3.3.1.7 - Le modèle sous-estime le <strong>trafic</strong> dans un secteur du modèle à forte<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> réseau (respectivement surestime le <strong>trafic</strong> dans unsecteur à faible <strong>de</strong>nsité)Face à ce constat, il faut analyser si les manques ou les surplus <strong>de</strong> <strong>trafic</strong> sont cohérents avec la finesse du réseaumodélisé : il est possible que la sélection du réseau lors <strong>de</strong> la constitution du modèle ait conduit à r<strong>et</strong>enir unequantité trop ou pas assez élevée d’axes créant une concurrence locale avec le réseau principal du secteur.Il convient également <strong>de</strong> vérifier comment la matrice est constituée sur ce secteur : Y-a-t-il une partie du <strong>trafic</strong>qui s’échappe par un axe non enquêté ? Quelle est la fiabilité statistique <strong>de</strong> la matrice ?3.3.1.8 - Les affectations sont trop marquées (pas <strong>de</strong> répartition sur lesdifférents itinéraires – affectation proche d’un plus court chemin)sur un itinéraire particulierSi le modèle est basé sur un zonage trop agrégé, les choix d'itinéraires proposés ne sont pas forcément réalistes.Corriger en multipliant les connecteurs est relativement facile à m<strong>et</strong>tre en œuvre, mais n’est pas une stratégieefficace dans toutes les situations, car le modèle va trouver pour chaque OD un ou <strong><strong>de</strong>s</strong> connecteurs privilégiés.Or, si la répartition diffuse ou déséquilibrée <strong>de</strong> la population <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> activités au sein <strong>de</strong> la zone est le facteurexplicatif du problème d’affectation, il serait certainement souhaitable que le modèle utilise chaque connecteurpour chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> OD. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, la seule solution possible consiste à désagréger la zone <strong>et</strong> donc réestimerla matrice (cf. § 3.1 - Principes <strong>de</strong> constitution du zonage pour une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription plus complète <strong><strong>de</strong>s</strong>problèmes d’affectation pouvant survenir du fait d’un zonage mal construit).3.3.2 - Utilisation <strong>de</strong> préchargementsUne pratique <strong>de</strong> calage globale couramment répandue, notamment lorsque les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> étaient effectuées à l’ai<strong>de</strong>du logiciel Ariane ainsi que le montre l’état <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques dans le RST (cf. 2 - Analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques dans leRST), consiste en l’ajout d’une charge <strong>de</strong> <strong>trafic</strong> par arc, correspondant à la différence entre le comptage <strong>et</strong> lerésultat du modèle d’affectation. C<strong>et</strong>te pratique a une signification précise dans le cas <strong>de</strong> modèles dits <strong>de</strong>proj<strong>et</strong>s : la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> déplacements est souvent incomplète <strong>et</strong> ce préchargement regroupedonc l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> flux OD dont les choix d’itinéraires ne sont pas explicitement modélisés. Elle est motivéepar <strong>de</strong>ux éléments :• d’une part, par ajout du préchargement <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats du modèle, le <strong>trafic</strong> obtenu sur chaque arête est enpratique i<strong>de</strong>ntique au comptage <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> théoriquement <strong>de</strong> décrire correctement son niveau <strong>de</strong> service(notamment en cas <strong>de</strong> congestion) ;• d’autre part, dans le périmètre du proj<strong>et</strong> à étudier, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est généralement quasi-complète pour les flux<strong>de</strong> longue distance, mais <strong><strong>de</strong>s</strong> flux locaux peuvent échapper au dispositif <strong>de</strong> recueil <strong><strong>de</strong>s</strong> OD. Dans ce cas,l’ajout <strong>de</strong> préchargements est une manière <strong>de</strong> modéliser ces flux locaux.Cependant, c<strong>et</strong>te pratique génère <strong>de</strong> nombreux problèmes.Tout d’abord, elle masque le pouvoir <strong>de</strong> représentation du modèle. Souvent, une carte <strong>de</strong> calage en situationactuelle est produite, présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>trafic</strong>s par arc reproduisant quasi-parfaitement les comptages, sansmentionner la part <strong>de</strong> préchargements. C<strong>et</strong>te part pouvant varier <strong>de</strong> 0 à 100 %, l’absence d’information à sonsuj<strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> tirer d’enseignements sur la qualité du modèle. Afin que le travail <strong>de</strong> modélisation puisseêtre contrôlé, la représentation <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> préchargement par arc est donc impérative, par exemple comme surla carte suivante :110 <strong>Calage</strong> <strong>et</strong> <strong>validation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> <strong>trafic</strong> - Techniques appliquées à l'affectation routière interurbaine
Figure 28 - Exemple <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> la part du préchargement – étu<strong>de</strong> A319Par ailleurs, les préchargements sont <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>trafic</strong>s figés à un arc <strong>et</strong> non plus à une OD, ce qui a plusieursconséquences :• d’une part, étant donné que la composition <strong>de</strong> l'OD n’est pas connue, les hypothèses d’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> flux nepeuvent être différenciées ;• d’autre part, les flux composant le <strong>trafic</strong> préchargé ne peuvent avoir <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> leur choix d’itinéraireen fonction du scénario.Ce <strong>de</strong>rnier point est le problème majeur généré par les préchargements. La différence entre la capacité <strong>et</strong> lepréchargement limite en pratique le <strong>trafic</strong> maximum qui peut s’affecter sur l’arête. Ceci peut être souhaitabledans certains cas très simples, par exemple l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la déviation d’une p<strong>et</strong>ite agglomération pour laquelle lesflux locaux n’ont pas d’autre alternative que d’emprunter la traversée du centre-ville. Dans la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> casplus complexes, le <strong>trafic</strong> préchargé dispose en fait d’alternatives. La non prise en compte <strong>de</strong> ces reportspotentiels introduit donc un biais systématique dans le modèle.L’intégration <strong>de</strong> préchargements sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sections en situation <strong>de</strong> congestion ou en limite <strong>de</strong> saturation nécessitedonc une étu<strong>de</strong> fine, notamment une analyse <strong>de</strong> sensibilité (cf. §).Enfin, il convient <strong>de</strong> rappeler que le <strong>trafic</strong> préchargé peut contenir <strong><strong>de</strong>s</strong> flux OD <strong>de</strong> natures très différentes. Dansles faits, l’emploi du terme <strong>trafic</strong> local pour désigner les préchargements est abusif <strong>et</strong> il conviendra plutôt <strong>de</strong>parler <strong>de</strong> <strong>trafic</strong> non modélisé.Ces considérations conduisent à formuler <strong>de</strong>ux recommandations à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> préchargements :• en ce qui concerne la connaissance <strong><strong>de</strong>s</strong> flux locaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> compléter les trous <strong>de</strong> lamatrice, telles que celles décrites dans la phase I (cf. § 4 - La matrice <strong><strong>de</strong>s</strong> déplacements), <strong>de</strong>vront êtreenvisagées avant <strong>de</strong> recourir à <strong><strong>de</strong>s</strong> préchargements ;Chapitre 6 - Phase III : vérification <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats d'affectation <strong>et</strong> ajustements itératifs <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres 111