ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration irrEGuliErE<br />
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statut des visiteurs et immigrants aux Etats-Unis<br />
d’Amérique) est l’un des dispositifs de contrôle les<br />
plus poussés, puisqu’il saisit automatiquement<br />
des données sur chaque passager qui entre<br />
dans le pays (et, éventuellement, en sort) : date<br />
d’arrivée et de départ, nationalité, nom complet,<br />
date de naissance, citoyenneté, sexe, numéro<br />
et pays de délivrance du passeport, pays de<br />
résidence, numéro de visa américain, date et lieu<br />
de délivrance (le cas échéant), adresse complète<br />
pendant le séjour aux Etats-Unis d’Amérique, etc.<br />
Il capte également des données biométriques<br />
en prenant une photographie numérique des<br />
personnes et en numérisant les empreintes<br />
digitales de leur index. Le système a d’abord été<br />
installé aux points d’entrée par air et par mer,<br />
puis aux postes terrestres, bien plus fréquentés.<br />
Les vérifications au départ (numérisation du visa<br />
ou du passeport et des empreintes digitales)<br />
sont testées dans douze grands aéroports.<br />
Repérer les documents falsifiés et volés<br />
qu’utilisent les migrants irréguliers est une autre<br />
manière de faire respecter la loi. La falsification<br />
peut être combattue en délivrant des passeports<br />
et des visas à lecture électronique et en intégrant<br />
des données biométriques dans les documents<br />
de voyage. Le Centre africain de renforcement<br />
des capacités, aidé par le Groupe consultatif<br />
technique sur les documents de voyage lisibles<br />
par la machine, collabore avec douze Etats<br />
africains qui ne disposent pas encore de cette<br />
technologie. Le renforcement des dispositifs de<br />
sécurité inclus dans les passeports, visas et titres<br />
de séjour rend les documents plus coûteux, mais<br />
aussi plus difficiles à falsifier. Certains renferment<br />
des caractéristiques biométriques qu’il est<br />
pratiquement impossible de reproduire, telles<br />
les empreintes digitales ou les photographies<br />
numériques. Pour être véritablement efficaces,<br />
les documents doivent être reliés à une base de<br />
données permettant d’identifier les titulaires de<br />
bonne foi. Il convient, parallèlement à de telles<br />
mesures, de parfaire la formation du personnel<br />
afin qu’il repère plus facilement les documents<br />
frauduleux. Le Système d’identification<br />
personnelle et d’enregistrement fait partie des<br />
nombreuses initiatives soutenues par l’OIM.<br />
Ce système d’information pour la gestion des<br />
frontières capte des renseignements sur l’état<br />
civil des personnes qui franchissent la frontière.<br />
Il s’agit d’une solution souple, complète,<br />
rentable et abordable pour les Etats qui n’ont<br />
pas de système de saisie de données ou dont<br />
les systèmes en place sont inefficaces. L’OIM a<br />
réalisé ces dernières années des évaluations<br />
techniques de la gestion de l’identité des<br />
personnes dans plusieurs pays, dont le Bélarus,<br />
la Jamaïque et la Mauritanie.<br />
Il est indispensable d’adopter des mesures aux<br />
frontières pour faire respecter la loi. Parmi les<br />
moyens d’endiguer les entrées clandestines<br />
figure le recours à un personnel plus nombreux<br />
et mieux formé pour surveiller les frontières<br />
et patrouiller dans les eaux nationales, ainsi<br />
que l’utilisation de technologies permettant<br />
d’identifier les personnes qui tentent de<br />
pénétrer dans le pays. L’interception en mer, à<br />
proximité si possible du point d’embarquement,<br />
vise à décourager les départs par bateau. Ce<br />
genre de mesures exigent déjà des capacités<br />
considérables ; il reste cependant beaucoup<br />
à faire dans ce domaine, comme l’atteste le<br />
grand nombre de passages clandestins entre le<br />
Mexique et les Etats-Unis d’Amérique, en dépit<br />
des investissements massifs effectués. L’OIM<br />
a récemment évalué la gestion des frontières<br />
en Jordanie, au Malawi, en Namibie, en<br />
Ouganda, dans la République arabe syrienne, en<br />
République démocratique du Congo et en Sierra<br />
Leone.<br />
Les contrôles sur le lieu de travail ont également<br />
un effet dissuasif, dans la mesure où la migration<br />
irrégulière est alimentée par la demande de<br />
main-d’œuvre. Il est fréquent d’imposer des<br />
sanctions aux employeurs qui embauchent des<br />
personnes dépourvues de documents. Toutefois,<br />
les employeurs sont plus ou moins tenus de<br />
s’enquérir du statut du travailleur au regard de<br />
l’immigration. Dans les nombreux pays où il est<br />
difficile de vérifier l’identité d’une personne,<br />
les employeurs parviennent souvent à éviter<br />
les sanctions en faisant valoir qu’ils n’ont pas<br />
embauché « sciemment » un migrant en situation<br />
irrégulière, puisque ce dernier a fait croire qu’il<br />
était autorisé à travailler. Là où les systèmes de<br />
contrôle d’identité sont plus fiables, engager une<br />
personne qui n’a pas le droit de travailler peut<br />
constituer un délit. Les vérifications sur le lieu de<br />
travail portent sur le statut des employés, mais<br />
aussi sur le respect de normes élémentaires, tels<br />
le versement d’un salaire minimum ou normal,<br />
l’observation des règles de santé et de sécurité,<br />
le paiement des heures supplémentaires<br />
et l’interdiction du travail des enfants. Elles<br />
sont également l’occasion de s’assurer que<br />
les employeurs effectuent bien les retenues<br />
salariales.