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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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sans leur accorder un éventail de droits<br />

propres à faciliter leur intégration, dont l’accès<br />

à la résidence permanente et le regroupement<br />

familial. Des recherches ont montré que<br />

l’absence de perspective d’installation à long<br />

terme tend à marginaliser les migrants dans les<br />

sociétés d’accueil 118 . L’incohérence des règles<br />

touchant à la conversion des permis de travail<br />

temporaire en permis de travail permanent et,<br />

tôt ou tard, en un droit de résidence a déjà été<br />

signalée dans la section 6.1. L’une des questions<br />

les plus débattues concerne l’inclusion dans<br />

le cadre politique de dispositions autorisant le<br />

passage d’un petit nombre de migrants choisis<br />

d’un programme de migration circulaire à un<br />

programme d’immigration permanente. Les<br />

tenants de cette proposition, dont les syndicats<br />

de nombreux pays et plusieurs organisations de<br />

la société civile, soutiennent que les restrictions<br />

associées aux régimes stricts de migration<br />

temporaire sont incompatibles avec les droits<br />

garantis par les démocraties libérales. D’autres<br />

analystes, sans négliger ces réserves, estiment<br />

que la migration temporaire est le meilleur<br />

compromis possible dans les faits. Ils avancent<br />

également que la notion de circularité serait mise<br />

à mal par l’espoir d’obtenir le droit de résidence<br />

permanente, bien que ce risque puisse être<br />

évité en veillant à ce que les règles et critères<br />

soient clairs et connus de tous les migrants dès<br />

le départ.<br />

118 CMMI (2005).<br />

La politique canadienne est souvent citée en<br />

exemple quand on envisage d’accorder à un<br />

nombre limité de migrants temporaires la<br />

possibilité de devenir immigrants permanents.<br />

Pour être admissibles, les postulants doivent<br />

satisfaire à certaines exigences : minimum<br />

d’expérience professionnelle, fonds requis pour<br />

s’établir et absence de casier judiciaire. Des<br />

points sont ensuite accordés selon l’instruction,<br />

la maîtrise de la langue, l’expérience, l’âge,<br />

l’existence d’un emploi réservé et la capacité<br />

d’adaptation. Les non résidents comme les<br />

migrants titulaires d’un permis de travail<br />

temporaire peuvent se prévaloir du programme.<br />

6.6 Promotion de l’éducation des<br />

migrants<br />

Les politiques élaborées ces dernières années en<br />

matière d’éducation des migrants étaient surtout<br />

axées sur l’instruction des jeunes récemment<br />

arrivés. Dans la majorité des pays, le droit<br />

fondamental à l’instruction est garanti à tous les<br />

enfants – sauf, parfois, aux enfants de migrants<br />

dépourvus de documents – mais un renforcement<br />

des capacités est indispensable pour faire<br />

respecter ce droit. Une initiative intéressante est<br />

celle des « écoles de transition », qui accueillent<br />

au Japon les enfants des descendants d’anciens<br />

migrants japonais au Pérou et au Brésil, compte<br />

tenu des effets de la crise économique sur les<br />

familles de migrants (voir l’encadré 10).<br />

Encadré 10 : Les écoles de transition au Japon : protection sociale et intégration des migrants<br />

durant la crise économique<br />

Depuis la fin de l’année 2008, les migrants sont durement éprouvés par la crise économique au Japon,<br />

y compris les descendants d’anciens migrants japonais au Brésil et au Pérou qui travaillaient en grand<br />

nombre dans le secteur automobile. Un certain nombre d’enfants de migrants ont cessé de fréquenter<br />

les écoles privées dans lesquelles ils recevaient un enseignement dans leur langue maternelle, car leurs<br />

parents désormais sans emploi ne pouvaient plus payer les droits d’inscription. Beaucoup éprouvaient des<br />

difficultés d’adaptation au système public, faute de mécanismes de soutien (surtout pour l’enseignement<br />

en japonais) et une partie importante d’entre eux n’allaient plus à l’école.<br />

Afin d’ouvrir des écoles gratuites et des espaces communautaires pour ces enfants, le bureau de l’OIM<br />

à Tokyo a mis sur pied le Fond japonais pour les écoles de transition dans le cadre d’un programme de<br />

trois ans destiné à faciliter l’instruction des enfants étrangers. Ce programme, financé par le Ministère de<br />

l’enseignement, des sports, de la culture, des sciences et des technologies, dispose d’un budget total de<br />

3,7 milliards de yens (environ 39 millions de dollars E.-U.). L’initiative de l’OIM a été lancée en août 2009 et,<br />

dès juin <strong>2010</strong>, 42 établissements avaient été ouverts sur l’ensemble du territoire. Les enfants de migrants<br />

peuvent maintenant apprendre le japonais, les matières scolaires et la culture locale avant de passer dans<br />

le système public.<br />

<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | intEGration 65

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