 2) en cas de déversement de
pétrole lourd au large, il peut être préférable de ne pas mettre en œuvre des options inefficaces et plus
coûteuses visant la récupération ou le traitement du pétrole en mer mais plutôt de le laisser s’échouer
sur le littoral, où il pourra être traité avec un coût plus rentable. Le processus décisionnel de chaque
concept est totalement différent.
Pour optimiser cette option de lutte, il conviendrait de laisser le pétrole s’échouer sur le littoral
dans des conditions contrôlées. Cela était, par exemple, possible dans le cas du naufrage de l’Erika et
de l’Eleni V où un pétrolier endommagé contenant toujours du pétrole lourd est concerné. Plutôt que
d’éloigner le plus possible un tel pétrolier des côtes, il faudrait envisager l’inverse et le rapprocher le
plus possible des côtes afin d’en concentrer le déversement sur le littoral.
L’optimisation de cette option signifie qu’un pétrolier devrait être amené à un endroit favorable,
le plus près possible de la côte où, en cas de fuite, le pétrole s’échouera rapidement sans avoir le
temps de se répandre en mer. Les cas vécus (Eleni V, Erika, etc.) montrent que le fuel-oil lourd
flottant ou submergé est très persistant et qu’il s’échouera tôt ou tard.
L’approche à considérer, "laisser le pétrole s’échouer sur les plages", nécessite une préparation
préliminaire sous forme d’une carte des sensibilités côtières. Il faut savoir quels sont les endroits
favorables pour laisser s’échouer le pétrole, sachant que le pétrole lourd et visqueux doit être
effectivement et rapidement enlevé du littoral afin d’éviter toute pollution ultérieure.
Ensuite, et probablement la phase la plus difficile dans la prise de décision, consiste à obtenir
l’accord d’une municipalité d’approcher un pétrolier avarié de leurs plages. Ceci doit être clairement
établi.
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