Préface - IMO

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session II
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1991. Un groupe d’urgence travailla sur place jusqu’au 15 septembre 1991 afin de
procéder à la récupération des redépositions d’hydrocarbures le long du littoral.
Destruction des déchets. Les produits pétroliers récupérés au large (une émulsion de
résidus de pétrole brut et d’eau de mer) furent stockés dans des citernes-poubelles. Le
traitement consistait à séparer l’eau des résidus d’hydrocarbure à Porto Petroli (Genoa
Multedo) dans une usine mobile adaptée. Les résidus d’hydrocarbure furent envoyés dans
une raffinerie pour traitement complémentaire, incluant une dilution avec du pétrole brut,
une désalinisation renforcée, une séparation des polluants et la récupération finale sous
forme de produit pétrolier.
MONITORAGE ENVIRONNEMENTAL
La Mer de Ligurie constitue un système complexe avec des chaînes trophiques diversifiées allant
du phytoplancton aux cétacés. Les caractéristiques géographiques et océaniques du site en
combinaison à la qualité et la quantité de pétrole déversé et l’évolution des conditions
météorologiques et marines font partie des variables pouvant influencer le devenir du pétrole en mer
et, par conséquent, les effets du produit sur l’environnement. Quelques semaines après l’accident, un
plan de monitorage environnemental fut élaboré (Scabbia G., Amato E., 1992). Outre le monitorage
de l’eau et des sédiments, qui consistait principalement en la mesure de la teneur totale en
hydrocarbures et en HPA, il eut également de nombreuses analyses de la faune marine. Deux cents
échantillons de moules furent récoltés pour analyse sur la côte à proximité de l’épave. Un certain
nombre de moules « propres » furent prélevées et transférées dans la zone polluée afin de tester le
taux de bioaccumulation (ENEA, 1993 a). La faune démersale fut récoltée par des chalutiers dans 36
stations d’échantillonnage différentes (certaines étant situées dans une zone de pêche commerciale)
(A.T.I. ENI-IRI, 1992). Cette activité, visant à obtenir des données sur le statut des espèces
commerciales, a également permis de trouver quelques dépôts de goudron sur le fond. Dans chaque
station d’échantillonnage, les poissons étaient identifiés et mesurés et la quantité de résidus pétroliers
était pesée. Les résultats ont indiqué que la plupart des dépôts étaient concentrés entre l’épave et Capo
Noli.
Des études furent effectuées aux abords des bancs d’algues Posidonia oceanica (L.) Delile. Une
activité de monitorage fut mise sur pied afin de détecter toute régression de ces bancs (ENEA 1993 b).
DEPOTS DE RESIDUS PETROLIERS SUR LE FOND MARIN
Certaines institutions scientifiques ont également effectué diverses recherches et, parmi elles
l’ICRAM, qui lança en 1992 un programme de monitorage afin d’évaluer les effets du naufrage du
HAVEN sur la pêche au chalut. Après le déversement, les pêcheurs locaux se sont plaint de
problèmes dans la pêche au chalut en raison des nombreux résidus de goudron présents dans les zones
de pêche.
Cette étude fut effectuée en juin-juillet 1992 par des observateurs scientifiques à bord de deux
chalutiers locaux, dans deux zones de pêche distinctes (illustration 5). Au total, 19 sorties de pêche
quotidienne furent contrôlées afin d’évaluer l’abondance et la distribution des dépôts de goudron dans
les secteurs de pêche ainsi que leur impact sur l’activité locale de pêche au chalut. En outre, pour
estimer avec davantage de précision l’étendue de la zone polluée ainsi que la quantité et la position
des résidus déposés sur le fond, une campagne fut menée sur le fond de la mer à l’aide de chaluts
transversaux (Vacchi M. et al., 1993).
La zone contrôlée correspondait approximativement aux eaux sous la juridiction du Département
Maritime de Savona, entre Capo Mele et Arenzano. Dans le secteur de pêche le plus proche de
l’épave du HAVEN (« A » sur l’illustration 5), des dépôts de goudron furent trouvés dans toutes les
prises, avec des valeurs de poids allant de 0,2 à 150 kg. Les quantités de résidus de goudron prises
dans les filets ont permis d’identifier trois zones à risques, en relation avec la profondeur, sur le fond
marin contaminé. Dans l’autre grande zone de pêche (« B » sur l’illustration 5), aucun résidu de
goudron n’a été récolté.
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