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ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications

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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | intEGration<br />

70<br />

propres à sensibiliser la population, donner<br />

la parole aux immigrants et tisser des liens<br />

entre les nouveaux et les anciens nationaux. Il<br />

faut prendre soin, lorsqu’on organise de telles<br />

cérémonies, de ne pas imposer de conditions<br />

qui excluraient certaines personnes dont la<br />

demande de naturalisation a été acceptée ou qui<br />

les empêcheraient d’une manière ou d’une autre<br />

de recevoir leur nouvelle nationalité. En France,<br />

la Haute Autorité de lutte contre la discrimination<br />

et pour l’égalité et le Ministère de l’intérieur ont<br />

veillé à ce que les préfectures n’excluent pas les<br />

participants qui portent des signes religieux tels<br />

un foulard islamique.<br />

6.10 Généralisation de l’intégration au<br />

sein des pouvoirs publics<br />

De nombreux pays ont du mal à améliorer<br />

l’intégration des immigrants car ils ne disposent<br />

pas d’un organisme central chargé de la<br />

question ; en outre, les politiques d’intégration<br />

sont inspirées par des facteurs nationaux et<br />

régionaux et, souvent sont tributaires de la vision<br />

et des capacités limitées des administrations<br />

locales 123 . Si des plans nationaux d’intégration<br />

sont élaborés, l’application des directives<br />

énoncées n’est généralement pas obligatoire<br />

et ne peut donc être imposée en recourant<br />

à la justice. Il en découle un bilan très mitigé<br />

sur le plan de l’intégration. Certains groupes –<br />

par exemple lorsque les membres de la classe<br />

politique et de la société civile font alliance<br />

– obtiennent d’excellents résultats, d’autres<br />

voient les problèmes s’aggraver. Des lacunes<br />

structurelles apparaissent même dans les cas de<br />

réussite ; bien que, dans la plupart des cas, les<br />

parties prenantes poursuivent avec détermination<br />

des objectifs ambitieux, il n’existe pas de buts<br />

ou d’indicateurs de succès définis d’un commun<br />

accord, ni d’évaluation convenable des activités<br />

conduites. De plus, l’augmentation du nombre<br />

d’acteurs du secteur public et de la société civile<br />

qui interviennent dans le domaine risque de<br />

créer des chevauchements et des incohérences.<br />

Dans certains pays, l’intégration est devenue un<br />

véritable commerce, et la compétition engagée<br />

pour obtenir des fonds est parfois plus importante<br />

que les résultats eux-mêmes.<br />

Il est possible de remédier à ces faiblesses en<br />

faisant de l’intégration une obligation nationale,<br />

123 Klingholz (2009).<br />

comme le sont l’instruction, les soins médicaux<br />

ou la sécurité du territoire dans la plupart des<br />

pays. Une telle décision mettrait la question<br />

sur le devant de la scène et permettrait aux<br />

gouvernements de définir des normes et<br />

d’établir le cadre juridique au sein duquel<br />

conduire les activités. Cela exige la capacité de<br />

réformer les institutions et, en particulier, de<br />

coordonner l’action engagée dans l’ensemble du<br />

gouvernement. On peut, par exemple, charger<br />

un ministère d’assurer la concertation, confier à<br />

un nouveau ministère ou organisme la question<br />

de l’intégration auparavant gérée par les<br />

ministères de l’intérieur ou des affaires sociales<br />

et de l’emploi, ou mettre sur pied des comités de<br />

coordination interministériels. Cela ne veut pas<br />

dire que l’administration centrale doive assumer<br />

seule la responsabilité de l’intégration ou écarter<br />

les collectivités locales et la société civile. Elle<br />

doit toutefois définir les buts poursuivis et créer<br />

un cadre propice à la concertation et à une<br />

meilleure organisation des activités.<br />

Dans le Programme commun pour l’intégration 124 ,<br />

la Commission européenne a suggéré de<br />

remédier au manque de coordination entre les<br />

multiples institutions gouvernementales et non<br />

gouvernementales qui s’occupent d’intégration<br />

en créant des « guichets uniques » qui donnent<br />

des informations et offrent des services<br />

d’interprétation et de traduction, de parrainage<br />

et de médiation. C’est ce qu’a fait le Gouvernement<br />

du Portugal en 2004 par l’entremise de son Haut-<br />

Commissariat pour l’immigration et les minorités<br />

ethniques (devenu le Haut-Commissariat pour<br />

l’immigration et le dialogue interculturel) ;<br />

il a ouvert à Lisbonne, à Porto puis à Faro des<br />

centres nationaux d’appui aux immigrants, qui<br />

dispensent sous le même toit plusieurs services<br />

exclusivement liés à l’immigration. Par le partage<br />

des responsabilités et la création de partenariats<br />

entre différents niveaux de gouvernement,<br />

les centres font intervenir six branches de<br />

cinq ministères (services aux étrangers et<br />

aux frontières, conditions de travail, sécurité<br />

sociale, état civil, santé, éducation) et divers<br />

bureaux, qui procurent une aide spécifique<br />

concernant la législation, le regroupement<br />

familial, l’intégration dans le marché du travail,<br />

etc. La fourniture des services est améliorée<br />

par la présence de 61 médiateurs culturels issus<br />

des différentes communautés d’immigrants.<br />

Ces parties prenantes, qui représentent<br />

124 Commission européenne (2005).

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