ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | EtapES SuivantES<br />
102<br />
et gouvernance). Ces aspects ont été choisis<br />
en raison des vastes transformations qu’ils<br />
devraient subir dans les prochaines années,<br />
parallèlement à l’évolution des dimensions<br />
de la migration internationale et des forces<br />
qui l’animent. Plusieurs sujets englobés dans<br />
les thèmes du rapport pourraient sans doute<br />
être étudiés séparément, par exemple la santé<br />
des migrants, les questions de genre ou la<br />
gestion des frontières. D’autres, tels que la<br />
migration forcée, les droits des migrants et les<br />
mouvements internes, méritent certainement<br />
d’être examinés beaucoup plus avant qu’il<br />
n’était possible de le faire ici. Nous nous sommes<br />
restreints à dix capacités seulement pour chacun<br />
des thèmes, et avons dû faire des choix en ce qui<br />
concerne, notamment, les exemples de bonnes<br />
pratiques suivies dans le monde. Il est possible<br />
que certaines capacités essentielles aient été<br />
omises ou insuffisamment analysées. L’objectif<br />
le plus important serait peut-être de s’entendre<br />
globalement sur une liste de capacités de base.<br />
Cela pourrait aider les donateurs qui financent<br />
les activités, les organisations internationales<br />
qui les mettent en œuvre et les Etats et autres<br />
parties prenantes qui en bénéficient à définir les<br />
priorités et à établir une démarche globale, sans<br />
perdre de vue que les besoins varient selon les<br />
contextes nationaux et régionaux.<br />
Deuxièmement, il faudrait passer<br />
systématiquement en revue les capacités en<br />
place. Il reste assurément beaucoup à faire<br />
pour rassembler des exemples et des modèles<br />
provenant du monde entier, ce qui constitue<br />
en soi un besoin urgent. Il n’a pas toujours été<br />
facile de trouver des exemples à insérer dans<br />
le rapport, en provenance surtout des pays<br />
en développement, faute d’informations sur<br />
les initiatives de renforcement des capacités<br />
qui sont réalisées et, en particulier, sur leur<br />
efficacité. Il est généralement (quoique pas<br />
toujours) possible de prendre connaissance des<br />
activités qui sont financées ou soutenues par la<br />
communauté internationale, mais les Etats et<br />
d’autres acteurs prennent aussi des mesures qui<br />
ne donnent pas lieu à la préparation de comptes<br />
rendus ou rapports largement diffusés. On<br />
pourrait envisager, en s’appuyant sur la liste de<br />
capacités susmentionnée, de lancer une enquête<br />
régionale voire mondiale sur les programmes et<br />
pratiques en cours. La création d’une telle « base<br />
de données » sur le renforcement des capacités<br />
aiderait à faire connaître des modèles et des<br />
pratiques susceptibles d’être adoptés ailleurs.<br />
Une troisième étape, implicite dans le présent<br />
rapport mais délibérément exclue de l’analyse,<br />
est l’évaluation des capacités actuelles. Cette<br />
tâche comporte plusieurs éléments. Il faut,<br />
en premier lieu, jauger les besoins afin de<br />
cerner les questions migratoires auxquelles<br />
sont confrontés les Etats, institutions et autres<br />
parties intéressées. Cet exercice se fait déjà dans<br />
une certaine mesure, par exemple au moment<br />
d’élaborer les plans de développement national,<br />
les documents de stratégie pour la réduction de<br />
la pauvreté et les profils migratoires, mais jamais<br />
de manière systématique. Le deuxième volet<br />
consiste à apprécier les capacités présentes<br />
et, en particulier, leur degré d’efficacité. On a<br />
souligné dans la section 8.5 que trop peu de<br />
politiques et de programmes de migration sont<br />
évalués comme il convient. Pour terminer, il<br />
faut dresser la liste des capacités à acquérir,<br />
c’est-à-dire énumérer les domaines dans<br />
lesquels l’action des Etats, des institutions et<br />
autres acteurs est actuellement insuffisante. Il<br />
va sans dire que la tâche dans son ensemble<br />
est encore plus difficile à mener à bien quand<br />
on envisage les scénarios futurs, ce qui pourrait<br />
expliquer que si peu d’Etats l’aient entreprise. Il<br />
faudra pourtant poser les mêmes questions : quels<br />
changements subiront les tendances migratoires<br />
dans un proche avenir, quels effets auront-ils sur<br />
les différentes parties prenantes, les capacités<br />
présentes seront-elles suffisantes ?<br />
La quatrième étape consistera pour les Etats,<br />
les institutions et les autres acteurs à établir<br />
leurs priorités en matière de renforcement<br />
des capacités. Les pays qui sont confrontés<br />
pour la première fois à des flux importants<br />
de main-d’œuvre ou qui sont particulièrement<br />
exposés aux effets des changements climatiques,<br />
par exemple, pourraient s’inspirer de la liste<br />
des capacités essentielles présentée plus haut,<br />
en l’adaptant à leur contexte et à celui de<br />
la région. Comme on l’a souligné, le rapport<br />
entend donner des orientations et non définir<br />
des règles. S’il appartient éventuellement aux<br />
parties prenantes de réaliser cette évaluation,<br />
les organisations régionales et internationales<br />
ont certainement un rôle à jouer sur le plan du<br />
financement, de la formation, de l’expertise, etc.<br />
De même, s’il incombe peut-être, en dernière<br />
analyse, aux acteurs non gouvernementaux de<br />
développer leurs propres capacités, il convient de<br />
faire connaître leurs besoins au gouvernement,<br />
voire aux donateurs internationaux. Le rapport