ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MobilitE dE la Main-d’ŒuvrE<br />
26<br />
migrants de retour qui souhaitent procéder à<br />
des investissements, etc. Le Gouvernement a<br />
lancé au début de l’année 2009 un nouveau<br />
projet, appelé « Fonds d’assistance aux expatriés<br />
philippins », qui accorde des prêts pouvant<br />
atteindre 50 000 pesos (1 000 dollars E.-U.)<br />
aux migrants déplacés en raison de la crise<br />
économique mondiale. Ce fonds d’un milliard<br />
de pesos (20 millions de dollars E.-U.) est géré<br />
par le Ministère du travail et de l’emploi et par<br />
l’OWWA, et bénéficie de l’appui d’institutions<br />
publiques de prêt, telles que la Banque de<br />
développement des Philippines et la Banque<br />
foncière des Philippines.<br />
Quelques programmes encore tentent de<br />
soutenir les migrants de retour en leur proposant<br />
une formation professionnelle, une aide à<br />
l’embauche ou un appui à la création d’entreprise.<br />
Le Centre d’information et de gestion des<br />
migrations mis sur pied par l’UE et le Mali<br />
offre des services de placement et d’éducation<br />
aux Maliens qui rentrent au pays. Au titre des<br />
accords de co-développement que l’Espagne a<br />
signés avec la Colombie, l’Equateur et le Maroc,<br />
plusieurs ONG dispensent un enseignement<br />
aux migrants pendant qu’ils séjournent sur le<br />
territoire espagnol et proposent un micro-crédit<br />
à la création d’entreprise lors du retour. Il faut<br />
savoir qu’une bonne réintégration dans le pays<br />
d’origine commence dans le pays d’accueil. Les<br />
centres d’information des migrants peuvent eux<br />
aussi intervenir dans l’instruction et l’embauche<br />
– celui de Sri Lanka offre une formation aux<br />
femmes migrantes qui retournent au pays.<br />
Les mesures de réintégration destinées aux<br />
familles ont également leur importance, qu’il<br />
s’agisse de fournir des services publics de<br />
base (éducation, santé, etc.) ou d’attirer les<br />
expatriés hautement qualifiés. Les difficultés<br />
sont amplifiées lorsqu’un migrant rentre dans<br />
son pays accompagné d’un conjoint d’une autre<br />
nationalité ou d’enfants élevés à l’étranger. Ces<br />
derniers risquent de se sentir isolés s’ils ne<br />
parlent pas la langue, et le conjoint pourrait ne<br />
pas voir ses diplômes reconnus. Le Secrétariat<br />
mexicain de l’éducation publique gère depuis<br />
1982 un programme spécial pour les élèves qui<br />
vont et viennent entre le Mexique et les Etats-<br />
Unis d’Amérique, dont certaines dispositions<br />
tentent d’aider les enfants d’anciens migrants<br />
à s’intégrer dans les écoles du pays. En vertu<br />
du Programme binational d’éducation des<br />
migrants, les administrations scolaires des<br />
Etats-Unis d’Amérique et du Mexique ont<br />
créé un document de transfert qui informe les<br />
responsables d’établissement, de part et d’autre<br />
de la frontière, des résultats scolaires de l’élève,<br />
afin que l’enseignement puisse se poursuivre le<br />
plus normalement possible malgré le passage<br />
d’un pays à l’autre.<br />
3.10 Mise en œuvre<br />
Les difficultés de mise en œuvre ont été<br />
soulignées à plusieurs reprises dans cette<br />
section, par exemple en ce qui concerne les<br />
normes internationales du travail, les droits de<br />
l’homme et les accords bilatéraux sur la mobilité<br />
de la main-d’œuvre. Comme mentionné dans<br />
l’introduction, la mise en œuvre est indispensable<br />
à l’efficacité des mesures de renforcement des<br />
capacités dans tous les aspects de la migration.<br />
Il est crucial, dès que l’on élabore de nouvelles<br />
politiques et initiatives ou que l’on revoit celles<br />
qui existent déjà, de prêter attention aux<br />
possibilités concrètes d’application.<br />
Il convient, en premier lieu, d’évaluer dans<br />
quelle mesure les politiques et procédures<br />
en place dans d’autres pays peuvent être<br />
reprises telles quelles. On l’a vu, les objectifs<br />
visés déterminent la forme que prennent les<br />
politiques de mobilité de la main-d’œuvre. Il est<br />
particulièrement important que les dispositions<br />
adoptées tiennent compte du contexte national.<br />
Les pays de destination, traditionnels ou récents,<br />
sont très différents sur plusieurs plans : stade de<br />
développement économique, réglementation<br />
du marché du travail, culture, existence<br />
d’institutions démocratiques, relations avec les<br />
pays d’origine, rôle et indépendance du pouvoir<br />
judiciaire, capacité d’agir et de mettre en œuvre<br />
certaines politiques. Enfin, il est souvent très<br />
difficile d’apprécier l’efficacité des politiques<br />
de migration de la main-d’œuvre et, encore<br />
plus, de prédire les résultats qu’elles produiront<br />
ailleurs. On recourt donc fréquemment à des<br />
programmes pilotes pour tester les nouvelles<br />
mesures en la matière.<br />
Deuxièmement, il faut savoir que la réussite<br />
des programmes de mobilité de la main-d’œuvre<br />
suppose l’adoption de mesures complémentaires<br />
dans plusieurs domaines : application rigoureuse<br />
des lois sur l’immigration et l’emploi, à<br />
l’encontre des employeurs notamment ; stricte<br />
réglementation du coût de l’embauche des<br />
migrants par les employeurs ; et mécanismes<br />
qui incitent davantage à rechercher une<br />
main-d’œuvre locale avant de faire appel à la