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Préface - IMO

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RESIDUS D’HYDROCARBURES LOURDS AYANT COULE DANS UN ECOSYSTEME<br />

BATHYAL<br />

Ezio Amato<br />

Antonella Ausili<br />

Alessandro Giannì<br />

Marino Vacchi<br />

ICRAM - Institut Central de Recherche Marine Appliquée<br />

Via di Casalotti, 300 - 00166 Rome, Italie<br />

RESUME<br />

L’accident du HAVEN (Gênes, 11 avril 1991) rendait une grande partie de sa cargaison, 144.000<br />

tonnes de pétrole brut iranien, susceptible de sombrer. En tenant compte de la littérature scientifique<br />

et des rapports techniques comme sources de données, les estimations de la quantité de pétrole ayant<br />

coulé s’échelonnaient de 10 à 50.000 tonnes.<br />

Selon les observations et les données récoltées lors de sessions de prélèvement d’échantillons et<br />

de mesures océanographiques ainsi que lors d’examens effectués à l’aide de chaluts, par vidéo et<br />

électroacoustique, certaines zones furent déterminées dans le fond de la mer afin d’examiner avec<br />

précision les écosystèmes bathyaux affectés par le pétrole lourd ayant coulé après brûlage.<br />

En 1995, dans le cadre d’un projet cofinancé par la Communauté Européenne, le bathyscaphe<br />

CYANA d’IFREMER plongea pour étudier les trois zones bathyales sélectionnées dans la partie<br />

occidentale du Golfe de Gênes. Lors de ces plongées, des sédiments et des échantillons de goudron<br />

furent prélevés et des observations relatives à l’interaction entre les dépôts de goudron et la faune<br />

bathyale et bathyo-nectonique furent faites. Les analyses, visant à déterminer les concentrations<br />

d’HPA et de n-alcanes dans les sédiments et dans les échantillons de dépôts de goudron et à évaluer<br />

les dommages génotoxiques et les altérations des tissus hépatiques des espèces benthiques,<br />

démontrent que les résidus pétroliers du HAVEN sont source probable de pollution chronique.<br />

INTRODUCTION<br />

L’accident du VLCC HAVEN est le principal cas de déversement de pétrole survenu en<br />

Méditerranée et l’un des plus graves au monde en matière de transport maritime d’hydrocarbures. Le<br />

11 avril 1991 à 12.30, douze heures à peine après la collision entre le pétrolier AGIP ABRUZZO et le<br />

ferry MOBY PRINCE face à Livourne, le pétrolier battant pavillon cypriote VLCC HAVEN était à<br />

l’ancre face au port de Gênes lorsque deux violentes explosions déclenchèrent un incendie à bord qui<br />

fut éteint 70 heures plus tard, le 14 avril à 10.15, lorsque le pétrolier coula (illustration 1).<br />

Au moment de l’accident, qui coûta la vie à cinq membres d’équipage, 144.000 tonnes de pétrole<br />

brut iranien et 1.223 tonnes de fuel-oil et de diesel étaient stockées à bord.<br />

Une grande quantité du pétrole brûlé coula rapidement sous forme de bitume, tandis que le reste<br />

de la cargaison était dispersé par le courant Liguro-Provençal et par les vents dominants d’ouest-sudouest.<br />

D’après les images de satellite retravaillées par une équipe d’experts, quelques heures après le<br />

naufrage du HAVEN, la nappe de pétrole recouvrait près de 100 km 2 de mer (illustration 2). Selon le<br />

ReMPEC (ReMPEC, 1991), l’épave a laissé s’échapper du pétrole de façon continue jusqu’au 25<br />

avril, à un rythme de 10 m 3 par heure les deux premiers jours et d’un m 3 par jour à la fin de la<br />

deuxième semaine suivant l’accident. L’incendie qui dura 70 heures fit couler, sur une zone limitée du<br />

fond marin, une quantité de pétrole estimée entre 10 et 50.000 tonnes (Medugno M., 1992; Fresi E.,<br />

1992; Volterra L., 1992).<br />

La première explosion détruisit le pont de la citerne centrale n°1 et une partie du pont de la citerne<br />

centrale n°2. L’épave en feu se brisa en deux pendant son remorquage vers la côte. La proue avec ses<br />

deux citernes repose par 490 mètres de fond, tandis que l’autre partie (longue de 220 mètres) se trouve<br />

par 75 mètres de fond à 1,5 mille marin au large d’Arenzano (illustration 3).<br />

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