Préface - IMO

Troisième Forum R&D La lutte en mer contre les pollutions par hydrocarbures lourds et visqueux – Session IV
l’opération. Les navires chargés de placer des barrages ont une manœuvrabilité très limitée et le
déploiement de barrages dans des zones encombrées requiert des marins expérimentés.
Les opérateurs doivent être familiarisés aux techniques de placement de barrages. Si le navire est
manœuvré trop rapidement, le barrage flottant ne remplira pas convenablement son rôle ou coulera.
Le risque évident et constant d’une manoeuvre en machine arrière est de voir le câble de remorquage
s’emmêler dans les pales de l’hélice du navire. Non seulement cette situation risque de détériorer le
matériel, mais elle peut également mettre le navire en danger. Les deux capitaines chargés de placer
des barrages doivent disposer de systèmes de communication performants et doivent se concerter pour
donner leurs ordres, de préférence dans une langue commune ou, si nécessaire, par l’intermédiaire
d’un interprète. Généralement, ni l’équipage ni le bateau ne répondent parfaitement aux conditions
réelles lors d’opérations d’intervention. Il faut s’assurer que les éléments essentiels de sécurité soient
présents, que le niveau minimum acceptable de qualité du matériel soit atteint et que les personnes
impliquées dans l’opération aient été correctement informées.
INTERVENTION A L’AIDE D’UNE GRUE
Le levage de la racleuse au-dessus du bastingage du navire nécessite habituellement une grue de
pont. Lorsqu’un bateau tangue, certains objets suspendus à la flèche d’une grue peuvent se livrer à des
mouvements incontrôlés. Il convient alors d’utiliser des câbles stabilisateurs afin d’assurer la charge
et d’éviter ainsi tout risque de blessure ou de dégâts. Ce sont des navigateurs expérimentés qui doivent
manipuler le matériel par-dessus le bord du navire. Les risques pour le personnel et le matériel
augmentent inévitablement au fur et à mesure de la dégradation des conditions atmosphériques.
OPERATIONS DE RECUPERATION DES HYDROCARBURES
Cette fois nous y sommes …Le barrage est déployé…Les hydrocarbures sont au bon endroit …(à
l’intérieur du barrage !) et la racleuse se trouve dans les hydrocarbures. Nous pouvons à présent
commencer l’opération de récupération proprement dite, en transvasant les hydrocarbures dans les
citernes du navire. Il convient, tout d’abord, d’être conscient que le navire opère dans un
environnement dangereux et que toutes les précautions pour la sécurité personnelle doivent être
respectées. Positionner convenablement le bateau pour entreprendre cette opération peut nécessiter
certaines manœuvres délicates, notamment pour diriger les hydrocarbures vers le bout de l’entonnoir
formé par le barrage afin d’y introduire une racleuse pour commencer la récupération. La distance que
peut atteindre la racleuse en s’éloignant du navire est limitée par la portée des tuyaux hydrauliques
d’alimentation ou des tuyaux de refoulement, ce qui peut sensiblement réduire l’efficacité de
l’appareil. Toute manœuvre brusque des propulseurs ou des moteurs peut amener les hydrocarbures à
s’embarquer, à s’échapper du barrage ou à être hors de portée de la racleuse. Une fois ces
hydrocarbures transvasés dans les conteneurs du navire, il ne faut surtout pas perdre de vue le danger
potentiel d’inflammabilité qu’ils représentent. Il faut toutefois ajouter qu’en général les particules
légères de pétrole s’évaporent rapidement, réduisant les risques d’explosion, mais des émanations
dangereuses peuvent s’échapper de certains bruts plus légers, particulièrement lorsque les
hydrocarbures récupérés sont stockés dans des citernes chauffées. Dès que le navire pénètre dans la
nappe de pétrole, le pont se couvre inévitablement d’hydrocarbures, augmentant considérablement les
risques de glissade. Il faut donc s’assurer que les ponts soient nettoyés autant que possible afin de
prévenir tout accident. Un nettoyage permanent doit être réalisé pour garantir la sécurité du navire et il
convient, en outre, d’installer des postes et des zones de décontamination pour éviter que le pétrole ne
se répande dans tout le navire.
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