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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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• Tout porte à croire qu’il en va ainsi<br />

actuellement. Bien que l’on ne dispose pas<br />

de chiffres sur l’emploi et la situation des<br />

migrants à l’échelle du globe, il semble que<br />

les taux de chômage soient généralement<br />

plus élevés dans ce groupe qu’au sein des<br />

nationaux :<br />

ͳ Si l’on compare les chiffres des trois<br />

premiers trimestres de 2008 et de<br />

2009 pour certains pays d’Europe (voir<br />

la carte 15), il apparaît qu’à l’exception<br />

du Luxembourg et du Royaume-Uni,<br />

le taux de chômage a progressé plus<br />

rapidement parmi les migrants que<br />

parmi les nationaux, la plus forte hausse<br />

ayant eu lieu en Slovénie (7,4 %). D’autres<br />

augmentations notables ont été relevées<br />

dans les pays les plus durement touchés<br />

par la récession, qui sont aussi souvent<br />

de nouveaux pays de destination,<br />

par exemple l’Espagne, où le taux de<br />

chômage était presque deux fois plus<br />

élevé parmi les migrants (28 %) que<br />

parmi les nationaux (15,8 %), l’Islande et<br />

les pays baltes ;<br />

ͳ Les migrants établis aux Etats-Unis<br />

d’Amérique n’ont pas été épargnés :<br />

en octobre 2009, le taux de chômage<br />

s’établissait à 11,5 % parmi les travailleurs<br />

originaires du Mexique et d’Amérique<br />

centrale, comparativement à 9,5 % pour<br />

les Américains. A la même époque,<br />

l’écart entre les migrants et les nationaux<br />

était de 2,1 % au Canada (MPI, 2009). Au<br />

Japon, jusqu’à 40 % des Brésiliens n’ont<br />

pas d’emploi, tandis qu’à Dubaï, la crise a<br />

fait grimper le chômage au sein des travailleurs<br />

provenant d’Asie du Sud ;<br />

ͳ La récession peut aussi atteindre<br />

les migrants qui travaillent : dans<br />

la Fédération de Russie, ceux qui<br />

parviennent à trouver un emploi<br />

sont moins bien rémunérés, ou sont<br />

contraints de travailler dans l’illégalité<br />

(ICG, <strong>2010</strong>).<br />

• Les migrants de fraîche date sont très<br />

vulnérables car ils n’ont pas toujours droit<br />

à l’ensemble des mesures de protection<br />

sociale et d’assurance chômage.<br />

• La progression du chômage ralentit les<br />

rapatriements de fonds, ce qui a pour effet<br />

d’accentuer la pauvreté et les inégalités<br />

dans les pays d’origine. On l’a vu, la<br />

Banque mondiale estimait que les pays en<br />

développement avaient reçu 316 milliards de<br />

dollars E.-U. en 2009, une baisse de 6 % par<br />

rapport à l’année précédente (Ratha et al.,<br />

<strong>2010</strong>). Le recul a été beaucoup plus accusé<br />

dans certains pays ou régions. Au Nigéria,<br />

principal bénéficiaire des rapatriements de<br />

fonds en Afrique, la chute a atteint près de<br />

20 % pendant le premier semestre de 2009 ;<br />

en Ouganda, la baisse avoisinait 40 % (voir<br />

Afrique).<br />

• D’autres régions ont été moins éprouvées<br />

ou ont même bénéficié d’une hausse des<br />

rapatriements de fonds. Ainsi, les pays dont<br />

beaucoup de ressortissants se dirigent vers<br />

les Etats du Golfe, tels le Bangladesh, le<br />

Pakistan et les Philippines, ont reçu plus de<br />

fonds au cours de la période 2008–2009.<br />

• On s’attend à ce que les rapatriements de<br />

fonds remontent de quelque 6 % en <strong>2010</strong><br />

et 7 % en 2011. Toutefois, les perspectives<br />

d’emploi incertaines et les taux de chômage<br />

qui devraient rester élevés dans les pays<br />

industrialisés ne permettront sans doute<br />

pas d’atteindre la même croissance qu’avant<br />

la crise. On pense que les fonds rapatriés<br />

vers les pays en développement atteindront<br />

335 milliards de dollars E.-U. en <strong>2010</strong>, soit<br />

pratiquement le niveau de 2008 (Ratha et<br />

al., <strong>2010</strong>)<br />

• Selon les analyses régionales réalisées par<br />

la Banque mondiale (Ratha et al., <strong>2010</strong>),<br />

la crise économique a révélé plusieurs<br />

éléments intéressants. Premièrement,<br />

plus les pays de destination sont variés,<br />

plus les rapatriements de fonds sont<br />

stables ; ainsi, les fonds envoyés par les<br />

Philippins et les Indiens n’ont que peu<br />

diminué car ces migrants résident dans<br />

différents pays, au contraire des sommes<br />

transférées par les ressortissants des pays<br />

d’Amérique latine et des Caraïbes, qui<br />

provenaient essentiellement des Etats-Unis<br />

d’Amérique et étaient tributaires des cycles<br />

économiques. Deuxièmement, moins il y a<br />

d’obstacles à la mobilité de la main-d’œuvre,<br />

plus le lien entre les rapatriements de fonds<br />

et les cycles économiques est étroit dans<br />

l’espace considéré ; grâce à l’intégration du<br />

marché du travail en Europe et à la porosité<br />

des frontières de la Fédération de Russie,<br />

par exemple, les migrants ont la possibilité<br />

de quitter le pays d’accueil et d’y revenir<br />

facilement ensuite, ce qui peut les inciter<br />

à rentrer chez eux au lieu de chercher du<br />

travail sur place pour envoyer des fonds à<br />

leur famille. Troisièmement, si la fluctuation<br />

des taux de change modifie la valeur des<br />

rapatriements, elle a aussi une incidence<br />

<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | apErÇu Mondial dES MiGrationS<br />

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