ETAT DE LA MIGRATION DANS LE MONDE 2010 - IOM Publications
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<strong>ETAT</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MIGRATION</strong> <strong>DANS</strong> <strong>LE</strong> MON<strong>DE</strong> <strong>2010</strong> | MiGration Et dEvEloppEMEnt<br />
54<br />
par l’importance de la préparation des migrants<br />
avant le départ ; il y est question de leurs droits<br />
et obligations dans les pays de destination, des<br />
questions culturelles, de l’accès aux services,<br />
ainsi que d’aspects pratiques, tels que les<br />
numéros de téléphone d’urgence.<br />
S’agissant des pays de destination, la plupart des<br />
capacités mentionnées dans la section 3 sur la<br />
migration temporaire valent également pour<br />
la migration circulaire ; il s’agit par exemple de<br />
la durée des permis de travail, des possibilités<br />
de changer d’emploi, de la protection des<br />
droits des travailleurs étrangers et de la<br />
détermination des secteurs qui se prêtent à ce<br />
genre de mouvements. Dans le cas précis de la<br />
migration circulaire, la grande question analysée<br />
dans les débats actuels concerne la manière<br />
d’encourager le retour. Plusieurs mesures sont<br />
envisagées : allonger la durée des contrats afin<br />
que les travailleurs puissent régler les frais<br />
associés à la migration et mettre suffisamment<br />
d’argent de côté ; instaurer des régimes de<br />
ré-admission qui accordent un statut privilégié<br />
pour obtenir les visas ; garantir le transfert<br />
des prestations de sécurité sociale ; et offrir,<br />
dans certains cas, la possibilité d’immigrer de<br />
manière permanente plutôt que de rentrer dans<br />
le pays d’origine. Il est hautement probable<br />
que ces politiques ne porteront fruit que si<br />
les programmes de migration temporaire<br />
s’accompagnent de dispositifs de contrôle ; on<br />
a suggéré d’exiger une garantie financière du<br />
travailleur ou de l’employeur, d’introduire des<br />
régimes d’épargne obligatoire pour les migrants<br />
ou d’appliquer strictement les lois du travail et<br />
de l’immigration. S’il est assez simple de cerner<br />
les capacités requises pour mettre en place de<br />
telles politiques, il est beaucoup plus délicat de<br />
déterminer quelle combinaison de politiques<br />
serait vraiment efficace. Dans la plupart des<br />
contextes, la réalisation de projets pilotes<br />
est sans doute nécessaire avant de pouvoir<br />
formuler des recommandations précises quant<br />
aux capacités à renforcer dans le domaine de la<br />
migration circulaire.<br />
Au titre du Programme de migration de<br />
main-d’œuvre temporaire et circulaire entre<br />
la Colombie et l’Espagne, des efforts<br />
particuliers sont déployés dans le pays de<br />
destination pour amplifier l’apport des<br />
migrants au développement après leur<br />
retour : sessions de formation sur la création<br />
d’entreprise, ateliers sur l’élaboration<br />
d’initiatives sociales productives, cours sur les<br />
projets communautaires de co-développement<br />
et sessions de tutorat sur la préparation de plans<br />
d’entreprise.<br />
On a déjà souligné que dans la plupart des pays<br />
d’origine, les capacités permettant d’assurer<br />
le retour et la réintégration des migrants<br />
sont médiocres ; les lacunes sont encore plus<br />
grandes dans le cas de la migration circulaire.<br />
Il faut continuer, après le retour, à associer<br />
les travailleurs et les possibilités d’emploi à<br />
l’étranger. Il est possible que la réintégration<br />
dans la société d’origine pose des problèmes<br />
socio-psychologiques particuliers quand les<br />
retours sont de courte durée. Enfin, pour que<br />
les pays d’origine bénéficient pleinement du<br />
potentiel que recèle la migration circulaire, il faut<br />
aider les travailleurs à entrer dans la vie active<br />
après le retour, même si ce n’est que pour une<br />
période assez courte. D’importantes capacités<br />
de ce genre devront être acquises par les pays<br />
d’origine, en étroite collaboration avec les pays<br />
de destination qui sont leurs partenaires, si<br />
l’on souhaite que la migration circulaire soit<br />
autre chose qu’une expérience ponctuelle de<br />
migration temporaire.<br />
5.8 Formation et rétention de la<br />
main-d’œuvre<br />
La migration d’un nombre disproportionné<br />
de travailleurs qualifiés, tels que médecins,<br />
infirmières ou enseignants, peut avoir des<br />
répercussions désastreuses dans les pays<br />
d’origine. Une façon d’atténuer le problème<br />
consiste à former davantage de spécialistes et<br />
à offrir des conditions qui les incitent à rester<br />
dans leur pays plutôt que de s’expatrier pour<br />
des raisons professionnelles. Cette approche<br />
est certainement préférable aux mesures qui<br />
empêchent les travailleurs de migrer en toute<br />
légalité vers des pays où leurs compétences sont<br />
recherchées ; une telle politique serait d’ailleurs<br />
contraire aux droits de l’homme, qui disposent<br />
que toute personne a le droit de quitter tout<br />
pays, y compris le sien.<br />
Le partage des responsabilités en matière de<br />
renforcement entre un certain nombre de<br />
partenaires recèle un réel potentiel. Il revient,<br />
en dernière analyse, à l’Etat d’offrir de bonnes<br />
conditions de travail à ses citoyens. De leur<br />
côté, les pays de destination profitent des<br />
efforts déployés pour former et conserver la<br />
main-d’œuvre locale, en ce qu’ils leur permettent<br />
d’élargir le bassin de compétences dans lequel<br />
ils peuvent puiser, tout en atténuant les effets