ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | GouvErnancE En MatiErE MiGratoirE<br />
92<br />
Encadré 13 : Les profils migratoires, outils d’information pour la planification stratégique<br />
Le manque de données et d’indicateurs est un obstacle majeur à l’intégration du phénomène migratoire<br />
dans les plans de développement de nombreux pays. Selon la Commission sur les données relatives à<br />
la migration internationale pour la recherche et la politique de développement (2009), « l’inexistence<br />
ou l’inaccessibilité de données détaillées, comparables et ventilées sur le stock et les flux de migrants<br />
représente le plus grand obstacle à la formulation de politiques basées sur les faits visant à accroître les<br />
avantages de la migration pour le développement économique dans le monde entier. […] En fait, les pays<br />
recueillent déjà une mine de données sur les étrangers. Cependant aucun pays ne profite pleinement de<br />
cette profusion de renseignements pour mieux comprendre les processus de migration ».<br />
En 2005, la Commission européenne a proposé d’établir des profils migratoires afin de générer davantage<br />
de données sur la situation de la migration dans les pays en développement. Il est dit que ces profils<br />
doivent « viser à rassembler des informations sur des aspects tels que la situation du marché du travail,<br />
les taux de chômage, la demande et l’offre de main-d’œuvre et les pénuries actuelles ou potentielles<br />
de personnel qualifié par secteur et catégorie d’emploi, les besoins de qualifications, les compétences<br />
disponibles au sein de la diaspora, les flux migratoires, les flux financiers entrants et sortants associés à la<br />
migration, y compris les fonds rapatriés par les migrants, ainsi que les questions de genre et les aspects<br />
relatifs aux mineurs » (Commission européenne, 2005).<br />
A l’origine, un profil migratoire devait être un rapport statistique concis, préparé selon un plan défini et<br />
donnant une vue d’ensemble de la situation dans un pays. L’OIM a mis à l’épreuve le modèle de base en<br />
Equateur et au Sénégal, en 2006, puis a préparé une trentaine de profils pour des pays d’Amérique latine,<br />
d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, entre autres. D’un simple recueil de données émanant d’un<br />
large éventail de sources, cet outil est devenu un mécanisme plus élaboré ; il comprend la consultation<br />
de nombreux acteurs afin d’aider à cerner et développer des stratégies propres à combler les lacunes et<br />
à obtenir, auprès de divers ministères et du secteur non gouvernemental local, les données voulues pour<br />
éclairer la formulation des politiques. L’établissement de profils par l’OIM en Afrique centrale et en Afrique<br />
de l’Ouest a révélé que l’exercice favorisait la cohérence des mesures prises et la coordination entre les<br />
ministères et les autres parties prenantes, tout en encourageant une prise en main nationale. C’était la<br />
première fois que l’on tentait d’associer la préparation de rapports détaillés à une palette d’activités de<br />
renforcement des capacités et d’élaboration de politiques.<br />
Même s’il reste à mettre pleinement en pratique les enseignements tirés de ce projet pilote, il est<br />
indéniable que l’établissement de profils migratoires, en tant que cadre gouvernemental de collecte et<br />
d’analyse des données et instrument de définition des politiques nationales, est un processus qui exige<br />
un large renforcement des capacités et un ferme appui gouvernemental. Une fois dotés des capacités<br />
requises, les Etats pourront se charger eux-mêmes de la préparation et de la mise à jour régulière des<br />
rapports. Ces outils d’information aideront les pays à mieux planifier et évaluer leurs politiques en matière<br />
de migration et de développement. Ils pourraient s’avérer indispensables à toute démarche destinée à<br />
intégrer la question migratoire.<br />
Sources : Centre for Global Development (CGD) (2009), Commission sur les données relatives à la migration internationale pour la recherche et la politique<br />
de développement, Décompte des migrants : Cinq mesures pour de meilleures données sur la migration; Washington, D.C. ; Commission européenne<br />
(2005), Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions<br />
– Migration et développement : des orientations concrètes, COM(2005) 390 : 37 et annexe 8, http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.<br />
do?uri=COM:2005:0390:FIN:fr:PDF<br />
Le rapport Décompte des migrants adresse<br />
aux Etats une série de recommandations qui<br />
devraient aider à réunir plus rapidement de<br />
meilleures données sur les migrations 157 . Tout<br />
d’abord, chaque recensement de population<br />
devrait inclure des questions portant sur le lieu<br />
de naissance, le pays de citoyenneté et le lieu<br />
de résidence, pour chaque personne recensée,<br />
157 http://www.cgdev.org/doc/Working%20Papers/CGD_migration-<br />
FINAL_01-19-10_FR.pdf<br />
et les tabulations des résultats devraient<br />
être librement diffusées. Il faudrait ensuite<br />
compiler et diffuser les données administratives<br />
existantes. Troisièmement, la Commission<br />
suggère que les Etats qui réalisent fréquemment<br />
des enquêtes sur la population active accordent<br />
leur permission de regrouper les fichiers<br />
individuels de ces enquêtes en une seule base<br />
de données harmonisée mise à jour tous les ans.<br />
Quatrièmement, il serait vivement souhaitable<br />
que les bureaux de statistiques nationales qui