ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | apErÇu rEGional aMEriquES<br />
162<br />
travail temporaire) délivrés en 2008 ;<br />
l’année suivante, pour la première fois, le<br />
plafond fixé pour cette catégorie de visa n’a<br />
pas été atteint pendant la première semaine<br />
de réception des demandes (OC<strong>DE</strong>, 2009a).<br />
• En plus de la récession aux Etats-Unis<br />
d’Amérique, les immigrants se sont heurtés à<br />
un renforcement des mesures aux frontières<br />
et à une intensification des déportations.<br />
Près de 320 000 migrants ont fait l’objet de<br />
mesures d’éloignement en 2007, dont 96 %<br />
provenaient d’Amérique latine. Globalement,<br />
les déportations ont augmenté de 50 % depuis<br />
2004 (Orozco, 2009a). Le budget affecté par<br />
le Gouvernement américain à la surveillance<br />
des frontières a grimpé de 82 % entre<br />
l’année financière 2004 et 2009 ; il est passé<br />
de 6 milliards à 10,1 milliards de dollars E.-U.,<br />
montant essentiellement destiné à renforcer<br />
les effectifs des patrouilles et à construire<br />
des barrières physiques et virtuelles le long<br />
de la frontière avec le Mexique (Meissner et<br />
Kerwin, 2009).<br />
• En vue de contrer la montée du chômage,<br />
l’Espagne et le Japon incitent les migrants<br />
à rentrer chez eux par des mesures<br />
économiques, par exemple le paiement<br />
d’un billet de retour ou le versement<br />
d’un somme d’argent en contrepartie de<br />
l’engagement de rester un certain temps ou<br />
indéfiniment hors du territoire.<br />
• En 2009, l’Espagne (principale destination<br />
des Sud-Américains en Europe) a offert des<br />
primes de retour aux ressortissants de pays<br />
tiers qui s’engageaient à quitter le territoire<br />
pendant trois ans au moins. La même<br />
année, le Japon a lancé un programme qui<br />
prévoit le versement de 3 000 dollars E.-U.<br />
aux immigrants sans emploi d’ascendance<br />
japonaise, en provenance d’Amérique latine<br />
(Brésiliens et Péruviens essentiellement),<br />
plus 2 000 dollars E.-U. pour chaque<br />
personne à charge, à la condition qu’ils<br />
rentrent dans leur pays d’origine jusqu’à ce<br />
que la conjoncture économique s’améliore<br />
(Ratha et al., 2009b).<br />
• Ces mesures ont produit des résultats<br />
mitigés à ce jour. Huit mois après l’entrée<br />
en vigueur du programme espagnol,<br />
5 391 personnes seulement (5 % de la<br />
population admissible) avaient présenté<br />
une demande, et 90 % d’entre elles<br />
étaient originaires d’Amérique latine, en<br />
particulier de l’Equateur (OIM, <strong>2010</strong>). Vu,<br />
entre autres, l’impact limité des incitations<br />
d’ordre financier, l’Espagne et d’autres<br />
pays européens envisagent d’adopter des<br />
initiatives différentes à l’avenir (Ratha et al.,<br />
2009b).<br />
• Quelques pays d’Amérique latine et des<br />
Caraïbes ont pris des mesures concrètes<br />
pour aider les migrants de retour. Les<br />
politiques de protection sociale et d’emploi<br />
visant à atténuer les effets de la crise<br />
économique pourraient également avoir<br />
une incidence sur les tendances migratoires.<br />
• L’Equateur a mis en œuvre divers<br />
programmes d’assistance à l’intention<br />
des migrants qui rentrent dans leur pays.<br />
Le plan Bienvenido a Casa, lancé en 2007,<br />
entend faciliter le retour par un ensemble<br />
d’aides et de mesures de réinsertion<br />
sociale. Une entente a été signée avec<br />
une université de Madrid afin d’offrir une<br />
formation aux Equatoriens qui souhaitent<br />
rentrer chez eux et travailler dans le secteur<br />
agricole (Awad, 2009). La Colombie dispose<br />
elle aussi d’un plan d’aide au retour. Le<br />
programme Bienvenido a Casa, initiative<br />
du Maire de Bogotá, du Ministère des<br />
affaires étrangères et de l’OIM, propose<br />
une assistance psychologique et juridique,<br />
une orientation professionnelle, l’accès aux<br />
services d’éducation et de santé et un appui<br />
à la mise sur pied de projets générateurs de<br />
revenus.<br />
• Les politiques adoptées dans certains pays en<br />
vue d’atténuer les répercussions de la crise<br />
économique sur l’emploi devraient avoir<br />
une incidence sur les tendances migratoires.<br />
Les gouvernements recourent davantage<br />
aux systèmes d’assurance chômage et<br />
s’intéressent de plus près aux initiatives qui<br />
tentent de contrer les effets à moyen et long<br />
terme, tels les programmes d’enseignement<br />
et de formation professionnelle. Le Pérou<br />
offre des cours de recyclage aux personnes<br />
licenciées pour motifs économiques, et le<br />
Costa Rica aide financièrement les familles<br />
à prolonger l’éducation de leurs enfants. Les<br />
mesures directes et indirectes de création<br />
d’emplois se multiplient également, en<br />
particulier au Chili et en Colombie. Enfin,<br />
les programmes qui visent à combattre le<br />
chômage chez les jeunes, tels Mi Primer<br />
Empleo et ProJoven, sont renforcés en<br />
Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie,<br />
au Honduras, au Mexique et au Pérou.<br />
(CEPALC/OIT, 2009).